Vie Quotidienne
(4 août 2011)
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Des
vacances à deux pas
de chez vous
Avec l’été et les vacances, davantage de temps s’offre à nous. Pour
recharger les batteries, se ressourcer, imprégner la rentrée de découvertes
inspirantes… Ces pages témoignent de l’été vécu par quelques-uns, loin du
rythme souvent effréné du quotidien. Peut-être donneront-elles l’envie à
d’autres d’explorer ces voies. Dans les semaines à venir ou l’été prochain…
Du temps
pour rafraîchir sa vie
Ecrire et nourrir son estime de soi
|
© C. Losfeld |
Etienne a le plaisir des mots, celui d’écrire, de construire des phrases, de
trouver le mot juste… Dans la vie courante, il aime à saisir la plume pour
adresser une lettre de circonstances à l’occasion d’un anniversaire ou d’un
événement marquant. Et ne rechigne certainement pas à accepter l’écriture
d’un article pour le boulot. Mais, sans ces formes de contraintes et sans
ces obligations, il n’arrive pas à trouver les conditions propices,
l’énergie nécessaire pour se consacrer à l’écriture, ni la rigueur pour s’y
mettre. “Ne fût-ce que tenir un journal intime est une aventure”,
regrette-t-il. Pourtant, il en a la conviction: l’écriture lui fait du bien,
elle nourrit son estime de lui.
A la recherche d’un cadre où il peut pratiquer cette forme de mise à nu par
les mots, il s’est inscrit à l’Académie d’été de Libramont. Entre les
jazzmen en herbe et les graveurs estivaux, il a participé, une semaine
durant, à un atelier animé par l’auteure Colette Nys-Mazure. Le thème:
“Réinventer la vie, l’écrire”. Un vrai bonheur pour lui que de se laisser
inspirer par une promenade au jardin, par la visite d’une librairie toute
proche. Une vraie délectation que de se laisser emporter par une consigne du
type: “pensez à un âge de votre vie passée et décrivez ce qui n’était pas
agréable, décrivez une réponse agréable dans le futur”. Là, il n’apprend pas
des règles d’écriture, mais s’enrichit de la rencontre avec des écrivains
comme Armel Job ou Eddy Devolder. Car ceux-ci ont fait le voyage pour
partager leur expérience d’auteur et ont rythmé la semaine d’atelier.
Surtout, Etienne découvre des suggestions d’amélioration à ses textes sous
le regard bienveillant de Colette Nys-Mazure. Cette dernière témoigne d’un
“souci d’être au service de celui qui écrit, plutôt que d’un idéal”, un
élément essentiel aux yeux de cet amateur de lettres. Au sortir de
Libramont, Etienne constate – presque étonné – ce qu’il a exploré: “traduire
par les mots des émotions – de la colère, de la tristesse… – et les faire
ressentir au lecteur”. Mais il estime que les exercices doivent se
poursuivre, comme un musicien fait des gammes. Dans un prochain stage, il
s’imagine bien partir du côté de la narration ou de l’écriture théâtrale, où
il pourrait s’adonner à la création de personnages, de dialogues. S’il
trouve une proposition dans ce sens, il foncera. Enfin… si les inscrits
forment un groupe mixte. Eh oui, souvent apprécié d’une majorité de femmes,
ce type d’atelier gagnerait certainement à une plus grande diversité des
genres.
//CD
Cultiver des instants de jubilation
Dans son programme de l’été, Karyne ne manque pas d’inscrire, chaque année
ou presque, un stage ou un atelier.
Soit qu’elle s’y essaie à de nouvelles techniques artistiques et teste ainsi
une envie de peindre, de dessiner... Le test est concluant? Elle poursuivra
peut-être durant l’année. Soit qu’elle se donne l’occasion de pratiquer
d’une manière suivie une activité clairsemée durant l’année. Depuis deux
ans, la quadragénaire expérimente et perfectionne son clown, à la recherche
de jubilation! Elle s’est décidée un jour de janvier pluvieux. Il faisait
gris et malade, elle n’était vraiment pas dans une forme éblouissante.
