Jeunes
(1er
mars 2012)
>> Lire également :
Kot étudiant : les clés pour éviter les pièges
Chasse au kot, le
parcours du combattant ?
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© Aude Vanlathem /
BELPRESS
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L’entrée à
l’université ou dans une haute école s’accompagne, pour de nombreux jeunes,
de la recherche d’un logement, appelé plus communément ‘kot’. Plusieurs mois
avant la rentrée scolaire, parents et étudiants s’attellent à analyser le
marché locatif en vue de dégoter une chambre convenable. Mais dans certaines
villes, pas facile de trouver son bonheur et encore moins, à un prix
abordable.
Il y a quelques mois, une enquête menée par l’ULg(1)
rassurait (ou pas) certains étudiants à la recherche de kots en Wallonie:
l’offre de logements estudiantins y dépasse la demande. Ce qui se vérifie,
en effet, dans quatre des six villes sondées, à savoir Arlon, Gembloux,
Liège, Mons, Louvain-la-Neuve et Namur. Seules ces deux dernières villes
souffriraient d’une pénurie. Ailleurs, il y aurait largement assez de
logements à disposition des étudiants. A Bruxelles, par contre, la situation
est particulièrement préoccupante, selon les spécialistes du secteur(2).
Dans certaines
villes, la ruée vers les kots commence tôt. Certaines universités possèdent
un parc locatif et analysent les demandes de logement dès le mois de février
de l’année précédant la rentrée. Certaines agences immobilières publient
leur liste de chambres ou studios disponibles déjà en avril. Quant aux
propriétaires privés, le bouche à oreille se met rapidement en place entre
les étudiants eux-mêmes.
Rares et
chers
“Le manque de
kots disponibles influence leurs prix, précise Johan Verhoeven,
coordinateur du syndicat des étudiants locataires (UCL–Syello). A
Louvain-la-Neuve, comme la demande est forte, les propriétaires ne se gênent
pas pour augmenter le montant des loyers. Les étudiants sont tellement
désespérés de trouver un hébergement qu’ils sont prêts à accepter n’importe
quoi à n’importe quel prix.”
Les loyers varient
d’une ville à l’autre et également en fonction de la taille et du type de
logement (chambre dans une colocation ou petit appartement). En Communauté
française, rares sont les chambres à moins de 250 euros par mois (charges
comprises) et on atteint la moyenne de 450 euros pour un kot dans la
capitale. Malheureusement, la salubrité et le confort du bien ne dépendent
pas forcément du prix payé. “Dans les villes où la demande de kots est
forte, des chambres en piteux état sont parfois louées pour des montants
élevés”, accuse Johan Verhoeven.
Autre phénomène
qui pèse lourd dans le portefeuille: les baux des kots appartenant à des
propriétaires privés sont généralement de douze mois, et non de dix. Un
étudiant qui réussit en juin se voit alors obligé de payer deux mois
supplémentaires pour un logement qu’il n’occupera pas durant la période
d’été… Et parfois, il est soumis à l’interdiction de le sous-louer à une
autre personne pendant les vacances. “Ce point est une des
revendications du Syello, explique Johan Verhoeven. Le bail-type
devrait être de dix mois, avec prolongation possible pour les mois d’été en
cas de seconde session.”
Conseils
aux étudiants
“Etre attentif
à toutes les clauses du contrat que l’on signe est le point le plus
important dans la recherche d’un kot, souligne le Syndicat des
étudiants locataires. Cela évite d’être soumis à des points abusifs.
Exiger un état des lieux permet de ne pas avoir de mauvaises surprises
financières lors de la fin du bail.” (lire également
les conseils juridiques à propos des baux de location).
Pour dénicher un
logement pour étudier, des alternatives originales et enrichissantes
existent également. Des étudiants choisissent de se tourner vers l’habitat
partagé intergénérationnel. Des personnes âgées aménagent une partie de leur
maison en kot. Les avantages pour le jeune ? Un habitat plus spacieux, une
présence, un environnement calme… et un loyer moins élevé. Pour la personne
qui accueille l’étudiant chez elle, les bénéfices sont grands également : ne
plus vivre seule dans une grande maison, bénéficier d’une source financière
supplémentaire…(3) Certaines universités proposent ce type
de logement. Et des associations comme “1 toit, 2 âges” ou “Le
Pari solidaire” coordonnent offres et demandes d’habitat
intergénérationnel.
Le kot, c’est le
futur cocon dans lequel l’étudiant prendra son indépendance, passera ses
blocus à étudier de longues heures… Il est donc important de bien réfléchir
avant de signer un bail pour une chambre.
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VIRGINIE TIBERGHIEN
(1) “Recherche
sur l’(in)adéquation entre l’offre et la demande de kots dans les
principales villes estudiantines wallonnes”, SECEFA (ULg), juin 2011. Etude
commandée par le Ministre wallon du Logement, Jean-Marc Nollet.
(2) En novembre
dernier, le Parlement bruxellois a débattu de la problématique avec des
spécialistes du secteur.
(3) L’UCP,
mouvement social des aînés de la Mutualité chrétienne, a réalisé une étude
sur l’habitat intergénérationnel. Le dossier a été publié dans la revue
“Balises – numéro 34”. Il est consultable sur
www.ucp-asbl.be Infos:
02/246.46.73.
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