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Lire aussi Sida, des rappels salutaires (18 novembre 2010) et Séropositivité et exclusion: cumul de désarrois (3 janvier 2008)


 

Le virus du Sida progresse toujours

 

 

 

 

 

20 ans après la découverte des premiers cas de sida, le virus tue encore et toujours plus dans le monde tandis que le nombre de personnes nouvellement contaminées ne cesse d’augmenter ! Il n’existe toujours pas de vaccin et les relations sexuelles protégées restent le moyen le plus efficace de se protéger.

 

C’est vrai, les bonnes nouvelles concernant le sida paraissent périodiquement dans la presse : un nouveau vaccin thérapeutique ou préventif a fait ses preuves chez la souris ou le singe, l’efficacité des trithérapies et multithérapies va croissante… Mais cela ne doit pas cacher une réalité encore bien douloureuse : on ne guérit pas du sida et on peut en mourir encore aujourd’hui. Et être séropositif au VIH est encore synonyme de traitements lourds et difficiles à supporter, sans parler de la stigmatisation sociale et le rejet. Les progrès existent, c’est vrai, mais le vaccin, grand espoir, n’en est encore qu’à un stade expérimental. Aujourd’hui, seule la prévention est efficace (lire le texte “Comment se protéger?”).

 

Les femmes au premier plan

“Femmes, filles, VIH et sida” est le thème que l’ONUSIDA, l’organisme des Nations Unies pour la lutte contre le sida, a choisi cette année à l’occasion de la Journée mondiale du Sida du 1er décembre. Les femmes sont en effet de plus en plus victimes du virus. Une proportion qui peut être majoritaire dans certaines régions du monde, comme en Afrique sub-saharienne.

Sur les 40 millions de personnes infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie, dans le monde, 30 millions en sont décédées. Pour l’heure, 6 millions de personnes ont un besoin urgent de traitement, parmi lesquelles une grande partie de femmes et d’enfants. En effet, elles souffrent d’une grave discrimination à l’accès au traitement dans certains pays.

L’ONUSIDA constate par ailleurs que les femmes sont deux fois plus susceptibles de contracter le VIH à l’occasion d’un seul rapport sexuel non protégé que les hommes. Une réalité d’autant plus préoccupante que les femmes dépendent souvent de la bonne volonté de l’homme à mettre un préservatif. Dans certains pays, cette discussion n’est tout simplement pas possible ! Sans compter les viols (dans le monde, entre 20 et 50% des filles affirment avoir eu leur premier rapport sexuel sous la contrainte), les fausses croyances dans certaines régions d’Afrique comme celle d’avoir un rapport avec une fille vierge fait disparaître le virus, et autres infidélités des hommes : les femmes sont donc particulièrement exposées.

L’institution a également pointé du doigt le fait que l’éducation, notamment à l’école, joue un rôle essentiel dans la prévention. Or, dans de trop nombreux pays, les filles n’y ont pas accès, que ce soit par tradition ou du fait qu’elles doivent s’occuper de membres de la famille touchés par l’épidémie, par exemple.

 

3 millions pour 2005

L’ONUSIDA a enfin pris l’engagement de traiter 3 millions de malades à un stade avancé d’ici la fin 2005 dans les pays en voie de développement. En décembre 2003, seulement 400.000 en bénéficiaient. Ce type d’initiative repose sur des piliers essentiels, mais parfois particulièrement difficiles à mettre en œuvre : volonté politique des pays développés d’aider ces pays, volonté des gouvernements locaux de mettre en place des programmes de prévention, d’information, de sensibilisation et d’éducation pour tous (une information qui peut aller à l’encontre des pratiques culturelles ancestrales, comme la polygamie, la répudiation d’une femme malade pourtant généralement contaminée par son propre époux). Volonté économique aussi des laboratoires pharmaceutiques qui devraient débloquer des traitements gratuits pour ces pays. Sans parler de la formation des équipes de santé, de l’acheminement des traitements vers les malades dans les régions les plus reculées… Les écueils sont immenses, mais ce type de programme est essentiel pour lutter effacement contre cette épidémie mortelle.

Carine Maillard

 


Le sida en recrudescence en Belgique

 

L’Institut scientifique de Santé publique (ISSP) a publié dernièrement les derniers chiffres du sida en Belgique. Le constat est désolant : l’épidémie poursuit sa progression.

 

Le VIH est connu depuis 1985, moment où les tests ont pu être mis au point pour détecter la présence du virus dans le sang. Progressivement, dans notre pays, le chiffre de nouveaux cas d’infection est passé de 739 en 1986 pour culminer en 1992, à 977.

