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La santé des enfants (18 septembre 2003)

 

La rentrée des poux!

A l’heure du premier coup de sonnette de l’école, il y en a qui vont se régaler : les poux ! Même s’ils prennent peu de vacances, profitant des stages en extérieur et des températures favorables pour poursuivre leur propagation, la rentrée scolaire reste néanmoins une aubaine pour eux.

Lire également ci-dessous :

Prévention Les mesures pratiques à prendre

 Scolarité "On n'a pas peur, pas peur des poux...!"

 

Petit rappel : les poux du cheveu sont des parasites de l’homme exclusivement. Rien à voir donc avec les morpions ou les puces des animaux. Ils se nourrissent du sang de leur hôte 3 à 5 fois par jour, provoquant les démangeaisons. Au cours de sa vie, le pou femelle peut pondre une centaine d’œufs, les lentes, qui se fixent sur les cheveux et donnent naissance, au bout de 8 à 10 jours, à une larve qui va aussi se nourrir de sang. Cette larve deviendra un pou adulte en 18 jours.

Le signe le plus caractéristique de la pédiculose – nom donné à la contamination par les poux – est évidemment la présence de démangeaisons. Si l’enfant se gratte la tête, il s’agit donc de lui passer la tête au peigne fin, c’est le cas de le dire, mèche à mèche de la nuque au front, du front vers la nuque, puis d’une oreille à l’autre, au-dessus d’un drap blanc et vérifier, à chaque passage, la présence éventuelle de poux ou de lentes tombés sur le drap. Ces peignes fins anti-poux sont vendus en pharmacie. Le pou se loge essentiellement derrière les oreilles et dans la nuque, endroits à explorer en priorité.

 

Y’a pas de honte !

Si les poux sont effectivement là, il vaut mieux se débarrasser d’eux car, même s’ils ne transmettent que rarement des maladies, en tout cas dans nos contrées, il faut surtout limiter leur colonisation aux enfants et adultes en contact. Sa durée de vie étant tout de même d’un mois, il a le temps, si aucune mesure n’est prise, de se multiplier et se propager à la fois chez son hôte, mais aussi chez ses copains. Comme il ne saute pas (et non !) et ne vole pas, il se transmet par contact direct ou via les vêtements, draps et autres textiles que les enfants peuvent s’échanger.

Une fois les poux repérés, il s’agit donc de choisir le traitement : peigne anti-poux ou électrique, shampoing anti-poux, méthodes naturelles…. Les critiques à l’encontre des produits insecticides allant croissant, des mouvements prônant les méthodes naturelles dénoncent les risques cancérigènes qu’ils font courir aux enfants. Il est vrai qu’une exposition continue et prolongée au malathion ou à la pyréthrine a des conséquences dramatiques sur les rats, mais il ne s’agit pas du tout des conditions dans lesquelles nos enfants sont exposés à ces produits. A chacun donc de se faire son opinion. Parallèlement, le recours systématique aux insecticides a eu pour effet de provoquer des résistances : les poux ne succombent plus nécessairement à ces traitements agressifs, ce qui pose actuellement un vrai problème de santé publique auquel il n’existe encore aucune réponse.

Hors des cheveux, le pou meurt, mais pas immédiatement. Cependant, les poux ont besoin d’un certain degré d’humidité pour survivre. En dehors de la tête de nos enfants et dans un environnement sec, ils se déshydratent et meurent assez vite. Mais attention ! Il ne faut pas sous-estimer les poux ! Aussi, prenez les mesures adéquates pour éviter qu’ils n’infestent ou ré-infestent les cheveux des enfants.

Carine Maillard

 


 

Les mesures pratiques à prendre

 

En prévention

Demander aux enfants de ne pas échanger leurs bonnets, écharpes, cagoules, serviettes, brosses à cheveux ou peignes, chouchous…

Si des cas sont recensés dans l’école, appliquer quelques gouttes d’essence de lavande dans les cheveux et la nuque de l’enfant.

Ne jamais appliquer de shampoing anti-poux en prévention : c’est inutile et favorise la résistance du pou aux traitements et abîme le cuir chevelu.

 

En traitement

Les shampoings anti-poux chimiques

- Les produits anti-poux les plus efficaces sont à base de pyréthrine ou de malathion et existent sous forme de shampoings, de sprays ou de lotions, ces deux derniers étant plus efficaces contre les lentes. Toujours bien lire et respecter scrupuleusement le mode d’emploi. Les produits à base de pyréthrine doivent être appliqués une fois sur les cheveux et laissés entre 10 et 60 minutes. Ceux à base de malathion, très odorants, sont appliqués durant la nuit, de 8 à 12 heures. Après 7 à 10 jours, si des larves dans les lentes ont résisté au traitement et évolué en poux, répéter le traitement. Si après 2 tentatives, les poux sont encore vivants, changer de substance active. Des traitements combinant ces deux substances sont sur le marché mais sont déconseillés car ils favorisent la résistance du pou et aucune alternative n’est possible.

Les peignes

- Le peigne anti-poux : A l’aide ce peigne aux dents très serrées peigner méthodiquement les cheveux mouillés pour éliminer poux et lentes un à un. Rincer le peigne dans de l’eau vinaigrée après chaque passage afin de décoller les lentes. Répéter l’opération tous les jours et encore pendant 2 semaines après la disparition des poux.

