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Comment détecter

les troubles du langage et de la parole? (20 novembre 2002)

 

Lire également :

De mauvaises attitudes éducatives à éviter

 

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La logopédie à l'école

Le remboursement de la logopédie

 

 

Bégaiement, retards de langage, surdité, retards de parole, troubles sévères du développement du langage: au plus tôt sont détectés ces troubles chez l’enfant, au plus tôt ils pourront être pris en charge. Repères avec l’Union professionnelle des logopèdes francophones (UPLF) qui a publié un livret pour aider parents et professionnels de l’enfance à prévenir et détecter ces troubles.

 

Un enfant de quatre ans qui, pour dire qu’il veut éteindre la lumière, parle de “délumer” n’est pas dyslexique. Il s’agit d’un néologisme qui témoigne d’une étape tout à fait normale dans le développement du langage. D’ailleurs, il n’est pas question de parler de dyslexie avant qu’un enfant aborde l’apprentissage de la lecture.

A l’inverse, d’un enfant qui ne dit pas encore un seul mot à l’âge de trois ans et demi, on ne peut pas dire qu’il est encore petit et que cela va venir. Il faut au contraire analyser la situation et envisager diverses hypothèses: surdité, dysphasie, problèmes affectifs?

“Certains parents ou professionnels de l’enfance s’inquiètent parfois à tort alors que l’enfant se situe dans une phase normale d’essais et d’erreurs. A l’inverse, d’autres se méprennent en pensant que “cela viendra bien un jour”. Or, si le trouble est présent, il s’installe alors petit à petit plus profondément” avance Dominique Méan, logopède et Maître-assistante à la Haute Ecole Provinciale de Mons-Borinage-Centre.

“Les professionnels de l’enfance se plaignent de n’être pas suffisamment formés ou informés à propos du développement du langage de l’enfant et d’être démunis devant les questions des parents”, explique Marianne Leterme, logopède et psychologue en centre PMS. “Dès lors, l’Union professionnelle des logopèdes francophones a voulu apporter sa pierre à l’édifice. Nous avons conçu une petite brochure destinée aux parents ainsi qu’une fiche technique pour les professionnels de l’enfance. Nous souhaitons en effet que le livret ne soit pas remis aux parents sans explications de la part des professionnels. Grâce à l’ONE, toutes les accueillantes d’enfants, crèches et consultations pour nourrissons ont reçu des exemplaires de la brochure et de la fiche technique. Les logopèdes, médecins et professionnels de la petite enfance peuvent l’obtenir sur simple demande en prenant contact avec la permanence de l’UPLF au 0473/886.776.”

 

Quels troubles?

Les troubles qu’il vaut mieux déceler précocement sont les suivants:

Les retards de langage (bagage lexical pauvre à 5 ans, déformation de mots, construction incorrecte des phrases...),

Les retards de parole (mauvaise prononciation de la plupart des mots au-delà de 4 ans...),

Les troubles sévères de développement du langage (dysphasies),

La surdité, parfois diagnostiquée au départ du retard langagier, surtout depuis que le dépistage précoce ne se fait plus systématiquement en maternité,

Le bégaiement, quand il dépasse la phase transitoire possible au cours du développement du langage de l’enfant.

 

Identifiées très tôt, de mauvaises habitudes sont plus faciles à rectifier et permettent d’éviter qu’un trouble n’apparaisse ou ne devienne chronique. Par ailleurs, pris en charge très tôt, un trouble ne s’aggravera pas et sera rééduqué plus rapidement. La prise en charge précoce réduira également les conséquences négatives que peuvent entraîner les troubles du langage pour l’enfant (problème d’image de soi, de socialisation, de comportement, d’apprentissage...) et pour son entourage (culpabilité, anxiété, difficultés de communication...).

 

De grandes étapes

En 24 pages illustrées avec délicatesse par Christelle Monnoye, le livret réalisé par l’UPLF retrace les grandes étapes du développement langagier chez l’enfant, de la naissance jusqu’à 3 ans.

Le monde sonore du bébé commence dès la 20ème semaine de la vie fœtale. Le fœtus perçoit certains bruits et marque sa préférence pour l’une ou l’autre source sonore. A la naissance, bébé ne parle pas encore mais écoute. Il a besoin d’entendre des bruits (non agressifs pour l’oreille) pour apprendre à distinguer les stimuli sonores, à les organiser et à leur donner du sens. Il aime surtout la voix et plus particulièrement celle de sa maman. Vient ensuite l’attirance pour la musique.

A six mois, âge de l’apparition de la première dent pour la plupart des bébés, le réflexe d’orientation de la tête vers la source sonore commence à bien s’installer. Si l’enfant ne réagit pas au monde sonore, il présente peut-être une déficience auditive. D’autres signes d’alerte peuvent être présents: l’enfant ne sursaute pas à l’émission d’un bruit violent et inattendu, il ne se calme pas à la voix, il ne prend pas plaisir à produire des sons, le sommeil est trop profond. Un bilan auditif doit alors être demandé auprès d’un médecin ORL.

