Mutualité
service
(17 mai 2012)
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Spa, Nieuport et Zandhoven |
La Mutualité chrétienne dispose de trois centres de convalescence
confortables situés dans des endroits reposants en Belgique: le Domaine de
Nivezé à Spa, le Domaine Ter Duinen à Nieuport et Hooidonk à Zandhoven
(Anvers). A Ter Duinen, les malades chroniques ne peuvent séjourner qu’en
tant qu’accompagnant d’un membre de la famille, convalescent aigu. Par
contre, à Nivezé et Hooidonk, ils peuvent séjourner seuls ou accompagnés. En
moyenne, la durée de séjour est de trois semaines. |
Selon le statut (aigu ou chronique, BIM ou non BIM…) et l’intervention de l’Hospi solidaire, la quote-part personnelle varie entre 6,90 et 40,70 euros par
jour(1). La Mutualité intervient pour une durée de séjour maximale variable
selon le type de convalescence ou d’accompagnement.
La demande de séjour en
maison de convalescence s’effectue via un formulaire spécifique à faire
compléter par le médecin de famille et à transmettre le plus rapidement
possible à la mutualité pour accord du médecin-conseil. Pour plus
d'informations ou pour obtenir le formulaire de demande, le mieux est de
contacter le service social de la mutualité, celui de l’hôpital ou les
conseillers mutualistes de la MC.
Les centres de convalescence sont
également accessibles aux vacanciers. Les tarifs ne sont toutefois pas les
mêmes que ceux en vigueur pour les convalescents.
// JD
(1) Infos sur les
tarifs auprès de la MC, au 0800 10 9 8 7, sur www.mc.be ou sur
www.niveze.be
>> Domaine de Nivezé
- Route du Tonnelet 76 - 4900 Spa - 087/79.00.00. -
www.niveze.be Ter Duinen - Louisweg 46 - 8620 Nieuport - 058/22.33.11 -
ter.duinen@mc.be
Hooidonk
- Langestraat 170 - 2240 Zandhoven - 03/320.28.12.
www.hooidonk.be |
Bénéfique
pour le corps et l’esprit
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© Margot Raymond |
Après une hospitalisation ou suite à une affection aiguë ou
chronique, séjourner quelque temps dans un centre de convalescence permet de
reprendre des forces et de se rétablir avant de retourner chez soi...
Rencontres au Domaine de Nivezé, sur les hauteurs de Spa.
Mathilde, la soixantaine, est en train de
pédaler à son aise sur un vélo fixe, sous l’œil bienveillant
d’une kinésithérapeute. Le sourire aux lèvres, pleine d’enthousiasme, elle
admire le paysage qui s’ouvre devant elle : un étang sur lequel se déplacent
paisiblement quelques canards. Les timides rayons du soleil printanier
illuminent les arbres et colorent l’eau. Nous sommes au Domaine de Nivezé,
un des centres de convalescence et de vacances de la Mutualité chrétienne.
Mathilde est arrivée la semaine précédente après avoir été hospitalisée pour
la pose d’une prothèse de hanche. “Mon médecin m’a conseillé ce séjour
de convalescence, raconte-t-elle. Il estime qu’il me faudra cinq à
six semaines pour bien récupérer. Comme je vis seule, je me suis dit que
c’était une bonne idée. Ici au moins, je suis entourée et suivie au mieux.
Je suis obligée de rester raisonnable. Le matin, j’ai des soins donnés par
l’infirmière et l’après-midi, je vais à ma séance de kiné. Je peux aussi
rencontrer le médecin facilement”. Mathilde Séjour de convalescence
avait déjà eu l’occasion de séjourner à Nivezé trois ans auparavant, après
un accident cardiaque qui avait imposé la pose de stents. “J’avais été
très contente de ce séjour. L’endroit est magnifique. Ce matin, j’ai eu la
visite de ma fille et de ma petite-fille. Comme elles n’habitent pas loin,
elles viennent souvent me voir. Je prends la vie du bon côté”,
confie-t-elle.
