Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

> Lire également :

Maigrir, c’est vivre son corps autrement

Pour maigrir, il est nécessaire d’acquérir progressivement de nouvelles habitudes alimentaires et d’augmenter son activité physique. Mais il faut aussi et surtout se préparer aux changements dans sa tête.

Maigrir ce n’est pas facile. Mais ce qui l’est encore moins, c’est de se stabiliser, une fois le poids atteint. Les chiffres en attestent: de 85 à 95 % des personnes reprennent les kilos perdus dans les mois ou les années qui suivent.

Pourquoi est-il si difficile de maigrir durablement? Plusieurs raisons peuvent être avancées. Certains spécialistes évoquent la théorie du poids d’équilibre qui consiste à revenir spontanément à un poids donné, propre à chacun, à sa morphologie. On peut aussi mettre en évidence la loi de la survie: le corps qui a connu les régimes va automatiquement faire des réserves (stocker les graisses) en prévision de possibles privations. Ainsi, le corps brûle de moins en moins de calories au fur et à mesure des régimes successifs. Autre élément important dans ce processus: la diminution progressive au fil des années des dépenses énergétiques nécessaires pour réaliser la même activité, le métabolisme se ralentissant.

On peut encore ajouter une autre explication: en cas de régimes déséquilibrés, carencés en certains nutriments ou trop stricts, la reprise de poids est assurée dès qu’il y a reprise des anciennes habitudes.

Mais ces explications ne sont pas seules en cause. Comme le décrit très justement le Dr Gérard Apfeldorfer, médecin et psychiatre, tout au long de son remarquable livre intitulé “Maigrir, c’est dans la tête”(1), devenir une personne mince, ce n’est pas seulement retrouver un poids idéal, c’est aussi vivre son corps autrement, tisser de nouvelles relations avec les autres et soi-même. Souvent, bien que le corps se soit aminci, les problèmes subsistent: l’obèse maigre qui n’a pas intériorisé son amaigrissement persiste à vivre son corps comme gros, se sent comme dans un corps d’emprunt. Parfois, le nouveau regard des autres devient désarçonnant.

Le Dr Gérard Apfeldorfer guide son lecteur dans le long périple qui mène à la minceur en lui donnant les sept clefs nécessaires pour en ouvrir les portes. Il faut tout d’abord se mettre au clair sur la décision et les motivations profondes à maigrir. Pourquoi maigrir? Pour qui? Répondre à ces questions, est nécessaire pour avoir une chance d’aboutir.

Une fois la décision prise, il convient de considérer en détail la façon dont on se nourrit pour être capable par la suite de modifier ses comportements alimentaires et de modérer ses appétits sans pour autant renoncer aux aliments qu’on aime. Dès lors, il est important de comprendre les règles de la nutrition, pour mincir sans nuire à sa santé. Mais il est tout aussi important de réfléchir au rapport que l’on entretient à la nourriture. Manger de tout un peu, faire son deuil de certaines nourritures, ce n’est pas facile. Avaler de la nourriture est pour certains une façon de faire face à des émotions qui les débordent, des situations qu’ils ne se sentent pas capables de maîtriser. La nourriture peut aussi être la dernière satisfaction qui reste dans un monde hostile ou une vie sentimentale et sexuelle insatisfaisante.

Pour le Dr Apfeldorfer, la clef de la réussite se trouve dans l’écoute de soi et de son corps pour agir en conséquence et retrouver l’harmonie.

J.D.

(2 août 2001)

(1) “Maigrir, c’est dans la tête” - Dr Gérard Apfeldorfer - Editions Odile Jacob - 1.088 

Parmi les nombreux ouvrages consacrés aux régimes (où le meilleur côtoie le pire), relevons ceux du Dr Jacques Fricker, nutritionniste, qui propose des régimes adaptés à chacun mais toujours de manière saine. Le Dr Fricker fournit plein de conseils culinaires et trucs pour continuer à manger avec plaisir et en toute convivialité. “Le régime sur mesure” est son dernier ouvrage - Editions Odile Jacob - 673 F.

Lire aussi : Le corps, c'est dans la tête


Quand faut-il maigrir?

Isabelle Paul, sociologue, est catégorique: au-dessous d’un indice de masse corporelle (IMC) de 25, il n’est pas nécessaire de maigrir. Si l’on se situe entre 25 et 30 d’IMC, (1) il faut voir si l’excès de poids s’accompagne ou non de facteurs de risques pour la santé et essayer de diminuer lentement son poids ou à tout le moins le stabiliser pour prévenir l’obésité. Mais en tout cas, il est préférable d’avoir un excès de poids modéré mais stable que de perdre et de regagner continuellement du poids (c’est le fameux yo-yo). Avec un IMC supérieur à 30, il est nécessaire de parvenir à diminuer lentement puis stabiliser son poids. Pour atteindre cet objectif, un suivi médical est vivement conseillé à la fois pour bénéficier de conseils avisés mais aussi pour être soutenu dans une démarche de longue haleine.