Comment sortir de cet état? Elle s’est alors souvenue du plaisir ressenti
quinze ans plus tôt lors d’un stage à Libramont. Une improvisation l’avait
entraînée dans la peau d’une danseuse étoile – version amplifiée avec le nez
rouge – et la sensation de vivre les feux de la rampe s’était emparée
d’elle. L’été 2010, elle tente à nouveau l’expérience lors d’un stage avec
Ingrid Marcq, formatrice, puis s’inscrit un dimanche par mois à un atelier
clown. Cet été, elle poursuit sa formation avec l’artiste Christophe Herrada,
apprenant à poser et à mouvoir son corps – médium essentiel du jeu de clown.
“Clown, on est totalement dedans, comme un enfant qui joue aux Indiens. Le
clown est complètement présent à ce qui est en train de se passer, au public
et aux autres clowns. A aucun moment, il ne faut penser: Karyne est occupée
à jouer la danseuse étoile!”. Une fois le nez rouge chaussé, elle entre dans
la démesure, dans le plaisir d’amplifier les gestes, alors que la vie
“normale” restreint les élans. Pour Karyne, l’effet du clown dans son
quotidien, c’est l’assurance qu’il engendre. Le clown lui a appris qu’“avec
n’importe quoi, il y a moyen de faire quelque chose”. Et si une des règles
du clown, c’est de dire “oui d’accord” à toute proposition, de prendre au
sérieux ses comparses, il cultive aussi la liberté de répondre à sa propre
manière, pas nécessairement en fonction de ce que l’on attendrait de lui. Le
propre du clown est de faire du mieux qu’il peut avec ses fragilités. C’est
son humanité qui touche et engendre le rire. Pour Karyne, la jubilation est
au rendez-vous, une fois son nez chaussé, et elle essaime aussi dans le
sérieux de la vie de tous les jours.
//CD
Plonger dans un bain de lecture
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© Philippe Turpin- Belpress |
Cet été, je revisite des monuments.
Non que je revienne sur des pas qui m’auraient amenée ici ou là. Je
n’arpente pas. Je ne monte pas de marches. Je ne pousse pas de portes. A mon
sens, je fais mieux. Je lis. Je redécouvre mes petits monuments à moi,
briques de la bibliothèque trop peu descellées ces derniers temps. Tout
compte fait, si! J’arpente bel et bien New-York avec Céline, je m’élève avec
des poètes. Et je ferme la porte à double tour avec Stevenson. Mon voyage ne
se limite pas à des terres déjà parcourues: j’ai prévu d’aborder des livres
inconnus. Dans mon sac: Quiriny, Castillon, Kelen, Cervantès (qui est,
jusqu’à présent, passé entre les mailles de mon filet), Houellebecq
(destination que l’on m’a dite incontournable et que je veux juger sur
pièce), Rey (depuis des mois, j’ai envie de découvrir son “léger passage à
vide”), quelques ouvrages d’éthologie et de psychologie. Trip en solitaire?
Oh que non! J’ai pris bonne note, sur des conseils amis, d’étapes à faire
chez Paul Auster, Antoine Bello, Stéphane Lambert. De quoi discuter ensuite
de nos lectures. J’espère partager des moments de cette plongée livresque.
“Ecoute ça comme c’est beau!”. Je ne suis pas sûre de convaincre car, comme
chacun, j’ai fait l’expérience que communiquer son enthousiasme en la
matière n’est pas donné. Chacun n’aime-t-il pas tracer sa propre voie à
travers les histoires, les émotions, les sentiments et les idées?
