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Vie Quotidienne (16 juin 2011)


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Bien qu'interdite dans les jardins, l'incinération de déchets reste largement pratiquée. Au détriment de la santé et des relations entre voisins. La répression s'est (un peu) accentuée en Wallonie. Mais elle ne remplace pas le dialogue.

© Philippe Lamotte

Avec les problèmes de bruit, les feux de jardins et incinérations de petits déchets constituent la plaie des relations de voisinage, surtout à la campagne. Ils sont aussi le cauchemar des autorités communales (policiers, mandataires) qui, ayant souvent d'autres chats à fouetter, ne peuvent ou ne veulent se déplacer pour de telles broutilles ou…  arrivent comme des carabiniers d'Offenbach.

Broutilles, vraiment? Se faire empester par son voisin négligeant ou je-m'en-foutiste n'a rien d'une partie de plaisir. L'odeur âcre et irritante d'une combustion de branches ou de plastiques peut ruiner un projet d'après midi passée au jardin ou sur la terrasse. Mais, au-delà de cette gêne très momentanée, le problème de santé publique peut revêtir des contours plus préoccupants.

Selon le rapport environnemental Mira, en Flandre (2006), 53% des dioxines présentes dans notre environnement sont originaires des feux ouverts et des feux de jardin. Et cela, qu'il s'agisse d'un simple tas de débris végétaux ou de déchets ménagers (emballages, bouteilles, etc.) brûlés en douce pour échapper aux taxes communales calculées selon le poids ou le volume “mis aux poubelles”.

 

Gare aux plastiques!

Eh oui, même de vulgaires branchages dénués de produit chimique relâchent, s'ils brûlent, du gaz carbonique (un gaz à effet de serre) mais dégagent également des dioxines et des hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP), explique le Mira. Evidemment, c'est la combustion des déchets non naturels, particulièrement les plastiques, qui dégage de loin le plus de polluants. “Des dioxines et des furanes (NDLR: une famille proche des dioxines) se fixent sur les particules fines en suspension, qui peuvent alors être inhalées et s'avérer toxiques, précise Delphine Fontenoy, chargée de mission chez Espace Environnement, à Charleroi. Mais, pour peu qu'elles se déposent sur des fruits et légumes mal nettoyés, elles peuvent aussi être ingérées. Quant à savoir si elles peuvent aussi se retrouver dans l'alimentation via les racines des végétaux en sols pollués, la Spaque(1) étudie actuellement la question…”.

En Suisse, l'Office fédéral de l'environnement a analysé le problème de très près. Contrairement à ce qui sort des cheminées des usines d'incinération, devenues bien plus propres qu'autrefois, les polluants émanant des feux et des incinérateurs de jardin sont relâchés au ras du sol et se déposent facilement sur les légumes des jardins. “Sont particulièrement concernés les légumes à larges feuilles, qui deviennent de véritables capteurs à dioxines”. Et d'ajouter: “Celui qui incinère des déchets ménagers dans son jardin enrichit de produits toxiques non seulement sa propre nourriture mais aussi celle de ses voisins”. Un chiffre? Les ordures brûlées illégalement, en Suisse, ont beau ne représenter qu'1 à 2% des déchets incinérés, elles produisent 27 à 30 grammes de dioxines par an, soit plus du double de toutes les usines d'incinération de déchets réunies. La réalité belge n'est probablement pas très différente.

Que dit notre réglementation? En Wallonie, seule la combustion des déchets végétaux est autorisée, mais à plus de 100 mètres de toute habitation ou de tout verger, de toute haie, de toute paille, etc. Autant dire: quasiment nulle part. En Région bruxelloise, la règle générale est l'interdiction de toute  incinération, quelle que soit la distance. Mais certaines communes tolèrent peut-être la combustion de déchets verts (il est conseillé de vérifier auprès de son administration). Bouter le feu à des déchets ménagers est interdit partout. Paradoxe: la vente de petits incinérateurs de jardin, pourtant destinés à cette fin et vendus comme tels, reste autorisée dans les magasins de bricolage. Allez comprendre cette incitation au “crime”, alors que les parcs à conteneurs et les collectes sélectives n'ont jamais autant joué leur rôle d'alternatives(2).

 

Constater, et après?

Depuis deux ans, en Wallonie, 80 “agents constatateurs”, présents seulement dans certaines communes, sont spécialement habilités à dresser procès-verbal pour les petites infractions environnementales. Certes, ils travaillent généralement pendant les heures de bureau… Mais, au moins, lorsque le Parquet classe leur PV sans suite (l'écrasante majorité des cas), leur passage chez l'auteur d'une incinération répressible est suivi par celui d'un “agent sanctionnateur”, communal ou provincial. “La plupart du temps, mes collègues et moi sensibilisons le contrevenant au problème avant de vouloir le réprimer, nuance Fabien Baps, agent constatateur à Awans. Evidemment, il y a les irréductibles: ceux qui ont toujours fait ainsi et qui ne voient pas pourquoi ils changeraient”. Tarif de l'amende administrative: 150 euros.

Parler à son voisin, le convaincre, le sensibiliser à la santé de tous et à l'environnement: c'est l'attitude que tous les services officiels recommandent. Pas toujours simple… D'autant qu'une autre limite frappe le travail des constatateurs wallons. Dès lors qu'un feu n'est pas visible de la voie publique et que le constat doit se faire à partir du domicile du plaignant, ce dernier doit déposer une plainte. Pour préserver son anonymat, il y est peu enclin… Finalement, rien de tel – pour tous – qu'éviter les emballages inutiles à la source.

// Ph.L.

 

(1) Société publique d'aide à la qualité de l'environnement.

(2) Les déchets verts sont souvent broyés et transformés en compost.


 

Compost à gogo

 

 

 

Ne dites plus “déchets” mais “matières à recycler”. Ce “petit précis pour faire son compost et recycler” n'a pas seulement pour ambition d'éclairer sur le non-sens de l'incinération des déchets de jardin. Il fournit également 1000 astuces pour réduire leur quantité et les transformer en matériaux utiles et créatifs dans une vision écologique et économique. Un outil, enfin, pour les jardiniers déjà sensibilisés qui veulent améliorer la qualité de leur compost.

>> Petit précis pour faire son compost et recycler, pour un jardinage écologique, économique et créatif Ivo Pauwels Ed.Marabout 107 p. 8,85 EUR

 

Un jardin à entretenir

 

 

 

Créer un jardin est une chose. L'entretenir, c' est une autre paire de manches!  En une petite centaine de pages, l'auteur passe en revue les multiples gestes à assurer: planter, repiquer, tailler, arroser à bon escient et au bon moment. Pas de produits chimiques, ici, mais une série de conseils tant préventifs que curatifs qui permettront aux jardiniers de prendre soin de leur carré de verdure en respectant à la fois leur santé, celle des autres et celle des hôtes naturels.

>> Entretien du jardin 100 % nature Denis Retournard Ed.Hachette 95 p. 11,10 EUR

 


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