(1) Pour le calcul de son indice de masse corporelle, lire l’article Le corps, c'est dans la tête


Témoignages

Le sport m’a transformée”

Quand j’ai décidé de travailler la nuit comme infirmière, j’ai commencé à grossir très fort. Je mangeais de plus en plus et j’avais de moins en moins d’énergie. Un jour, je me suis dit que ce n’était plus possible de continuer comme ça. J’ai entrepris un régime mais je n’ai pas perdu beaucoup de poids. J’ai décidé alors de m’inscrire dans un club de fitness. C’est vraiment cela qui m’a transformé. J’ai découvert combien le sport me permet d’être bien dans mon corps et dans ma tête. J’en fais aujourd’hui par plaisir et non par obligation. Au lieu de passer nos soirées devant la TV, mon mari et moi faisons du fitness ensemble. On dialogue, on s’amuse. Le sport m’a permis de me muscler raisonnablement et m’invite tout naturellement à respecter une hygiène de vie. Je surveille étroitement mon alimentation mais je me permets de temps en temps un extra. Je ne vis pas cela difficilement.

Sandrine

“Je n’aime pas ma minceur”

Petite, j’étais complexée par ma minceur. J’aurais toujours voulu être ronde car je trouve cela plus séduisant. J’aurais aussi aimé être blonde avec des cheveux lisses et j’ai les cheveux noirs et frisés. Mais voilà, on me renvoie une image de moi qui est positive alors cela va, mais moi, je n’aime pas tellement mon corps. Même si je veux grossir, je n’y arrive pas. Pourtant, je mange beaucoup.

Comme loisirs, à côté de mes études que je fais très sérieusement (j’ai 17 ans), je suis mannequin. Cela me rapporte peu d’argent mais quand je défile, je me sens bien, j’oublie tout. Pourtant, c’est un milieu sans pitié. A chaque casting, on me dit que j’ai trop ceci ou trop peu cela. On finit par être découpée en morceaux. C’est pour cela qu’on n’est jamais contente de soi…

Aurélie

“Je me sens mince”

Je n’aime pas mon corps mais je l’exploite comme il est puisque je suis mannequin pour grandes tailles. Quand je me regarde sur les photos de mode, je n’arrive pas à me dire que c’est moi car je me sens mince. Parfois, je me dis que je devrais maigrir mais les gens me disent que je suis bien comme cela, que si je perds du poids, je ne serai plus chaleureuse.

Personne ne peut bien vivre le passage d’une taille 42 à une taille 50 mais pour ma part, en faisant des défilés, je montre aux femmes fortes qu’il y a moyen de bien s’habiller, de se mettre en valeur et de plaire. Ce qui est important, c’est la façon de marcher, de se tenir, de sourire. Cela montre qu’on a confiance en soi.

Je crois qu’être mannequin grandes tailles est nettement moins contraignant et plus satisfaisant qu’être top-modèle. En effet, entre nous, il y a moins de comparaisons ou de compétitions puisqu’on est toutes au-dessus de la norme. Et puis, on ne représente pas ce rêve inaccessible pour toutes celles qui nous regardent…

Frédérique

Je me sens femme”

Malgré que je sois assez forte, je ne suis pas complexée car je me sens femme. La rondeur de mes hanches et de ma poitrine me renvoie à mon côté maternel, et cela me plaît aussi. Quand je m’observe en volume et avec mes cheveux blonds tout bouclés, je me dis que cela me donne un côté sympa et un peu fou. Je crois que le charme, le sourire font beaucoup. Je fais quand même attention à ce que je mange mais je sais que même en maigrissant, je resterai avec ma morphologie. Je me dis parfois: à quoi bon se priver ?

Ce qui est difficile à vivre, c’est la pression sociale et le regard des autres. Les femmes, en particulier, ne sont pas tendres entre elles.

Mais ce qui me met vraiment en colère et me démoralise, c’est la difficulté de trouver de chouettes vêtements quand on dépasse la taille 46. Ils sont ternes, moches ou beaucoup trop longs, comme si d’office, on avait 1m90! Toute une partie de la population est ronde mais on fait comme si elle n’existait pas!

Nathalie

(2 août 2001)