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Éditorial (1er mai 2014)

Alda Greoli
//Secrétaire nationale
© A-M Jadoul
La voie utile au lendemain du 25 mai !

Congrès de partis, affiches collées sur les panneaux et les fenêtres, enquêtes et sondages dans la presse, petites phrases et grandes promesses : la campagne électorale est lancée! Dans moins d’un mois, nous donnerons nos voix tant au niveau européen, que fédéral et régional. La Mutualité chrétienne sera particulièrement attentive, une fois le vote passé, à l’élaboration des déclarations gouvernementales car les enjeux ne manqueront pas durant les cinq prochaines années.

Tous les partis politiques proposent des réformes fiscales pour la prochaine législature. Ces propositions ont toutes la particularité de se vouloir ambitieuses, attractives et de vouloir démontrer que soit nous payerions trop d’impôts actuellement, soit que la répartition de l’impôt pourrait être différente. Chacun se fera son opinion!

Il nous semble cependant utile de rappeler que l’impôt des personnes physiques, l'impôt des sociétés, les cotisations sociales, la TVA… sont différentes manières de participer au financement, tous ensemble, des besoins essentiels. Elles permettent de couvrir des dépenses collectives avec la volonté (plus ou moins importante) que le mécanisme soit juste et réparti de façon équitable.

Prenons quelques exemples : la santé dans une vision de bien-être de la population et d’accès pour tous à des soins de santé de qualité, les pensions au travers d’une forme de paiement différé des salaires, les risques liés au marché du travail au travers notamment du paiement d’allocations de chômage (supporté par un mécanisme collectif plutôt que de manière individuelle par le travailleur ou l’employeur) et bien-sûr l’enseignement dont plus personne n’imaginerait qu’il soit ou non accessible en fonction des moyens des familles… Cela implique une responsabilité collective de la population dans le suivi des politiques menées. Cela nécessite une évaluation constante de l’équité et de l’efficacité dans l’affectation de ces moyens financiers communs.

Suffisamment de moyens et de fierté

Toutes ces dépenses “mutualisées” dans les budgets des entités fédérales, régionales ou communautaires verront leurs enveloppes nécessairement évoluer dans les prochaines années. Pour faire face aux dépenses nouvelles liées à l’allongement de l’espérance de vie, à l’augmentation de la population, il est essentiel que la charge liée aux dépenses somptueuses du passé – c'est-à-dire la charge d’intérêt de notre dette – diminuent fortement.

Il est tout aussi important que cette mutualisation de nos besoins collectifs dans l’intérêt individuel soit ressentie et vécue comme juste et utile pour chacun des citoyens. Et si possible pour tous. Les citoyens des pays du nord de l’Europe, si souvent cités en exemple pour leur enseignement et leurs services collectifs, cotisent de manière plus importante en pourcentage que les Belges pour répondre à ces dépenses. La différence semble résider dans le fait qu’ils seraient fiers de le faire et qu’ils apparaissent comme fiers d’y participer. Le sentiment de justice et d’efficacité est essentiel dans la perception de l’impôt.

Nous avons la chance de vivre dans une démocratie qui cherche, par l’assurance sociale, à construire plus de cohésion sociale. Les termes sont parfois utilisés sans prendre en considération leur sens profond.

Plus de cohésion sociale, cela veut dire moins de déchirures entre les plus riches et les plus pauvres. C'est-à-dire une capacité à vivre ensemble plus importante, un accès de la plus grande partie possible de la population aux services collectifs, à l’enseignement, à la santé… Cela veut aussi dire une meilleure qualité de l’emploi et une sécurité accrue des conditions et des contrats d’emploi, une plus grande accessibilité aux soins de santé et une garantie des prix (quelle que soit la capacité financière), des risques moins importants à couvrir de manière individualisée par les travailleurs comme par les employeurs…

Un risque de détricotage

L’enjeu majeur de la prochaine législature sera de conserver ce modèle. Qu’on ne s’y trompe pas, conserver ce type de modèle – où chacun participe aux biens collectifs selon ses moyens mais reçoit la même chose quelle que soit sa capacité financière – nécessite une responsabilité collective au travers des pouvoirs publics mais aussi une responsabilité individuelle au travers des comportements citoyens.

Depuis plusieurs années, l’air de rien, le système est détricoté. Nous laissons percoler les idées qu’il faut mériter les interventions, qu’il est normal que les riches ou les classes moyennes reçoivent moins puisqu’ils savent se débrouiller et se couvrir seuls, que le repli sur sa région ou son pré carré permettrait de mieux organiser les besoins spécifiques, que si le prix des chambres communes à l’hôpital est couvert par l’assurance obligatoire, on peut laisser courir les coûts en chambres individuelles couverts pour 80% de la population par des assurances hospitalisations...

Bref, que nous serions capables de mieux nous assurer et nous prémunir de manière individuelle et que l’Etat, indépendamment du niveau de pouvoir, devrait se contenter de couvrir les besoins des personnes les plus fragilisées. Cette manière de voir l’avenir commun des Belges conduit à la sortie lente mais certaine d'un modèle d’assurance sociale pour aller vers l’assistance sociale.

Il suffit d’examiner les dépenses des pays qui ont choisi ce type de modèle de gouvernance pour se rendre compte qu’il est plus cher pour l’Etat et pour les citoyens au travers de couvertures privées et commerciales, qu’il conduit à des écarts entre les citoyens mettant tout le monde dans une situation de fragilité plus grande.

La Mutualité chrétienne sera particulièrement attentive, durant les négociations et à la lecture des déclarations gouvernementales de tous les niveaux de pouvoirs, à ce que le modèle de cohésion sociale soit en mesure d’être consolidé. Il est la seule voie utile et efficace pour assurer plus de bien-être à chacun et à tous.

Alda Greoli//Secrétaire nationale

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