A neuf mois, l’enfant est capable de se maintenir en position assise. Et sur le plan du langage, le babillage se transforme petit à petit en redoublement de syllabes intentionnelles. L’enfant s’adresse aux personnes qui l’entourent en vocalisant et il organise ses vocalises selon la réponse qu’il reçoit de son interlocuteur. Dès les premiers mois, raconter ou lire une histoire à l’enfant permet de le familiariser avec les images et les mots, de lui donner le goût de la lecture. C’est aussi partager du temps et du plaisir avec lui. La littérature jeunesse est à cet égard d’une richesse incroyable.

A 12 mois, l’enfant s’essaie à ses premiers pas en autonomie. Les premiers mots apparaissent faisant suite à un babillage qui s’est enrichi quantitativement et qualitativement ( de plus en plus de consonnes). L’enfant ayant besoin d’un modèle pour développer la parole et le langage, il est important de reformuler par une phrase correcte ce que l’enfant vient d’émettre. Il faut aussi l’encourager à communiquer. Mais il est normal que l’enfant tâtonne au niveau articulatoire. Il lui faudra quelques années pour pouvoir émettre tous les sons correctement.

A 18 mois, l’enfant devient de plus en plus autonome. Sur le plan du langage, il peut déjà comprendre environ 200 mots et des phrases courtes.

A 24 mois, les questions commencent, l’enfant essaie de comprendre le pourquoi, le comment. Il se montre très curieux et attend des réponses.

De 30 à 36 mois, l’enfant va fréquenter l’école maternelle. Il doit s’adapter à un nouveau milieu de vie avec ses règles, ses contraintes, ses sources de plaisir aussi. La maison et l’école constituent deux milieux présentant des différences pour l’enfant. Celui-ci doit ressentir de la part de ses parents l’importance de l’école à leurs yeux, tout comme il doit se sentir compris par l’instituteur(trice).

A partir de 3 ans, le langage de l’enfant devient de plus en plus intelligible. L’articulation se précise, le vocabulaire s’enrichit, les structures des phrases s’affinent... Il est normal que l’enfant de 3 ans prononce encore mal certains sons (R absent, CH prononcé S, J comme Z). Ils seront émis correctement vers 4-5 ans. Il faut être patient et ne pas obliger un enfant à répéter un mot qu’il n’aurait pas pu produire correctement. Il s’agit d’une étape dans le développement de l’enfant et celui-ci ne progressera que si l’on accepte ses essais maladroits. A l’inverse, il risque de se bloquer et de ne plus rien produire ou encore de présenter un bégaiement. Il faut lui parler naturellement, ni trop vite, ni trop lentement et utiliser un vocabulaire adéquat.

Si chaque enfant évolue à son rythme du point du vue du langage, tous les problèmes articulatoires doivent être réglés pour l’entrée en première année primaire.

 

Des repères

A la description de ces étapes succède dans la brochure une énumération de repères (“pas des normes”, insistent les promoteurs du document) qui permettront aux parents de situer où en est leur enfant en fonction de son âge. Une majorité de réponses négatives aux questions posées doit inciter les parents à prendre un avis autorisé auprès d’un médecin spécialiste (ORL, pédiatre, neuropédiatre…) qui pourra conseiller le cas échéant un bilan logopédique.

 

Joëlle Delvaux

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De mauvaises attitudes

éducatives à éviter

 

Toute une série de troubles peuvent être évités en amenant les parents à revoir certains principes et attitudes éducatives vis-à-vis de leur enfant. Exemples concrets.

 

Beaucoup d’enfants prennent encore une tétine en journée ou pendant la nuit, ou boivent encore des biberons bien au-delà de l’âge de deux ans (dès ses 12 mois, l’enfant est suffisamment habile pour boire à la tasse canard). Cette utilisation prolongée maintient l’enfant dans un type de déglutition archaïque (succion-déglutition) privilégiant le passage de la langue entre les dents lorsqu’il parle, sur le plan horizontal alors qu’un travail sur le plan vertical est requis pour l’évolution de la déglutition, requis aussi pour l’articulation correcte de certains sons.

Beaucoup de familles ont perdu l’habitude de donner à leurs enfants des aliments à mastiquer et à croquer. Mixer les repas, privilégier les saucisses et hamburgers parce que “la viande hachée passe mieux”, retirer les croûtes des tartines, ne pas croquer de pommes, tout cela engendre un déficit en tonicité de la sphère bucco-phonatoire, avec à la clef ici aussi des difficultés de prononciation.

Apprendre ou réapprendre le simple geste du mouchage permet d’évacuer l’infection au lieu de la rejeter dans la gorge. Cela permet d’éviter les otites séro-muqueuses à répétition qui peuvent endommager les osselets de l’oreille moyenne et entraîner une diminution de l’audition, source de retards du langage.

Le phénomène télévision touche les enfants dès leur plus jeune âge. Il est un outil remarquable si les parents s’intéressent à ce que l’enfant regarde et s’il est source de communication et d’échanges. Mais sans cette interaction, l’enfant est passif et n’est stimulé ni dans le développement de son langage, ni dans le développement de sa pensée, comme cela se passe dans le jeu. L’enfant doit rester un interlocuteur actif et il faut pouvoir limiter le temps passé devant le petit écran.

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