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Conseils juridiques (21 avril 2011)

► Lire aussi : Quelles démarches en cas de décès?

 

Un parent peut-il déshériter un de ses enfants?

Il arrive que des parents n’aient plus du tout de contacts avec un de leurs enfants et souhaitent priver celui-ci de tout droit dans leur succession. Si, de son vivant, chacun est libre de décider de favoriser tel ou tel enfant, au décès cependant, une répartition différente de ce qui a été imaginé pourrait s’appliquer. En effet, certaines mécanismes protègent les héritiers.

© Philippe Clément/Belpress

Dans la vie de tous les jours, il y a différentes manières de faire plaisir à l’un ou l’autre de ses enfants : lui glisser un petit billet, l’inviter au restaurant, etc. On considérera cela comme des cadeaux s’ils ont lieu à des occasions particulières (mariage, anniversaire, etc.) et ne sont pas disproportionnés par rapport à la fortune.

D’autres actes ont toutefois des conséquences fiscales. Si le parent possède quelques biens et  désire qu’un de ses enfants reçoive une partie de son patrimoine plus importante qu’un autre, il peut envisager une donation. Cette transmission de biens est définitive, et rien n’est demandé en retour.

Les donations peuvent se faire de la main à la main (bijoux, enveloppe d’argent...) ou par virement bancaire. Dans ce cas, elles n’entraînent, en principe, pas de taxation. Toutefois, si celui qui donne décède dans les trois ans qui suivent la donation, des droits de succession doivent être payés pour le bien donné. Une solution moins risquée a donc été créée : donner ce bien ou cette somme d’argent par acte notarié et payer 3, 5 ou 7% de droits de donation d’office (en fonction du lien familial et de la Région). Le bénéficiaire du don ne doit alors plus payer aucun droit de succession pour ce bien.

Quant aux donations d’immeubles, elles doivent obligatoirement avoir lieu devant notaire. Des taxes sont perçues, d’un montant identique aux droits de succession. Ce montant dépend de la Région, du lien familial et de la valeur du bien. Un taux préférentiel est appliqué pour les donations en pleine propriété de l’immeuble familial aux enfants, entre époux ou entre cohabitants légaux.

La donation permet donc au parent d’avantager un de ses enfants en lui transmettant des biens. Elle a aussi pour conséquence de vider son patrimoine de ces biens. Elle devra prendre, dans certains cas, une forme particulière. Le mieux est de prendre contact avec un notaire.

 

Après le décès

Après le décès du parent, le notaire calcule la masse successorale. Celle-ci se compose notamment des biens, de l’argent, de tout ce que la personne possédait au jour de son décès. On y réintègre aussi les donations réalisées durant sa vie.

Cette masse successorale comporte deux parties: la réserve et la quotité disponible. La réserve est la portion de la succession qui revient d’office aux enfants. La quotité disponible est la part de la succession qui n’est pas réservée. Par testament ou donation, le parent peut attribuer cette quotité à l’enfant qu’il souhaite avantager ou à tout autre bénéficiaire.

En principe, le testament et les donations réalisées de son vivant sont respectés après sa mort. Il y a toutefois des limites : il n’est pas possible de totalement déshériter un de ses enfants ou de tout attribuer à un autre, en échappant à la règle de la réserve, sauf pour des causes d’indignité (tentative de meurtre, par exemple…). En effet, les enfants sont des “héritiers réservataires”. Cela signifie qu’ils ont droit à une certaine part dans la succession de leurs père et mère, quelle que soit la volonté de ces derniers. Cette part varie, comme indiqué ci-dessous, selon le nombre d’enfants héritiers :

 

Succession
Nombre d’enfants  Réserve totale Quotité disponible
1 1/2 1/2
2 2/3 1/3
3 et plus 3/4 1/4

 

Bref, de son vivant, il est toujours possible de faire ce qu’on souhaite de l’ensemble de ses biens. Toutefois, les donations sont prises en considération pour calculer la part à laquelle les enfants ont droit d’office et ce, quelle que soit la qualité des relations familiales.

Enfin, une autre possibilité pour le parent est de vendre son immeuble en viager. Il peut continuer à y vivre et l’acheteur lui paie tous les mois une somme jusqu’à la fin de ses jours. A son décès, l’immeuble ne fera plus partie de la succession et ne pourra donc pas être transmis à ses enfants.

>> Durant le mois qui suit la publication de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur le site: www.droitsquotidiens.be

 


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