Avec les campagnes de sensibilisation, d’information et le travail des associations sur le terrain pour inciter les populations à se protéger, ce chiffre est descendu, en 1997, à 696. Hélas, la génération “capote” - ces jeunes qui ont commencé leur vie sexuelle lorsque le sida occupait le premier rang dans les programmes d’éducation et d’information - est passée; le soufflé médiatique est retombé et l’efficacité des traitements a donné une fausse impression de sécurité. Cependant, comme les personnes séropositives vivent plus longtemps, les chances pour qu’un séropositif ait des relations sexuelles avec un séronégatif augmentent, mais aussi le risque de contamination si les précautions ne sont pas prises. Résultat, depuis 1997, les chiffres ont ré-augmenté pour crever le plafond atteint en 1992 : en 2003, 1032 personnes ont reçu le diagnostic du VIH. L’Institut scientifique de santé publique a dernièrement publié les chiffres du premier semestre 2004 : 504 nouveaux cas sont apparus (chiffre comparable à celui du premier semestre 2003). Le deuxième semestre étant généralement plus élevé, le total annuel pourrait dépasser celui, déjà record, de 2003…

 

Le sida touche les jeunes

Près de 18.000 personnes, depuis le début de l’épidémie, ont contracté le virus en Belgique, dont un peu plus d’hommes (56%). La classe d’âge la plus représentée est celle des 30-34 ans chez les hommes et 25-29 ans chez les femmes. Pour les deux tiers environ des personnes contaminées, le mode de transmission probable est connu : alors que chez les hommes d’origine belge, il s’agissait des contacts homosexuels dans 67,1% des cas, ce sont les contacts hétérosexuels qui contaminent les femmes belges (75,9%), les hommes d’origine étrangère (62,7%) et les femmes allochtones (86,4%). Ce qui tord le cou à ce préjugé que le sida est une maladie d’homosexuels et de drogués.

Pour rappel, le dépistage n’étant pas automatique, ces chiffres sont très certainement encore en dessous de la réalité.

Si un nouveau cas diagnostiqué est un cas de trop, force est de constater que la Belgique se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne : 18,2 cas par million d’habitants, contre 23,8 cas pour la moyenne européenne. Mais celle-ci est en forte croissance du fait du taux dramatique de certains pays comme le Portugal (81,8 cas par million d’habitants), l’Espagne (59) et dans une moindre mesure la France (32,6) ou l’Italie (30,5).

 

+116% de contamination hétérosexuelle!

L’augmentation de la contamination a touché tous les publics, même les plus sensibilisés comme les homosexuels masculins, qui ont connu une augmentation (+22%) de nouveaux diagnostics en Europe alors que ce chiffre diminuait chez les utilisateurs de drogues (-9%). Mais le problème se situe aujourd’hui dans la population hétérosexuelle, qui se croit à tort protégée, avec un boom de 116% !

Néanmoins, un point positif est à relever dans l’évolution freinée des séropositifs vers le sida : avec l’efficacité des traitements, les Belges séropositifs ont été moins nombreux à développer la maladie. Début des années 90, on atteignait 250 cas par an ; en 2003, 112 cas. Cette bonne nouvelle ne doit pourtant pas nous faire baisser la garde : la vigilance reste de mise, et c’est le message à faire passer en permanence auprès de tous les publics, des plus jeunes aux moins jeunes. Le slogan “sortez couverts” doit être continuellement ressassé. Ne pas le faire équivaut à s’exposer à un risque mortel.

 

C.M.

 

Pour mieux comprendre

 

VIH : virus d’immunodéficience humaine, le virus du sida. Pour se multiplier, il choisit le plus souvent les lymphocytes T4, des “armes” de notre système immunitaire, pour envahir l’organisme, et les détruire en se multipliant. L’organisme va alors développer d’autres anticorps pour lutter contre le virus. Tant que le système immunitaire parvient à contenir le VIH, la personne atteinte est séropositive, donc ne développe pas la maladie. Elle ne présente pas de symptôme, mais est contagieuse.

 

Sida : syndrome d’immunodéficience acquise. Lorsque l’organisme de la personne séropositive n’est plus capable de se battre, qu’il a été trop affaibli, des infections dites “opportunistes” vont pouvoir se développer et peuvent tuer le malade.

 

Trithérapie et multithérapie : trois ou plusieurs traitements contre le virus sont combinés pour lutter le plus efficacement possible contre lui. Elles doivent être initiées dès que la présence du virus est détectée. Si ces thérapies améliorent l’état de la personne séropositive, elles ne font pas disparaître le virus : la personne reste contagieuse. Par ailleurs, celle-ci peut ne plus répondre au traitement et mourir du sida.


 

Comment se protéger?

 

Le VIH a trois modes de transmission.

 

La voie sexuelle

Si vous n’avez pas de partenaire unique et fixe, utilisez toujours le préservatif. Si vous souhaitez vous mettre en couple, demandez un dépistage sanguin à votre médecin généraliste pour avérer votre séronégativité et ne plus utiliser de préservatif. Un délai de 3 mois est requis entre le rapport à risque et la possibilité de détecter les anticorps au virus dans le sang.

Utilisez éventuellement des spermicides en plus des préservatifs, notamment ceux qui contiennent du nonoxynol 9 qui tue le virus VIH.

 

La voie sanguine : les transfusions sanguines sont un mode de transmission aujourd’hui rarissime chez nous, tant le sang est purifié. Ce sont davantage les aiguilles non désinfectées qui sont le plus à risque, comme celles qu’utilisent les usagers de drogues intraveineuses. Tous les ustensiles médicaux sont, soit à usage unique, soit désinfectés après chaque utilisation.

 

La voie mère-enfant.

C.M.