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Premier Forum social de Belgique

 

Pour une autre mondialisation,

construire des alternatives  (19 septembre 2002)

Le souffle de Porto Alegre s’est répandu sur la Belgique ce samedi 21 septembre. 1.200 à 1.800 participants se sont retrouvés dans des dizaines d’ateliers et séminaires…

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Ils étaient tous là : ONG de solidarité Nord-Sud, organisations syndicales et environnementales, mutualités, mouvements, comités, associations de citoyens.

Les organisations des “sans” étaient là aussi : sans emploi, sans domicile fixe, sans papiers… Ainsi que des collectifs : contre les exclusions, les expulsions … et des réseaux, qu’ils soient pour le financement alternatif ou contre la spéculation financière. Dans la foulée de Porto Alegre (1), ils reprennent l’appel lancé par les mouvements sociaux pour la paix et la justice sociale “Nous construisons des solutions alternatives et nous les mettons en œuvre de façon créative. Nos luttes et résistances sont le ciment d’une large alliance contre le système basé sur le sexisme, la racisme et la violence, un système qui privilégie systématiquement le capital et le patriarcat sur les besoins et les aspirations des peuples. Ce système est dramatique. Chaque jour, des femmes, des enfants, des personnes âgées meurent de faim, ou faute d’accès aux soins médicaux. Des familles entières sont expulsées de leur foyer par faits de guerre, par des projets industriels pharaoniques, par le dessaisissement de leurs terres, et par des désastres environnementaux. Des sociétés entières souffrent du chômage, des attaques contre les services publics et les solidarités sociales. C’est pourquoi au Nord comme au Sud, on voit se multiplier des luttes et des résistances pour la dignité et le respect” (2).

 

Agir localement

Ce samedi 21 septembre, dans notre pays, une dynamique a donc été lancée, celle de la démultiplication du Forum social national en une série de Forums sociaux locaux, afin que chacun puisse agir localement et poser sa pierre pour une monde plus juste. Rendez-vous est déjà donné pour un Forum social régional organisé conjointement par des flamands et des francophones dans le sud de la Flandre orientale et le Hainaut occidental les 4 et 5 octobre 2002 (3).

D’autres dates sont d’ores et déjà à retenir: le Forum social européen se tiendra du 7 au 9 novembre à Florence, la troisième édition du Forum social mondial à Porto Alegre aura lieu fin janvier 2003. Et le 10 mai 2003, juste avant les élections législatives, sera organisé le 2ème Forum social sur le sol belge.

L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), la seule organisation internationale contraignante, disposant d’un tribunal pour régler les différends commerciaux entre les États, négocie actuellement un accord qui devrait lui permettre de libéraliser le secteur des services. L’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) vise à soumettre des domaines de plus en plus larges comme l’éducation, la santé, la culture, l’environnement (eau, déchets, bruit, air, etc.) à la concurrence commerciale jugée source d’efficacité… Or, l’expérience montre que la mise sur le marché des services publics s’accompagne toujours d’une détérioration des conditions de travail du personnel, de hausses de prix et de problèmes d’accessibilité pour de nombreux citoyens à des services essentiels. La logique mercantile introduite dans ces domaines affaiblit leur caractère de droits humains progressivement conquis par les luttes sociales depuis une centaine d’années. Elle porte en son sein l’exclusion des pauvres ou, au mieux, leur réduction à un objet d’assistance. De plus, ces transformations profondes se décident sans débat public dans le cadre très fermé de l’OMC.

 

Des alternatives

On se sent parfois bien petit et fort démuni face au discours idéologique dominant et à la toute puissance des grandes nations industrielles, des organismes financiers et commerciaux ou des entreprises multinationales ! Voilà pourquoi il est capital que les forces politiques progressistes, les organisations de travailleurs et les mouvements opposés à la mondialisation néolibérale fassent leur jonction.

La Mutualité chrétienne a bien compris l’urgence et l’obligation de se mobiliser et veut faire entendre sa voix, mener des actions de plaidoyer au niveau international et promouvoir, avec tant d’autres, une autre mondialisation centrée davantage sur le respect des droits humains les plus fondamentaux : le droit à la vie, à la paix, à la santé et à la sécurité d’existence.

 

Valérie Van Belle 
Dominique Evrard

 

(1) Forum social mondial lancé en janvier 2001 au Brésil en “ écho alternatif ” au Forum de Davos qui réunit chaque année les élites économiques et politiques internationales.

(2) L’appel complet se trouve sur : http://attac.org/fsm2002/0502/doc/declarationfr.htm

(3) Infos : http://users.skynet.be/rsf-fsr ou CIEP du MOC, av. des États-Unis, 10 bte 9 – 7500 Tournai – Tél. : 069/880762.

 

Privés de santé…

 

La mutualité chrétienne adhère au Forum social de Belgique. Elle a activement participé au séminaire intitulé “Privés de santé”. Christian Léonard, responsable du service Recherche et Développement de la Mutualité chrétienne y est intervenu pour rappeler les effets d’une politique libérale dans notre propre pays.

 

La mondialisation, dit-il, n’est pas en soi un mouvement négatif. Il l’est aujourd’hui parce qu’il se confond avec les thèses du libéralisme financier dont on voit bien les effets néfastes :

Ainsi, on assiste à un glissement de langage tout à fait significatif. Ce que désormais on appelle péjorativement “les charges sociales” sont en fait les “ cotisations sociales ”, c’est-à-dire la participation positive de chaque travailleur, selon ses moyens, à la construction d’une sécurité sociale qui nous protège tous contre les aléas de la vie et qui, en particulier, contribue à l’existence d’un système de soins de qualité accessible à tous.

La volonté politique libérale, dans son opposition systématique et sans nuances à l’impôt, aboutit à refuser de donner à l’État, garant du bien-être de tous, les moyens financiers suffisants afin de répondre de manière équitable et efficace aux besoins des citoyens.

Il est alors trop facile d’évoquer ensuite la faillite de l’État et de plaider pour le renvoi au secteur privé commercial à l’efficacité surévaluée, l’organisation de services qui, depuis des décennies, étaient considérés comme des biens publics.

Les effets d’une telle politique sont aujourd’hui visibles dans le champ de la santé où les effets d’une réforme fiscale avantageuse pour ceux qui ont le plus de moyens ne laisse guère de marge de manœuvre pour l’action de l’État dans des secteurs aussi vitaux que l’enseignement ou la santé. Dans le secteur des soins de santé, la norme de croissance est tout simplement devenue intenable ! Elle engendre une privatisation rampante du secteur qui entraîne des charges de plus en plus lourdes pour les patients.

Faut-il pour autant se décourager ? La récente expérience de la Mutualité chrétienne avec son assurance Hospi solidaire a démontré que le secteur social, basé sur la solidarité (c’est-à-dire la mutualisation des risques), qui ne recherche pas le profit mais la réalisation de son objectif social, qui n’a aucun actionnaire à rembourser, est capable d’organiser un service accessible à tous, plus équitable que ce que proposent les assurances commerciales. Ailleurs, le combat des ONG en Afrique pour l’utilisation des médicaments génériques a ouvert une brèche dans la production pharmaceutique commerciale qui semblait à jamais fermée. Par ailleurs, le développement des Mutuelles de santé en Afrique et en Europe de l’Est montre que le modèle mutuelliste convient à d’autres espaces dans le monde.

CVR

 

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