// Véronique Janzyk
Entretenir la nature, au profit de la collectivité
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© Philippe Lamotte |
Imaginez la surprise. Vous
quittez la petite gare ferroviaire de Boitsfort, à Bruxelles, littéralement
prise d’assaut par les travaux du RER. Puis, au prix d’un crochet pédestre
de deux minutes tout au plus, vous empruntez un chemin pavé champêtre qui
vous mène à un écrin de verdure insoupçonnable en ville: étangs, prairies
fleuries, château abandonné, arbres majestueux… Bienvenue au Domaine du
Silex! C’est le lieu choisi par l’association Natagora pour y organiser un
chantier nature d’une semaine, axé sur l’entretien des sites naturels de la
capitale. La formule est originale: chaque matin, les participants quittent
leur logement – la tente – et se rendent – à vélo – aux divers joyaux
naturels de capitale: Kauwberg, Scheutbos, Dieweg, jardin collectif de
Foret, etc.
Parmi les stagiaires de l’été 2011, Marc Leclercq, un Mouscronnais de 48
ans, employé de banque et père de trois grands enfants, qui en est à son
troisième séjour vert de ce type. Pour ce sportif adepte des courses tout
terrain, patauger dans un étang, pousser une lourde brouette remplie de
roseaux surabondants ou manier la tronçonneuse représente à la fois une
continuité avec sa vie habituelle et une rupture totale. Continuité: “je
suis un terrien dans l’âme, j’ai besoin de vivre dehors, de sentir le vent,
d’avoir les mains dans la gadoue. Mais, dans mon potager, je ne parle qu’à
mes tomates…”. Totale rupture: “ici, tout est neuf: rythme, compagnons,
endroits visités! J’apprends mille choses. Chaque jour, nous travaillons
assez intensément: trois à quatre heures. Dur… C’est presque du travail
agricole! Mais, à côté de cela, nous rencontrons des gens passionnants: un
spécialiste des chauves-souris, des bagueurs d’oiseaux, un gestionnaire de
la forêt de Soignes… Quel dépaysement!”
Quant Marc planifie ses vacances, il fuit comme la peste l’effervescence des
sites touristiques au profit de lieux “calmes et doux”. Cette recherche
d’évasion se greffe sur une volonté d’être utile à la collectivité. “Ici,
c’est le lieu idéal: j’oublie tous mes soucis, j’apprends mille choses et je
rends service. Physiquement, concrètement”. Une pure parenthèse dans sa vie
ou un espace/temps qui diffusera encore longtemps ses bienfaits dans sa vie
de travail et de père de famille? Profond soupir et long moment de
réflexion, les yeux tournés vers le ciel…. “Plutôt un moment isolé. Du pur
bonheur et un vrai ressourcement, c’est vrai. Mais sans véritable
prolongation”. Et le voilà qui se reprend: “Pas si sûr, après tout… Je n’y
avais jamais réfléchi… Peut-être bien que ce recul me fera prendre de
meilleures décisions face aux problèmes de la vie. C’est peut-être, aussi,
une étape dans un long processus où j’entretiens ma sensibilité à la
nature”. Et d’annoncer que, dans sa tête, il a déjà signé pour l’année
prochaine.
//Ph.L.
Ecouter son corps et ses émotions
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© Photo Alto-reporters |
Il n’y a pas d’âge pour se faire du bien et apprendre à gérer son stress. La
preuve: à 22 ans, Laurie, en recherche de bien-être et d’énergie en raison
d’une fatigue chronique, s’est décidée, l’été passé, à suivre un stage de
sophrologie organisé par l’Ecole des Parents et des Educateurs (EPE). “Je ne
savais pas du tout à quoi m’attendre. C’est ma mère, qui a déjà participé à
de nombreux séminaires et formations à l’EPE, qui me l’avait conseillé. Cela
a été une révélation pour moi. Guidée par la voix de la sophrologue, j’ai
appris à prendre conscience de mon corps, à me relâcher et à mieux gérer mes
émotions. Cela m’a vraiment permis de regagner de l’énergie et, le soir,
après le stage, j’étais en pleine forme, ce qui ne m’était plus arrivé
depuis longtemps”.
