Prévention
(17 février 2011)
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Des
auteurs de BD aux crayons préventifs
“Vivre?”
Le titre de la BD éditée par le Centre de prévention du suicide est conforme
à l'idée défendue par celui-ci: parler de suicide, c'est s'interroger
d'abord sur le sens de la vie.
Qu'est-ce qui fait vivre?
Si la question a introduit chacune des conférences que le Centre a proposées
récemment(1), celui-ci s'est aussi montré soucieux de diversifier les
vecteurs de prévention. Ainsi, quatorze auteurs belges de bandes dessinées
ont répondu positivement à son appel. Au travers d'histoires courtes –
maximum quatre planches chacune – ils illustrent le délicat sujet du
suicide. Ils exploitent l'accroche particulière que constitue le scénario
dessiné pour aborder ce sujet, entouré de non-dits et d'idées reçues, pour
entrer dans ce que nous n'osons souvent pas dire de nos angoisses face à la
mort, de nos doutes sur la vie et de nos ambivalences.
Les dessinateurs
fournissent un prétexte pour entrer dans une démarche de prévention. Fort de
l'aura du genre BD, l'ouvrage collectif fournit une porte d'entrée a priori
plus aisée pour un large public. Le Centre de prévention insiste cependant:
“Cet album ne peut être considéré à lui seul comme un outil didactique.
Sa diffusion nécessite l'apport d'informations complémentaires, de
rencontres avec des professionnels”. Prioritairement visés par la
publications, les enseignants, animateurs et groupes de paroles… sont
invités à approfondir la manière de l'utiliser et d’accompagner la lecture.
Discuter plus avant, confronter les points de vue, entamer une réflexion…
découleront naturellement de la lecture de l'une ou l'autre des histoires
mises en dessins. Par exemple, celle de Dolores et de son professeur qui
perçoit sa fragilité et se questionne sur son rôle d’adulte. Egalement celle
de cet homme qui enjambe un parapet puis se ravise et qui, racontant son
histoire, affirme que s'il s'en est sorti, n'importe qui peut faire de même.
Ou encore celle de cette baleine échouée qu'un ballon et deux rencontres
remettront à flot ou celle d'une grand-mère qui, à “l'automne prononcé de
sa vie”, a avalé une boîte de médicaments...
Les styles se suivent et
ne se ressemblent pas. Les amateurs de BD reconnaîtront certains traits,
entre l'humour décalé de l'un et la poésie de l'autre, entre l'illustration
pleine page et les aplats noirs ou le crayonné… Les univers sont multiples,
transmettant tous leurs émotions. Car, selon les dires des auteurs,
l'aventure n'a pas été sans bouleversement pour eux. Des histoires
personnelles ont ressurgi. Des questions restées en suspens se sont reposées
(“si j'avais téléphoné, si j'étais passé, il ou elle ne se serait
peut-être pas donné la mort”). Des envies sont apparues: celle de ne pas
donner à lire du “larmoyant”, celle de faire passer un message dans le sens
de la vie… Défis de taille pour les auteurs qu'expriment bien leurs
témoignages. Ces derniers sont accessibles via l'exposition itinérante qui
présente les planches originales de la BD et aborde, en quelques panneaux,
la thématique du suicide. La Mutualité chrétienne organisera divers
animations et conférences sur la base de ce support.
// CD
>> Plus d'infos et
agenda de l’exposition: Centre de prévention du suicide
•
02/650.08.69 •
www.preventionsuicide.be
Des albums sont
disponibles
gratuitement auprès du service communication de la Mutualité chrétienne :
envoyez un mail à mic@mc.be.
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