Hôpitaux
(20 janvier 2011)
La hausse des assurances hospitalisation
n’est pas inéluctable
Les
primes des assurances hospitalisation commerciales continuent à exploser. A
l’inverse, celles proposées par les mutualités n’ont généralement pas
augmenté ou ont seulement été adaptées selon l’indice santé. En plafonnant
le remboursement des suppléments d’honoraires dans des limites raisonnables,
elles évitent ainsi un effet inflatoire sur les coûts et les primes.
L’association de
consommateurs Test-Achats vient de remporter une belle victoire judiciaire
face à l’entreprise d’assurance DKV. En effet, DKV avait augmenté les primes
de ses assurés de 7,84% fin 2009, alors que l’évolution de l’indice médical
n’autorisait qu’une augmentation de 7,45%. Cette différence est assez faible
mais il s’agissait bien d’une question de principe pour l’association de
consommateurs. On peut en effet se poser la question de l’utilité de
promulguer des lois si elles ne sont pas respectées...
L’indice médical est
censé “lisser” les hausses en fonction d’une liaison à une évolution
objective des coûts à l’hôpital. Or, depuis de nombreuses années, les primes
explosent littéralement, avec des augmentations allant de 30 à parfois 150%.
Pour la Mutualité
chrétienne (MC), un des problèmes réside en l’absence d’un indice objectif
susceptible de mesurer correctement ces évolutions, l’outil actuel n’étant
qu’un recueil des dépenses des assureurs par catégorie de chambre.
“Or, certaines
assurances hospitalisation proposées par des entreprises commerciales (DKV,
AGEAS, AXA…) ne mettent aucune limite au remboursement des suppléments
d’honoraires, explique Jean Hermesse, secrétaire général de la MC. Cette
pratique crée évidemment un appel immédiat, pour les hôpitaux et les
médecins, à la majoration de leurs honoraires et coûts divers”. Dans son
dernier baromètre annuel des factures hospitalières(1),
la MC a effectivement constaté que le coût moyen en chambre particulière a
augmenté de 8% entre 2006 et 2009 et que les suppléments d’honoraires sont
passés de 531 à 622 euros en moyenne par admission, soit une hausse de 17%!
Elle a également pointé les pratiques inacceptables d’une dizaine de
structures hospitalières appliquant des suppléments d’honoraires pouvant
aller jusqu’à trois, quatre, voire six fois le tarif officiel !
On l’a bien compris, cet
effet inflatoire des coûts se répercute dans les dépenses enregistrées par
les entreprises d’assurances et donc dans les primes dont la hauteur laisse
d’ailleurs pantois. La hausse des primes d’assurances est loin d’être
inéluctable pour la MC qui propose de réguler les suppléments d’honoraires
en chambre particulière.
(1)
Voir l’éditorial de Jean Hermesse et l’article parus
dans l’édition d’En Marche du 2 décembre dernier.
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