Benjamine du groupe, Laurie a apprécié ce stage qui lui a permis de
rencontrer des personnes de tous les âges, de partager des expériences, de
bénéficier de l’énergie du groupe aussi. Depuis lors, la sophrologie
accompagne la jeune fille au quotidien, tel un bouclier contre la fatigue et
la dépression. “J’ai suivi des séances régulières pendant l’année et je
pratique des exercices seule chez moi, témoigne-t-elle. Je viens aussi de
suivre un stage d’approfondissement et ça me donne envie de découvrir
d’autres disciplines”.
“Gérer son stress par la sophrologie” fait partie des stages et séminaires
proposés par l’EPE au grand public pendant l’été, à côté d’autres thèmes: la
communication non-violente, l’animation de cercles de parole, l’enfant-roi,
les troubles alimentaires, l’improvisation théâtrale, le développement de la
créativité, etc. “Nos séminaires rencontrent un succès croissant, et
particulièrement ceux que nous organisons en résidentiel fin août à
Floreffe, explique Jean-Luc Vercaemst, chargé de communication à l’EPE. De
plus en plus de personnes, qu’elles viennent seules ou en couple, sont
désireuses de prendre du temps pour elles et de profiter de leurs vacances
pour se ressourcer, se détendre et se redonner la capacité de prendre leur
vie en main. Certains reviennent d’année en année pour le côté relationnel
fort qu’ils y trouvent”. C’est vrai que lorsqu’on commence à goûter à des
formations ou stages qui permettent de se ressourcer, de poser ses valises
un temps, on a souvent envie d’aller plus loin, d’explorer d’autres voies
mais aussi, tout simplement, de revivre régulièrement ces parenthèses de
jouvence.
// JD
>> Les séminaires d’été
de l’EPE auront lieu du 19 au 23 août à Floreffe. Infos : 02/733.95.50
•
www.ecoledesparents.be
Vivre autrement chez soi
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© Anthony Laanneretonne-Belpress |
Et si les vacances, c’était… non pas se coucher tard et faire la grasse
matinée le lendemain, mais se lever aux aurores pour voir venir le jour?
Mettre son réveil à cinq heures, se lever et sortir : les oiseaux donnent
leur concert matinal, le soleil monte à l’horizon, il fait calme, la terre
nous appartient, la nature s’éveille… Spectacle grandiose et régénérant.
Rentrer ensuite, apporter le petit déjeuner au reste de la famille et
commencer la journée riche de ce moment qu’on a pris rien que pour soi, en
communion avec les arbres, la mer, la montagne ou même… la ville.
Et si les vacance, c’était… non pas partir loin de son domicile mais vivre
autrement chez soi? S’adonner au jardinage ou à la pâtisserie, bricoler avec
les enfants… A propos des enfants, pourquoi ne pas suivre un stage, tout
comme eux, et se (re)découvrir un don pour la céramique, la composition
florale, la peinture ou le chant? Prendre un abonnement dans une médiathèque
ou une ludothèque (surtout en cas d’été pluvieux!) ou partir à vélo en
famille, pas si loin…
Et si les vacances, ce n’était pas le bout du monde, mais un état d’esprit à
la portée de chacun?
Que tous ces petits et grands moments de détente soient beaux, en tout cas!
// Aurelia Jane Lee
Méditer entre silence et poésie
A la recherche d’un endroit de repos où se ressourcer
pour faire face aux turbulences de la vie, Jean-Pol et Anne-Marie ont
découvert Orval, voici près de 20 ans. Attirés par le cadre majestueux, mais
aussi l’écoute et la simplicité de l’accueil des moines, ils ne manquent pas
d’y programmer un séjour une à deux fois l’an. Une immersion totale dans le
calme et la sérénité. Seuls ou à deux, selon leurs agendas ou leurs envies.
