Seniors
(19 novembre 2009)
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Les
prothèses de hanche,
ça marche vraiment?
En cas
d’arthrose de la hanche, la pose d’une prothèse est une pratique
chirurgicale répandue. Quels implants sont choisis? Quelle est leur durée de
vie? Combien coûtent-ils? La Mutualité chrétienne a étudié ces questions.
Elle observe des différences interpellantes et conseille aux patients de
bien s’informer.
Le
placement d’une prothèse de hanche est l’une des interventions
orthopédiques les plus fréquemment réalisées. En effet, de plus en plus
de personnes avec arthrose de la hanche se font opérer pour améliorer
leur mobilité et leur qualité de vie. Selon l’INAMI, en 2007, 23.791
prothèses de hanche ont été implantées en Belgique. Le nombre
d’interventions planifiées a cru ces 10 dernières années de manière
spectaculaire, avec une croissance annuelle moyenne de 3,5 % qui
s’explique essentiellement par le fait que de plus en plus de patients
sont opérés plus jeunes, parfois même à partir de 45-50 ans.
En 2000, la Mutualité
chrétienne s’était déjà penchée sur la question pour évaluer depuis 1990 le
nombre, les types, le coût et la longévité des prothèses de hanche. Près de
10 ans plus tard, elle a entrepris une étude de suivi auprès de plus de
50.000 patients. Cette étude présente des résultats pour le moins
interpellants.
Une bonne nouvelle tout
d’abord: une personne qui a bénéficié d’une prothèse de hanche ces dernières
années a 92,5% de chances que sa prothèse soit encore en place après 10 ans.
Ceci représente une amélioration: le risque de devoir remplacer la prothèse
(on parle de révision dans ces cas-là) a diminué d’un huitième depuis la
précédente étude. Ce résultat cache cependant des variations importantes
selon l’âge du patient, le type de prothèses, le chirurgien qui l’a posée et
l’hôpital où l’intervention s’est déroulée.
Des différences
entre types de prothèses
Actuellement, plus de
1.000 combinaisons différentes des éléments de la prothèse de hanche sont
utilisées. Pour bon nombre de ces implants, il n’existe pas encore de
résultats à long terme, ce qui pose le difficile choix d’une prothèse. Ce
choix mérite d’être discuté avec le chirurgien. Les prothèses les plus
chères ne sont pas nécessairement les meilleures et ce n’est pas parce qu’un
implant est récent sur le marché qu’il est pour autant de meilleure qualité.
En 2000, la MC avait mis
en évidence les résultats très positifs en matière de durée de vie des
prothèses complètement cimentées, comme le confirment d’ailleurs des études
similaires réalisées à l’étranger.
«Etonnamment, au
cours des dix dernières années, cette prothèse a presque complètement
disparu du marché au profit de son homologue sans ciment, qui possède
aujourd’hui une part de marché supérieure à 60%», observe le Dr Xavier
De Bethune, l’un des auteurs de l’étude de la MC. «Pourtant, le risque de
révision des prothèses non cimentées est clairement plus élevé que pour les
prothèses cimentées».
Si l’on compare le coût
des différents types d’implants, on observe que la prothèse au taux de
survie globalement le plus élevé (la prothèse complètement cimentée) est
également la plus économique pour l’assurance soins de santé (1234 euros) et
pour le patient (223 euros). La prothèse sans ciment est plus chère pour le
patient (787 euros) et la plus onéreuse pour l’assurance soins de santé
(1750 euros). Pour le patient, c’est la prothèse de resurfaçage qui est la
plus coûteuse (1.390 euros), soit six fois plus que pour une prothèse
cimentée.
Des différences entre patients
L’âge du patient a aussi
une influence sur la durée de survie d’une prothèse de hanche. Plus un
patient est opéré jeune, plus il a de risques de révision. Cela s’explique
par le fait que la personne plus jeune est plus active et que sa prothèse
s’use donc naturellement plus vite que chez la personne âgée. Parmi ce
groupe de patients plus jeunes, on implante de plus en plus souvent une
prothèse réduite dite de “resurfaçage”.
Par ailleurs, cette
dernière présente un risque de révision nettement plus élevé chez les
femmes.
Des différences entre hôpitaux
et entre chirurgiens
L’étude montre très
clairement que l’expérience du médecin constitue un des facteurs de succès
de l’intervention: moins un médecin effectue d’interventions de prothèses de
hanche par an, plus le risque de devoir remplacer la prothèse à terme est
élevé. À âge, sexe et type de prothèses égaux, ce risque est plus élevé de
54% si le médecin effectue maximum cinq interventions par an, par rapport à
un médecin qui procède à plus de vingt interventions par an.
En fonction de divers
éléments, le taux de révision peut aussi varier très fortement selon
l’hôpital où est pratiquée l’intervention chirurgicale.
Le groupe professionnel
des orthopédistes s’est engagé à se pencher sur ces résultats pour permettre
aux équipes de s’améliorer et d’atteindre des résultats satisfaisants.
Etant donné la
complexité de la matière, la multiplicité des facteurs à prendre en compte
et le fait que chaque patient est unique, la Mutualité chrétienne propose
aux personnes susceptibles de bénéficier d’une prothèse de hanche de
s’informer auprès des médecins-conseils de la mutualité.
Joëlle
Delvaux
“Prothèses totales de hanche en Belgique : analyse de suivi”
- Katte Ackaert, Xavier de Béthune, Raf Mertens, département Recherche et
Développement, et Jacques Boly et Luc Hutsebaut, direction médicale –
Mutualité chrétienne – Novembre 2009 – Le rapport de l’étude (en deux
parties) est disponible sur www.mc.be
(rubrique infos et actualité – MC informations).
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