Josée
vient de monter sur un vélo après avoir réalisé quelques exercices
d’assouplissement avec son kiné. Atteinte de polyarthrite rhumatoïde, elle
est au centre depuis près de deux mois après une hospitalisation d’un mois.
“On m’avait retrouvée inanimée chez moi après un malaise. Mon médecin
traitant m’a suggéré de venir ici pour reprendre des forces. Mais je ne veux
plus retourner chez moi car ma maladie s’aggrave et je ne supporte plus la
solitude. Ici, je suis vraiment bien. Le personnel est aux petits soins, les
gens se parlent, font connaissance. La seule chose qui manque, c’est un
petit frigo dans la chambre mais c’est un détail par rapport à tout le
reste. Comme je suis maintenant la première sur la liste d’attente dans une
maison de repos à Malmedy, je ne devrais pas tarder à y aller. Mais je
regretterai cet endroit si chaleureux”, avoue Josée.
Dans
la petite salle d’attente de l’aile dévolue aux soins de kinésithérapie,
Raoul et Jeanne attendent patiemment qu’on les appelle. C’est leur dernier
jour. Demain, ils retourneront chez eux après trois semaines passées au
Domaine. “Le train-train va reprendre mais je suis contente de rentrer
car nous sommes bien entourés et nous allons retrouver l’organisation qui
avait été mise en place avec notre généraliste et les services d’aides et de
soins à domicile, explique Jeanne. Victime d’un accident vasculaire
cérébral en janvier dernier, mon mari a, par la suite, fait des chutes
répétées. Il a dû être hospitalisé et il a attrapé une infection au genou
qui a nécessité qu’il retourne à l’hôpital, à peine sorti. Ici, on lui a
appris à remarcher. Et moi, on m’a montré comment l’aider. Ce séjour nous a
vraiment été bénéfique même si je n’en ai pas profité à fond. Je reste en
effet fort stressée quand je vois mon mari s’impatienter pour les soins, sa
toilette. Heureusement, à la maison, je retrouverai mes marques”,
ajoute Jeanne.
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© Nivezé |
Entre hôtel et hôpital
Tout
comme Mathilde, Josée, Raoul et Jeanne, quelque 170 personnes séjournent
pour l’instant en convalescence au Domaine de Nivezé. Lieu d’accueil
temporaire, ce centre permet de se reposer, de se revalider et de retrouver
une vie la plus autonome possible grâce à un encadrement médical et
paramédical professionnel. Affections cardiaques ou respiratoires,
cérébrolésions, rééducations de membres, rééducations posturales,
vestibulaires ou pelviennes, mobilisation ostéopathique, drainage
lymphatique sont quelques exemples d’indications.
“Le
Domaine offre aussi l’occasion au patient et à ses proches de prendre du
répit lorsque la maladie ou le handicap s’installe, de recharger les
batteries et ce, dans un lieu sécurisant et bienveillant”, explique
Alain Langer, directeur. Le centre, entièrement rénové, est 100% adapté et
accessible aux personnes à mobilité réduite. Il dispose d’une équipe
pluridisciplinaire attentive aux besoins de chacun. Il offre une ambiance de
vacances reposantes, relax, entre hôtel et hôpital (chambres individuelles,
régimes alimentaires adaptés…), avec un bar, un restaurant, une terrasse, un
salon de coiffure, des animations sportives et culturelles, une salle
internet, des excursions en citybus… Quant au parc de sept hectares, il
permet de s’adonner à de belles balades, du minigolf ou de la pétanque. “Dans
la mesure du possible, nous incitons les résidents à sortir de leur chambre
pour les activités quotidiennes, qu’il s’agisse des soins, des repas ou des
loisirs. Bien entendu, des hôtesses accompagnent les personnes qui ne
peuvent se déplacer seules. Bouger, rencontrer d’autres, acquérir de
l’autonomie, c’est important dans le processus de guérison”,
conclut-il.
