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Éditorial (6 février 2014)

Alda Greoli
//Secrétaire nationale
© A-M Jadoul
Liberté, égalité… chéries

Il est communément admis que l’état de santé d’une démocratie se mesure à la vitalité de ses associations et à leur liberté d’organisation. Certaines mesures, sous couvert de renforcer l'égalité entre les femmes et les hommes, sonnent comme un recul.

Les partis politiques démocratiques francophones sont tous d’accord: “il faut encourager les initiatives créatrices d’emplois et de richesses”. Il faut libérer l’esprit d’entreprendre dans notre société. Il faut permettre les conditions de la croissance, rendre confiance à ceux qui sont prêts à prendre des risques… Et les analystes politiques ne sont pas les seuls à penser comme cela, la plupart des économistes les rejoignent dans cette analyse. Les projets sont essentiels pour que vive la démocratie et prospère la population.

Depuis toujours, en réponse aux besoins sociaux en santé, de la petite enfance, de l’enseignement, des hôpitaux ou maisons de repos, du maintien à domicile ou des solidarités de proximité, le citoyen belge a pris les choses en main, s’est associé, s’est organisé pour apporter des réponses solidaires. Au fil du temps, elles sont devenues de véritables institutions comme les mutualités par exemple. Mais tous les jours, des projets prennent vie dans la tête d’entrepreneurs associatifs.

Les conditions économiques et les finances publiques ne permettront pas demain de répondre à l’augmentation de besoins liés au vieillissement de la population par les seules réponses du service public. Nous ne pouvons pas imaginer la Belgique sans les hôpitaux ni les maisons de repos sous statut d’ASBL, sans des soins à domicile organisés, entre autres, par les mutualités, sans les structures d’accueil de la petite enfance mises en place par Vie féminine… Et ceci au seul titre d’exemples.

Sans ces initiatives, la population pourrait se retrouver devant un choix manichéen. Avec d’une part, une réponse lucrative réservée à une couche particulière de la population jouissant de ressources financières importantes. Et d'autre part, une réponse publique repliée sur la population la plus fragilisée. La réponse associative constitue le trait d'union entre ces deux types d’approche. Elle s'engage sur le terrain de la cohésion sociale.

Des entrepreneurs comme les autres ?

Quand il s’agit de l’initiative d’entrepreneurs classiques, l’ensemble de la classe politique parle de simplification administrative, de réductions de “charges patronales”, d’aides nécessaires à l’installation, de souplesse et d’adaptabilité des conditions de travail, de concertation sociale respectée…, comme autant de conditions de réussite des projets. Quand il s’agit de l’initiative associative, ces conditions ne semblent plus prévaloir de la même manière, pour l’ensemble des partenaires politiques...

Certes, ces dernières années, avec l’aide de l’administration publique, les dédales administratifs ont subi une réelle amélioration. Ce qui recule de projets législatifs en projets législatifs, en particulier dans certaines entités fédérées, c’est la liberté d’association.

Nous avons parlé à plusieurs reprises dans ces colonnes du besoin de reconnaissance des projets associatifs dans le paysage belge. Nous avons, depuis plus de 15 ans, réclamé des conditions claires à l’égalité de traitement entre l’associatif ou le service public, de la reconnaissance des employeurs-pouvoirs organisateurs dans le dialogue social… Bref, du respect réel et complet de la liberté d’association.

Autour de la mixité

Prenons un exemple concret du recul de la liberté d’association: la mixité des genres dans les conseils d’administration des associations. Le sujet est délicat. Ne pas y adhérer totalement peut être interprété comme une non-reconnaissance de l’égalité entre hommes et femmes. Il est évident et indispensable, pour nous, de crier haut et fort que les hommes et les femmes naissent, grandissent et vivent égaux. Il est nécessaire de rappeler que malgré la reconnaissance théorique de cette égalité dans la société occidentale et belge, il reste du chemin pour un traitement égal en matière de salaire, de répartition des tâches, mais aussi de respect simple et profond. Une fois ce principe d’égalité affirmé, sommes-nous condamnés, femme ou homme, à nous investir là où cela ne nous intéresse pas sous prétexte que nous sommes égaux? Sommes-nous obligés d’avoir demain dans les conseils d’administration des clubs de football autant de femmes que d’hommes? Et dans les initiatives d’accueil de la petite enfance autant d’hommes que de femmes? Est-ce là un combat pour l’égalité?

Celui-ci passe par la mise en place des conditions qui permettent de s’investir là où on peut à la fois apporter sa compétence, son enthousiasme, ses souhaits… Faire tomber les barrières de l’accès à des professions, à des investissements personnels, serait une vraie avancée. Elle se concrétise par le congé citoyen, par la lutte pour la mixité dans les professions stéréotypées.

A la fin de l’année 2013, le Parlement wallon a adopté un décret qui oblige les associations reconnues et répondant à des besoins essentiels comme les maisons de repos, les soins à domicile… à respecter certains quotas de femmes dans leurs conseils d’administration. Cette norme nouvelle contribue à faire reculer la liberté d’association, la liberté de chacun de s’investir là où il le souhaite, la liberté des assemblées générales à élire leur conseil d’administration.

En quoi cette mesure fait-elle progresser la réelle égalité entre hommes et femmes dans la société? Cette initiative gomme la reconnaissance de chacun au profit d’une image unifiée et lissée du genre humain.

Le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes passe par d’autres chemins. La reconnaissance du rôle fondamental des associations nécessite une vraie reconnaissance de l’initiative des femmes et des hommes dans la société. Libérez l’initiative! Permettez aux hommes et aux femmes de prendre la place à laquelle ils aspirent pour l’avenir de l’ensemble de notre société!

Alda Greoli//Secrétaire nationale

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