L’été peut être un moment propice pour ces rendez-vous avec soi-même.
D’autant qu’un moine – amoureux des mots – propose un retraite baignée de
poésie. La formule n’est pas neuve: le frère Bernard-Joseph concocte
régulièrement ce type de rencontre où se mêlent le silence coutumier du
lieu, les balades dans le magnifique écrin de l’abbaye et des alentours et
des invitations à la méditation, à la réflexion. “Quand prière et poésie se
font complices…” était la thématique de ce début juillet. Les textes du
poète Guillevic, notamment, ont imprégné les participants, réunis une petite
heure le matin et l’après-midi pour écouter le frère lire des extraits et
s’exprimer à leur sujet. L’un tend l’oreille, l’autre prend des
notes. Et les mots se déploient, inspirant la pensée, amenant à (re)découvrir
leur sens.
D’une année à l’autre, le couple retrouve certains participants. Des
complicités se créent... Si, dans le silence de ces retraites, l’un et
l’autre ne communiquent pas
beaucoup verbalement, les
sourires échangés, les clin d’œil et les petites attentions contribuent à la
douceur et la légèreté de l’atmosphère. S’y vit un recueillement, en dehors
du bruit, du stress et des agressions du quotidien. “C’est un peu comme si
on allait recharger nos batteries, une fois par an, pour disposer de
l’énergie nécessaire, pour reprendre le cours de nos vies”, explique Jean-Pol. Anne-Marie, elle, parle de l’apaisement qu’elle y trouve :
“cela
me fait grandir, me ramène à l’essentiel”. La retraite n’est pas
nécessairement destinée à des couples. Anne-Marie et Jean-Pol font partie
d’un groupe d’une trentaine de retraitants. Si chacun d’eux y vit un moment
personnel, c’est l’occasion, pour eux deux, de faire un bout de route dans
un côte à côte inhabituel. Parenthèse dans leurs vies professionnelles
denses, dans leurs responsabilités de parents et de grands-parents.
L’an prochain, ils se donneront sans doute encore l’occasion de se
retrouver, face à eux et face à l’autre.
//CD
Préparer la rentrée scolaire
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©
Aude Vanlathem-Belpress |
Des vacances pour souffler, se reposer, faire ce que l’on remet toujours à
plus tard, faute de temps.
Du temps en vacances, Anne en a ! Beaucoup le lui envient! Elle est
enseignante depuis peu et réserve une partie de la période estivale à
poursuivre sa formation. “J’ai exercé d’autres métiers avant de me tourner
vers l’enseignement. J’ai obtenu le certificat d’aptitude pédagogique. Ce
fut un tournant dans mon
parcours professionnel. J’ai redécouvert, à cette occasion, mon envie
d’apprendre” explique-t-elle. Car comment dissocier le plaisir de
transmettre de celui d’apprendre soi même? “Je vis mon métier comme un
échange permanent. Je balise les savoirs de mes élèves, c’est vrai. Mais
surtout je les pousse au questionnement, j’attends d’eux qu’ils soient
réactifs, qu’ils ne subissent pas leur parcours scolaire”.
Pour cela, il faut accepter de ne pas toujours rester sur les sentiers
prévus, une certaine créativité est appréciée. Malgré les apparences, cela
ne s’improvise pas totalement. Du temps et de la réflexion sont nécessaires.
Mais entre les cours à préparer, puis à dispenser, les activités de
bénévolat dans l’école et les multiples casquettes à assumer auprès des
jeunes, le rythme est soutenu, tant pour les professeurs que les élèves.
“Pourtant, lorsqu’une certaine curiosité les anime, les élèves apprennent
vraiment”.
