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Santé publique (6 juin 2013)


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Dix bonnes raisons de ne pas faire régime

Les régimes amaigrissants n’annoncent pas le printemps. Il n’empêche. Alors qu’ils montrent leurs limites, ont des effets pervers et peuvent comporter des risques pour la santé, ils continuent à faire de nombreux adeptes. Convaincue de l’importance de changer de regard sur le surpoids et l’obésité, l’ASBL Question Santé livre dix bonnes raisons de ne pas se lancer dans un régime...

Ca ne marche pas”. Voilà bien évidemment la première raison qui doit nous faire fuir les régimes miracles censés nous faire perdre des kilos sans trop d’efforts et en quelques semaines à peine. Ces méthodes ne fonctionnent pas ! “Si les régimes étaient des médicaments, ils ne seraient pas autorisés car, dans 95% des cas, ils sont inefficaces et entraînent une reprise de poids... plus élevée que le nombre de kilos qui auraient été perdus à court terme !”, confirme le Dr Jean- Michel Lecerf, médecin spécialiste en endocrinologie, chef du service de nutrition à l’Institut Pasteur de Lille, et auteur du livre A chacun son vrai poids (Ed. Odile Jacob).

La reprise de poids: tel est le nœud des régimes. Le spécialiste livre quelques éléments d’explication (qui représentent chacun une bonne raison de ne pas faire régime). D’un point de vue psychologique tout d’abord: les régimes stricts sont sources de frustration et provoquent inévitablement, dans une série de situations et d’émotions, une seule envie, celle de craquer et de reprendre ses “mauvaises habitudes”.

Autre facteur explicatif : les mille tentations alimentaires qui s’offrent au quotidien et rendent plus difficiles encore le maintien du poids.

La troisième explication est d’ordre physiologique : le corps qui a connu les restrictions alimentaires va automatiquement effectuer des réserves (stocker les graisses) en prévision de possibles privations (c’est la loi de la survie). On entre donc ici dans un cercle vicieux infernal. Tout se passe comme si notre cerveau se souvenait du poids le plus haut tenu le plus longtemps... pour le retrouver dès que possible.

A force d’effectuer un contrôle mental et de comptabiliser ce qu’on peut manger et ce qu’on doit éviter, on perd ses repères et on en oublie d’écouter son corps et ses signaux de faim ou de satiété. Or, ces sensations sont nécessaires pour réguler l’alimentation et le poids”, affirme encore le Dr Lecerf.

En définitive, “plus on fait régime, moins on s’aime, constate l’ASBL Question Santé. Comme les régimes sont souvent un échec, on se sent nul de ne pas y arriver et on finit par se trouver moche moralement… Pourtant on s’y remet, au risque de se retrouver une fois encore confronté à une déception”. Or, observe l’association, la plupart des gens qui se sentent trop gros ne sont pas en surpoids d’un point de vue médical, et encore moins obèses(1). La volonté de maigrir est souvent d’ordre esthétique : correspondre à l’idéal de minceur valorisé dans notre société occidentale. Un idéal qui se transforme en véritable tyrannie, tout particulièrement chez les femmes et jeunes filles, prêtes à dépenser parfois des sommes folles pour des régimes qui n’allègent en définitive... que leur portefeuille. Que dire alors des risques pris pour la santé : beaucoup de régimes suscitent des déséquilibres dans le corps, surtout s’ils sont pratiques de manière sévère et/ou prolongée : déficit en vitamines, diminution de la masse osseuse, troubles du rythme cardiaque...

De l’avis de nombreux spécialistes, la pratique de régimes alimentaires successifs – et le fameux yo-yo qui en découle – fait clairement partie des facteurs explicatifs de l’obésité aux côtés d’autres comme l’hérédité, la sédentarité, l’abondance alimentaire, le déficit de sommeil, le stress, etc.

Est-ce à dire qu’il n’y a rien à faire d’autre que de laisser filer les kilos en ignorant les risques pour sa santé? “Pas du tout, rétorque le Dr Lecerf. Pour ne pas devoir un jour perdre du poids, le mieux est de ne pas en prendre ou peu. Et pour les personnes en surpoids ou obèses, il n’est jamais trop tard pour se faire suivre par un médecin. Si l’obésité ne se guérit pas (la tendance à regrossir reste toujours là), elle se soigne. La médecine de l’obésité n’est pas une marchande de recettes simples et miraculeuses. Elle adopte un langage de vérité, aborde la personne dans sa globalité, ne limite pas son champ d’action à la perte de poids. Pour le patient, le cocktail du succès passe par la déculpabilisation vis-à-vis de ses difficultés alimentaires, l’écoute et le respect de ses besoins propres, le plaisir de manger, et l’acceptation, aussi, pour faire la paix avec son poids”, conclut-il.

// JD

(1) L’indice de masse corporelle sert de référence pour déterminer les risques pour la santé d’une personne en fonction de son poids.

>> Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.voyonslarge.be ou sur la page Facebook Voyons large. A ne pas manquer : un spot vidéo ironisant les régimes alimentaires, réalisé par Question Santé en collaboration avec le Magic Land Théâtre.

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