- Le peigne électrique est utilisé sur cheveux sec. Il faut le passer également tous les jours dans les cheveux pendant au moins 15 jours jusqu’à disparition complète des poux. Le choc électrique de ce peigne tue le pou, mais n’est pas efficace contre les lentes.

Les méthodes naturelles

Des traitements curatifs et préventifs à base d’huiles essentielles sont disponibles dans les pharmacies disposant d’un rayon “phytothérapie”.

 

Pour éviter la ré-infection

On conseille souvent un grand nettoyage de tous les vêtements, de la literie, des peluches et autres accessoires à 60°C ou au nettoyage à sec.

Plus les poux sont détectés à temps, plus il est facile de les traiter. Inspectez donc régulièrement les cheveux de vos enfants après une infection mais aussi préventivement après les vacances, les retours de stages ou camps ou si l’on vous signale la présence de poux chez des camarades d’école.

CM


 

“On n’a pas peur, pas peur des poux... !”

 

Les poux à l’école, c’est la poisse ! Pourtant, la lutte contre la pédiculose et l’instauration d’une prévention efficace peuvent être au centre du projet-santé de l’école et entraîner un projet pédagogique dynamique.

 

On s’en serait bien passé, mais ils sont là et bien là. Les poux ont fait leur retour en force dans les écoles. L’an passé, certains établissements scolaires ont même fermé leurs portes durant quelques jours pour permettre l’élimination de ces encombrants petits parasites. Malheureusement, les poux n’apportent pas que des désagréments physiques. Quelquefois, ils provoquent la stigmatisation d’enfants ou de familles, des tensions dans les classes, des disputes parfois importantes entre parents. Tous désagréments qui laissent des traces très pénibles et parfois durables sur le mental de certains enfants.

 

Dé-dra-ma-ti-ser

Il faut donc dire et répéter que les poux se multiplient à toute vitesse et qu’ils ont la bougeotte. Donc tout le monde peut attraper des poux, que l’on se lave les cheveux une fois par semaine ou une fois par mois. Quand les poux sont là, il faut traiter les chevelures infestées. C’est long et ce n’est pas amusant. Quoique, cela puisse le devenir si le phénomène est abordé de manière collective et, surtout, en dé-dra-ma-ti-sant !

En effet, si les poux sont là, autant en tirer un parti pédagogique. C’est ce qu’a fait l’école Jules Ferry de Montereau-Fault-Yonne dans le Nord de la France, devenue un modèle en la matière. Un jour, à la sortie des classes, le directeur de l’école, Yves Poey, est interpellé avec virulence par une maman d’élève. Elle désigne du doigt un gamin qui rase les murs et clame à haute et intelligible voix qu’il est porteur de poux et qu’il faut l’exclure. Yves Poey ne supporte pas l’humiliation infligée à ce pauvre môme. Il décide de mener la guerre aux poux pour qu’ils ne provoquent plus la guerre entre les élèves.

 

Agir collectivement

Après une visite à Tours, ville-pilote en matière de lutte contre la pédiculose, il a constitué un collectif pour imaginer et élaborer un projet éducatif. Le groupe, composé du directeur, du médecin scolaire, d’infirmières scolaires et d’infirmières de l’hôpital local, d’enseignants et de parents d’élèves motivés, s’est inspiré de la Charte de la santé communautaire européenne. Depuis, au fil des années, tout a changé. En début d’année, les infirmières viennent, inspectent chaque tête, versent un peu de produit... et repèrent ainsi les cas les plus lourds. Les familles concernées sont aidées à l’école et, si elles le souhaitent, à domicile. Grâce à un pharmacien du quartier qui vend les produits à prix coûtant, l’école (en discrimination positive) peut les distribuer gratuitement aux familles. Fini l’exclusion, la stigmatisation, l’école agit de manière collective. Et puis surtout, les poux qui ont disparu des chevelures ont envahi les cours: les enseignants ont intégré cette lutte dans les démarches pédagogiques et dégagé des objectifs, notamment en terme d’acquisitions de connaissances scientifiques, compétences et savoir faire.

 

Éveil, français et... fête !

Les poux sont là au cours de science, bien sûr, mais aussi au cours de français : poux-hiboux-bijoux, etc, mais aussi les fameux papas-papous-à-poux et autres papas-papous-pas-à-poux et puis les formidables livres parus sur le sujet comme l’incontournable “Rendez-moi mes poux” (Gallimard) ou “Les poux de la reine” (Casterman)... Ils ont parodié des titres célèbres (“Qui a peur du petit méchant pou ?”), créé des contes, des pièces de théâtre, enregistré un CD audio sur la prévention et le traitement et participé au documentaire animalier “Planète Poux” diffusé dans 65 pays ! Et ils terminent chaque année scolaire sur une magnifique “Fête des poux” qui réunit élèves, parents, enseignants, habitants et commerçants du quartier ! Un tel projet n’est pas difficile à réaliser. Il permet d’éviter toute exclusion et favorise la prévention. Il peut faire l’objet du projet-santé que le décret sur la promotion de la santé à l’école demande à chaque établissement scolaire d’introduire dans son projet d’établissement, en collaboration avec les services de promotion de la santé à l’école (ex-inspection médicale scolaire).

Anne-Marie Pirard

 

Pour en savoir davantage, consulter le site www.danseaveclespoux.be initié par la ministre communautaire de la santé. Il permet de tout savoir sur les poux, précise la réglementation scolaire en vigueur et propose des activités pédagogiques et une bibliographie intéressante.

 

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