Les formations estivales permettent de se préparer à cela. Les Rencontres
pédagogiques d’été, organisées par le mouvement socio-pédagogique
Changements pour l’égalité, offrent le temps de la réflexion et de
l’imagination. “Cette année, j’ai décidé d’investir dans un nouveau cours de
français. J’effectue des recherches au fur et à mesure de l’année, ma vision
d’ensemble est lacunaire. Cette formation va me permettre d’agencer mon
portefeuille d’activités et de leçons d’une façon plus cohérente et
réfléchie. D’autant que ce stage propose de revisiter les dispositifs et
d’envisager autrement notre rôle d’enseignant”. Car un autre avantage de ces
formations réside dans le partage et les échanges avec le groupe. “C’est un
réel plaisir! Avec nos collègues d’une semaine, nous réinventons nos cours.
Chaque anecdote, chaque histoire nourrit notre propre travail”. Et s’il ne
fallait en retenir que quelques mots? Ce serait: évasion, réflexion et
création. Occasion, aussi… Celle de remettre doucement le pied à l’école.
//Anne Hubinon
>> Les Rugissantes Pédagogiques d’Eté,
du 17 au 20 août 2011
•
www.changement-egalite.be
•
02/218.34.50.
Partager plutôt que consommer ses vacances
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©
Mains Unies |
Cette deuxième quinzaine de juillet, Frédéric et son épouse ont séjourné à
Brivezac, en Dordogne.
Sur un superbe terrain ombragé, tout proche de la rivière,
ils ont planté leur tente au milieu du village de toiles qui
accueille chaque semaine quelque nonante vacanciers de tous âges et de tous
horizons. Un nouveau lieu enchanteur pour l’asbl Mains Unies qui propose,
dans ses différents “Vilarets”, de vivre des vacances autrement, proches de
la nature, dans la simplicité, la convivialité, le partage. “Ici, nous ne
sommes pas de simples consommateurs de vacances et de loisirs, témoigne
Frédéric. On est servi par d’autres, certes, mais on contribue au bon
déroulement du séjour en assurant chacun, une fois par semaine, la
préparation des repas collectifs et l’entretien des lieux. Par ailleurs, on
peut proposer soi-même des activités, qu’il s’agisse d’une balade, d’un
pique-nique, d’un atelier, d’une visite, d’un échange autour de livres...
C’est ce qui fait la richesse de ces vacances”.
La première semaine, Frédéric la consacre à la coordination bénévole du
séjour. Sa femme, elle, assure la gestion de la cuisine. L’encadrement
hebdomadaire par une équipe de quelques volontaires est l’une des
spécificités du Vilaret. En échange, ces personnes bénéficient d’une seconde
semaine gratuite dont elles profiteront en tant que “simples vacanciers”.
“C’est la troisième année consécutive que j’assume cette responsabilité et
j’y trouve beaucoup de satisfactions. C’est une expérience humaine très
riche, confie Frédéric. Ce qui me plait beaucoup, aussi, c’est tout ce qui
est fait pour respecter la nature et l’environnement (toilettes sèches,
gestion des déchets…). On effectue également, autant que possible, l’achat
des produits frais auprès des producteurs locaux”.
Le séjour au Vilaret est ponctué d’activités typiques, devenues au fil des
ans rituelles, telles que les rondes et danses collectives, les ateliers de
musique ou de chant, ou encore la soirée festive hebdomadaire. “Il n’est
pourtant pas indispensable d’être féru de danse folk ou de musique pour
participer à un Vilaret”, précise Frédéric. Ces activités ont effectivement
le mérite d’être accessibles à tous et de réunir adultes, ados et enfants
dans un même entrain.
Au Vilaret, le bien-être et la liberté individuelle semblent se nourrir
mutuellement et vitaliser la dynamique collective. Il s’agit d’un temps où
l’on peut se mettre “en jachère”. D’un lieu où l’on apprend à vivre
davantage en harmonie avec la nature et les autres. Un moment de
ressourcement qui permet, sans doute, de contribuer à une qualité de vie
durable.
// JD
>> Infos :
asbl Mains Unies : 02/344.46.53
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www.mainsunies.be
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