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JOËLLE DELVAUX
Les prénoms sont des
prénoms d’emprunt.
Oubliée du politique ?
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© Margot Raymond |
Bien que la convalescence ait toute son utilité, les centres qui organisent
ce type de séjour ne sont ni reconnus ni subsidiés. La Mutualité chrétienne
réclame de l’Inami une prise en charge financière afin d’étendre l’offre au
plus près du domicile des patients.
Le centre de convalescence n’est pas une
maison de repos (avec ou sans soins). Il n’est pas non plus un centre de
rééducation fonctionnelle, celui-ci proposant en milieu hospitalier une
revalidation plus intense à un public généralement plus jeune. Même si
certaines pathologies sont communes, chacune de ces institutions possède sa
spécificité. Et les trois types d’accueil sont complémentaires. Mais seuls
les centres de convalescence ne font l’objet d’aucune reconnaissance par les
pouvoirs publics. Dès lors, ils ne bénéficient pas d’intervention financière
de l’assurance soins de santé obligatoire pour couvrir les frais de séjour
et d’infrastructure. “Bien entendu, les patients sont remboursés de leurs
soins mais les centres de convalescence ne peuvent pratiquer le tiers-payant
pour les prestations des médecins et kinés. Les patients doivent donc
avancer les honoraires avant d’être remboursés par leur mutualité. Cela peut
représenter un obstacle financier, explique Rudolphe Bastin, directeur de la
MC Liège. Quant aux frais de séjour et de fonctionnement, c’est en grande
partie la Mutualité chrétienne qui les finance via les cotisations des
membres à l’assurance complémentaire, le reste étant pris en charge par les
patients eux-mêmes”, ajoute-t-il, précisant que la Mutualité intervient
davantage encore dans le coût de séjour quand il s’agit d’un patient qui
bénéficie de l’intervention majorée (BIM). L’objectif est de garantir
l’accès au séjour de convalescence à tous.
Pour la MC, il est urgent que les
centres de convalescence soient enfin reconnus et bénéficient d’un
financement structurel au même titre que les maisons de repos ou les centres
de rééducation fonctionnelle. D’autant que les demandes ne cessent
d’augmenter en raison du vieillissement de la population et du
raccourcissement de la durée d’hospitalisation. “La ministre fédérale des
Affaires sociales, Laurette Onkelinx, semble favorable à cette idée et l’Inami
est prêt à budgéter ce poste mais il est nécessaire que les centres soient
agréés… ce qui relève de la compétence régionale”, constate Rudolphe Bastin.
Or, l’enthousiasme ne semble pas animer la ministre wallonne de la santé,
Eliane Tillieux. Crainte de devoir prendre en charge un nouveau secteur en
raison de la régionalisation d’une partie des soins de santé (dont les
maisons de repos) ? Réticence politique face à une demande qui provient du
monde chrétien? Rudolphe Bastin pense surtout que la ministre ne mesure pas
assez l’utilité de la convalescence entre l’hôpital et le domicile. Il
l’invite dès lors à visiter le Domaine de Nivezé pour s’en rendre compte.
“Le financement public des centres de convalescence n’est nullement une
manière, pour la Mutualité, de réaliser des économies budgétaires. Que du
contraire, lance Valérie Notelaers, directrice de la MC de Verviers et
d’Eupen. Il y a déjà plusieurs décennies, la MC a innové en créant trois
centres de convalescence (voir ci-dessus). Mais il est nécessaire
d’en ouvrir d’autres, au plus près des lieux de vie des patients.
Actuellement, 80% des convalescents qui séjournent à Nivezé habitent en
province de Liège. Mais les besoins sont très mal couverts dans les autres
provinces. Ils ne feront pourtant que croître”.
// JD
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