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Conseils juridiques (5 janvier 2012)
Faillite : quelles conséquences personnelles?
En ces temps de crise, le nombre de faillites ne cesse d’augmenter. Vécue comme un échec professionnel, la faillite a également des conséquences personnelles positives et négatives pour l’indépendant qui exerce son activité en personne physique et non en société. Prenons l’exemple d’un commerçant.

© Philippe Turpin - Belpress


Une série d’effets sont attachés à la faillite. Ils portent bien évidemment sur la vie professionnelle du commerçant déclaré en faillite par le tribunal de commerce. Dans la mesure où celui-ci exerce son activité en personne physique et non en société (Scrl, Sprl, SA...), la faillite a aussi un impact sur son patrimoine personnel, biens mobiliers comme immobiliers. Ainsi à la date du jour de la faillite, le commerçant va perdre la gestion de tous ses biens, confiée au curateur c’est-à-dire à l’avocat qui gère la faillite. Ce dernier agit tant en faveur du commerçant qu’en faveur des créanciers. Le courrier adressé au commerçant failli est remis par voie postale au curateur. Celui-ci a le droit d’ouvrir aussi bien la correspondance professionnelle que privée. Cette mesure est souvent mal perçue. Mais elle a pour but de permettre au curateur de prendre connaissance de toutes les informations relatives à l’activité commerciale du failli.  

Vente des biens
Le commerçant est également dessaisi de tous ses biens. Cependant, dans la pratique, le curateur va lui laisser les meubles et objets indispensables à une vie décente. Il s’agit en fait des biens qui ne peuvent être saisis : le lit, les vêtements et le linge, un meuble de rangement, une machine à laver, etc. Le curateur va ensuite devoir liquider les éléments qui composent l’actif de la faillite. Il doit donc tout vendre pour rembourser les créanciers. Les biens professionnels comme privés: les marchandises, la voiture, l’ordinateur, les outils, le téléviseur, la maison, etc. Pour cette opération, le curateur doit avoir obtenu l’autorisation du tribunal. 

Les biens du conjoint

Si le commerçant est marié, il faut vérifier pour quel régime matrimonial les époux ont opté. En régime de communauté de biens, les dettes du commerçant peuvent être récupérées tant sur son patrimoine propre, que sur le patrimoine commun, c’est-à-dire sur tout ce qui a été acquis depuis le mariage. Seul le patrimoine propre du conjoint est à l’abri, c’est-à-dire les biens dont il était propriétaire avant le mariage ainsi que ceux dont il a hérité depuis lors. On peut ainsi vendre la maison familiale achetée en cours de mariage. Par contre, si la maison appartenait antérieurement au conjoint ou qu’il en a hérité, elle ne peut être vendue par le curateur. En régime de séparation de biens, il n’y a pas de patrimoine commun entre les époux. On ne peut donc pas vendre les biens propres du conjoint. Mais attention, si les époux ont acheté ensemble une maison, celle-ci pourra être mise en vente. Cependant, le conjoint récupérera sa part dans le prix de la vente qui ne servira donc pas à rembourser les dettes du commerçant. Les cohabitants légaux et les concubins sont assimilés aux époux mariés sous le régime de la séparation de biens.  

Reprendre une activité

Le commerçant failli peut exercer une nouvelle activité professionnelle, comme salarié ou même indépendant, avant la clôture de la faillite. Mais attention, si cette nouvelle activité s’avère prospère, une partie de ses revenus peut être affectée au remboursement des créanciers de la faillite, dans les limites des montants insaisissables. Cette saisie sur les revenus s’arrêtera dès que le commerçant a obtenu l’excusabilité (voir explications ci-après). Dans certaines circonstances (abus de confiance, vol, corruption…), le tribunal de commerce peut interdire au commerçant failli d’exercer une profession.  Et s’il reste des dettes? Lors du jugement de clôture de faillite, le tribunal examine s'il peut déclarer le commerçant excusable. L’excusabilité permet d’effacer l’entièreté des dettes du commerçant qui n’ont pas pu être apurées par la vente de tous ses biens. Elle est accordée dans la majorité des demandes de manière automatique pour autant que la faillite ne soit pas frauduleuse. Elle peut même être sollicitée au plus tôt six mois après la déclaration de faillite. Le commerçant excusable ne peut donc plus être poursuivi par ses créanciers sauf, bien évidemment, pour les dettes qu’il a contractées après la déclaration de faillite. L’excusabilité profite également à l’époux et même à l’ex-époux.
// Asbl Droits Quotidiens 

>> Durant le mois qui suit la publication
de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur le site: www.droitsquotidiens.be 

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