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Éditorial (15 avril 2004)

 

Important accord gouvernement-pharmaciens

 

Ces dernières années de grands efforts ont été entrepris pour développer le rôle du médecin de famille : développement du dossier médical global, revalorisation barémique importante, amélioration des liens avec la médecine spécialisée, etc… La proximité pour les patients et surtout pour les malades chroniques est une donnée fondamentale pour des soins de qualité. Un autre professionnel de la santé, proche des patients, joue aussi un rôle très important et peut-être pas assez mis en valeur alors que c’est celui que beaucoup de patients voient le plus souvent : le pharmacien.

 

Le dimanche 28 mars 2004 les pharmaciens ont organisé des États généraux à Bruxelles. Il ne s’agissait pas cette fois d’une grande mobilisation en vue d’actions à mener contre des décisions prises ou à prendre par le gouvernement. Non, plus positivement, les organisations de pharmaciens indépendants et ceux qui travaillent dans les pharmacies coopératives, étaient amenés à se prononcer sur un projet d’accord négocié avec le Ministre des Affaires sociales.

Cet accord fut approuvé à une large majorité par l’assemblée. Il contient un ensemble de dispositions importantes auxquelles, pour la plupart, les Mutualités chrétiennes peuvent souscrire.

Un grand nombre de ces dispositions supposent des mises au point techniques assez complexes et devront dès lors être discutées et étudiées au sein notamment de la commission Pharmaciens-Mutualités qui se réunit régulièrement à l’INAMI.

 

Le point le plus important de cet accord concerne l’approche du rôle du pharmacien. Il souligne la fonction très importante de conseil du patient associée à la dispensation des médicaments. Il n’existe pas, dit l’accord, “de lien automatique entre prescription et dispensation du médicament d’une part, et son bon usage et l’effet thérapeutique escompté d’autre part”. Ce lien doit faire l’objet d’un examen et d’une évaluation permanente. Le pharmacien joue dans ce processus un rôle très important.

 

A ce rôle redéfini ou reprécisé sera lié un nouveau système de rémunération composé pour une part d’une marge économique liée au prix du médicament et d’une partie honoraire indépendante du prix du médicament et qui devrait être la partie la plus importante de la rétribution. L’accord prévoit cependant que cela ne peut entraîner de dépenses supplémentaires, ni pour le malade qui achète les médicaments, ni pour l’assurance maladie. Il est vrai que de toute façon le gouvernement a déjà décidé de prévoir pour 2004 une marge totale de 469 millions d’euros pour l’ensemble des pharmaciens. Sur ce plan, il y a donc de sérieuses garanties.

 

Nous aurons tout de même à surveiller le respect de cette disposition.

 

L’accord règle aussi une question qui est déjà en discussion depuis très longtemps : la possibilité pour le médecin de prescrire non pas le nom de marque du médicament mais le nom chimique de la molécule active, à charge pour le pharmacien de délivrer le médicament au patient. Le rôle du pharmacien en est accentué, mais il faudra veiller alors à ce que les médicaments les moins chers soient délivrés quand plusieurs marques sont disponibles pour un même produit à qualité égale. Ce système existe dans de nombreux pays, comme en France par exemple, et cela donne satisfaction. Bien sûr, le médecin est toujours libre de prescrire directement une marque précise de médicament et dans ce cas il n’y a pas de choix possible.

 

Taille des conditionnements

La taille des conditionnements des médicaments pose souvent des problèmes. La boîte achetée ne correspond pas toujours au traitement habituellement prescrit et cela provoque des dépenses inutiles pour le patient et pour l’assurance maladie. En effet, la boîte est trop grande et il y a gaspillage ou la boîte est trop petite et la seconde achetée n’est utilisée que partiellement. Beaucoup de malades chroniques se plaignent aussi de ce que les grands conditionnements sont devenus plus chers pour eux ou alors qu’ils doivent utiliser des boîtes trop petites qui les obligent à repasser souvent chez le médecin pour obtenir des renouvellements.

Plusieurs mesures sont envisagées : pour les traitements aigus, à commencer par les antibiotiques, on mettrait en route un système de prescription à l’unité suivant ce qui est nécessaire. Pour les malades chroniques, il serait prévu que les médicaments qu’ils utilisent existent en deux conditionnements : un petit pour la période de démarrage qui permet aussi de vérifier que le produit convient, puis un grand conditionnement qui permet de ne pas répéter des visites médicales inutiles pour obtenir des prescriptions.

Il faudra alors que le ticket modérateur soit ramené à un niveau normal.

 

D’autres questions sont encore abordées dans cet accord gouvernement-pharmaciens : les marges sur les médicaments génériques, l’utilisation des codes-barre unique par boîte pour éviter la facturation de produits non délivrés, des simplifications administratives pour soulager le travail du pharmacien, des malades et des mutualités. Sur ce dernier point de gros changements vont résulter de la suppression pour de nombreux produits de l’autorisation préalable du médecin-conseil de la Mutualité.

 

Tout cela représente beaucoup de travail pour la mise au point de nombreuses mesures complexes. Mais il faut saluer l’effort de concertation et de consultation des praticiens qui a été réalisé à l’occasion de la conclusion de cet accord.

 

Edouard Descampe

Secrétaire général

 

 

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