La santé des enfants
(19 mai 2011)
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Les
cheveux des enfants sont régulièrement infestés de petits parasites bien
désagréables : les poux. Désagréables, mais pas dangereux.
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BELPRESS |
“Avis aux parents : les poux sont de retour!”
Ce petit mot,
les parents des enfants de maternelle et de primaire le reçoivent
régulièrement, car la pédiculose – nom savant de l’infestation par
les poux – est monnaie courante dans les écoles. La première étape
consiste donc à épouiller nos petites têtes…
Des plus
doux aux plus durs
Jouant sur l’imaginaire
collectif et sur le sentiment de honte souvent ressenti (à tort, on ne le
répétera jamais assez!), les producteurs ont inondé le marché de produits et
dispositifs en tous genres… et d’inégale efficacité !
La toute première mesure
à adopter, seule ou en combinaison avec un traitement anti-poux sous forme
de shampooing ou de lotion, reste le fin peignage régulier des cheveux
mouillés, au moins quatre fois sur une période de quatorze jours, comme le
recommande le Centre belge d’information pharmaco-thérapeutique. Le peigne
électrique vaut la peine d’être utilisé pour tuer les poux vivants. Car même
si son efficacité n’a pas été étudiée, contrairement aux shampooings et
lotions, il n’est pas agressif pour le cuir chevelu et peut s’avérer en
définitive moins coûteux que tous les autres traitements successifs.
Problème: l’école
pourrait s’impatienter. D’où un recours fréquent aux pédiculicides, tueurs
de poux par effet neurotoxique, dont l’efficacité est indéniable. A
condition de respecter le mode d’emploi : il faut appliquer d’abord un
produit à base de malathion, accompagné d’un peignage rigoureux avec le
peigne à poux, et recommencer l’opération après 7 jours, si des poux ont
résisté au premier assaut ! Au cas où il se révèle nécessaire d’aller
crescendo, on peut alors se tourner vers un traitement à base de perméthrine
qui devrait éradiquer les survivants. Il existe un autre traitement, à base
de pépalléthrine et de butoxide de pipéronyle, en spray ou shampoing qui
pourrait constituer une alternative.
Ces produits devenus
relativement courants ne semblent pas problématiques dans des conditions
normales d’utilisation, excepté au regard de possibles effets secondaires
comme des démangeaisons, des rougeurs, des taches sur le cuir chevelu ou
encore une sensation de brûlure. Mais attention : l’Académie américaine de
Pédiatrie déconseille l’utilisation de malathion chez les enfants de moins
de deux ans, et incite à la prudence chez les moins de six ans… Quant aux
bébés de moins de six mois, les femmes enceintes ou allaitantes, mieux vaut
leur éviter toute exposition à ces produits. A tous, il est recommandé de
bannir les produits à base de lindane considéré comme cancérigène.
Par mesure de
précaution, certains parents souhaitent éviter les traitements chimiques.
Pour eux, il existe désormais des produits à base de silicone, comme le
diméticone, qui forme un film asphyxiant autour du pou. L’avantage, avec les
formes “douces” comme le peignage avec le peigne à poux ou la méthode
d’asphyxie, c’est qu’elles ne risquent pas de dévoiler un jour une certaine
toxicité, et ne provoquent pas de résistance à long terme. Car les poux
d’aujourd’hui semblent s’être armés génétiquement contre les produits à base
de malathion et de perméthrine, les plus couramment utilisés.
Enfin, les produits
homéopathiques ou les essences répulsives ne semblent pas donner de résultat
clairement positif.
Attention, il ne faut
jamais traiter les cheveux à l’aide de shampooings anti-poux en prévention
d’un risque éventuel: c’est totalement inutile!
Éviction
de l’école
Que se passe-t-il si les
parents ne traitent pas les cheveux de l’enfant ? “L’éviction de l’enfant
de l’école tant que la pédiculose n’est pas traitée est prévue par un arrêté
du Gouvernement de la Communauté française de 2002”, explique le Dr
Fabienne Henry, médecin responsable du Service de promotion de la santé à
l’école (PSE) de la Ville de Bruxelles. Le texte évoque un écartement de
maximum huit jours “jusqu’à constatation par un médecin ou une infirmière
du service ou du centre, d’un traitement correct”. Un texte qui est en
voie de révision, limitant d’ailleurs la durée d’écartement à trois jours.
“Dans la réalité, le plus souvent, on n’évince pas trop vite les enfants;
cette mesure n’est prise que par une infirmière ou un médecin (du PSE ou
autre) dans les cas d’enfants qui ont souvent des poux, et dont les parents
ne prennent pas les choses en mains. Alors, on leur demande d’effectuer un
traitement anti-poux le soir même pour que leur enfant puisse revenir dès le
lendemain en classe. Et si vraiment les parents ne font rien, on privilégie
les visites à domicile, afin d’en parler directement avec eux”. Une
mesure choc qui reste d’ailleurs très controversée…
//Carine Maillard
Un truc ?
Faire la distinction
entre les lentes (vivantes ou mortes) et les simples pellicules n’est pas
toujours aisé ! Vivantes, les lentes sont accrochées à moins d’un centimètre
du cuir chevelu et collent toujours au cheveu (impossibles à retirer avec
les ongles). Les autres petits points blancs sont, soit des pellicules, soit
des lentes déjà mortes, donc inutiles à traiter.
>> Plus d’infos :
La
Mutualité chrétienne et Infor Santé ont édité un dépliant qui fait le point
sur la question : “Pou, qui es-tu, où es-tu, que fais-tu? On ne te veut
plus!”. Disponible sur simple demande au 0800 10 9 8 7 ou téléchargeable sur
www.mc.be.
Parmi les adresses
utiles,
le site www.danseaveclespoux.be
mis en place en Communauté française.
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