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EUROPE et Mutualité ( 7 mai 2009)

 

L’avenir des services sociaux dans l’Union

Présentée en 2004 par la Commission européenne,  la proposition de directive sur les services dans le marché intérieur (“la directive Bolkenstein”) avait suscité d’importantes mobilisations d’opposition. Fortement amendée, celle-ci, adoptée le 12 décembre 2006, doit être transposée dans le droit des différents pays de l’Union avant le 28 décembre 2009.

© Tom Van Sant/Corbis

L’objectif  de la “directive services” est de créer un marché unique des services au sein de l’Union européenne. Elle vise à la suppression des obstacles administratifs et économiques à une concurrence équitable qui peuvent surgir lorsqu’un prestataire de service d’un Etat membre veut s’établir dans un autre Etat membre ou lorsqu’il souhaite fournir des services à partir de son pays d’origine dans un autre Etat membre.

Malgré les enjeux importants de la transposition de cette directive dans le droit belge, le processus en cours n’a guère reçu de publicité. Il mériterait pourtant d’être mieux connu et mis en débat car la transposition n’est pas une simple opération de “copier-coller”. La matière est vaste et sensible. Il subsiste des zones floues sujettes à interprétations diverses et elles peuvent avoir des conséquences dommageables pour les services aux personnes. Un des axes auxquels il faut être attentif sera de veiller à la défense des services, de l’associatif, des entreprises d’économie sociale qui remplissent des missions de service public. Ceux-ci (fondés sur les principes de l’économie solidaire) doivent être traités d’une manière équitable et ne devraient pas se retrouver, in fine, en concurrence (déloyale) face au secteur lucratif. Le projet de directive couvrait en effet une multitude de fournisseurs de services (tourisme, distribution, loisirs, services à domicile, hébergement et restauration, services sociaux…). Très vite s’est posée la question suivante: tous les services peuvent-ils être soumis aux mêmes règles de concurrence?

 

Les services d’intérêt général

L’Europe parle aujourd’hui de services d’intérêt général (SIG) plutôt que de “service public”, estimant ainsi mieux couvrir la diversité des situations des Etats européens.

Elle parle donc de SIG, pour désigner les services marchands et non-marchands que les autorités publiques considèrent comme étant d’intérêt général et qu’elles soumettent à des obligations spécifiques de service public. Les SIG sont un compromis et traités comme des exceptions au sacro-saint principe de concurrence. Elle parle aussi de services d’intérêt économique général (SIEG) pour désigner les services de nature économique que les Etats membres ou la Communauté soumettent à des obligations spécifiques de service public.

Devant la fronde européenne des mouvements sociaux, la Commission et le Conseil européen, approuvés par la Parlement européen en 2006, ont exclu de la “directive services” les services d’intérêt général non-économique, excluant explicitement les soins de santé ainsi que des services sociaux spécifiques comme le logement social, la garde des enfants, le soutien aux familles et aux personnes dans le besoin. Cette liste limitée laisse malheureusement de nombreux autres services sociaux dans une zone d’incertitude juridique que la Confédération européenne des syndicats (CES) souhaite lever en proposant, pour les services sociaux d’intérêt général (SSIG), une directive-cadre.

 

Services sociaux d’intérêt général

et mandatement

Les services sociaux, dont les prestations sont basées sur la solidarité, ne sont qu’une des composantes des services d’intérêt général (SIG), mais une composante importante. Ces services sociaux, insiste la CES, «ne sont pas seulement fournis aux pauvres et aux exclus, mais aussi à des vastes couches de la société dans un but de solidarité et de cohésion sociale et territoriale.»

Au plan européen, les coopératives, mutuelles, associations et fondations ont fait valoir que les services d’intérêt général ne se réduisent pas aux seuls services fournis ou conférés par les autorités publiques. Organismes privés, de nombreuses structures coopératives, mutualistes, associatives ou des fondations fournissent des services d’intérêt général, réservés à leurs membres ou ouverts à tous, dans le souci d’offrir la meilleure qualité au plus grand nombre, au prix le plus juste, et de servir l’intérêt supérieur des personnes. Ce ne sont pas des activités économiques et leurs objectifs ne peuvent être soumis aux lois du marché.

Dans l’état actuel de la directive en cours de transposition, estime le Think Thank européen “Pour la solidarité”(1), «la meilleure protection pour les services sociaux est d’être reconnus comme services permettant à l’autorité publique de réaliser au mieux ses missions d’intérêt général.» En vertu du principe de subsidiarité, chaque Etat membre est, en effet, libre de définir ce qu’il entend par service d’intérêt économique général ou, en particulier, par services sociaux d’intérêt général. Ce sont donc les pouvoirs publics, au sein des Etats membres, «à l’échelon approprié, qui définissent les obligations et les missions d’intérêt général de ces services ainsi que leurs principes d’organisation» dans le respect des règles communautaires.

Aujourd’hui, l’initiative est aux Etats. C’est à eux d’assurer la défense des services sociaux face aux forces du marché. Au travers du processus de mandatement (la reconnaissance de leur mission d’intérêt général), ils permettront de maintenir des services sociaux de qualité, respectant les usagers et un accès universel.

Christian Van Rompaey

(1) www.pourlasolidarite.be

 

Une première européenne

Les assurances complémentaires des mutualités sont des services sociaux d’intérêt général

En 2006, les assurances privées déposaient plainte contre les mutualités auprès de la Commission européenne pour concurrence déloyale.

Après de longues négociations, la Mutualité chrétienne a su préserver les rôles et missions des mutualités tout en se distinguant des assurances privées commerciales. Un accord permet en effet aux services mutualistes organisés sur le principe de la solidarité, garantissant l’accès à tous sans exception, ni segmentation, d’être considérés comme des services d’intérêt général.

D’un autre côté, les assurances hospitalisation facultatives des mutualités vont devoir intégrer les règles, les taxes et les dispositions financières d’application aux assurances privées. Cet accord permet aux services mutualistes, organisés sur le principe de la solidarité, de ne pas être considérés comme des activités économiques. “C’est une avancée sociale et une première européenne!” commente Jean Hermesse, secrétaire général de la Mutualité chrétienne (1).

(1) Lire l’éditorial du 6 novembre 2008 sur www.enmarche.be


 

L’impact de l’Europe sur les soins de santé

Henri Lewalle est chargé de mission pour les affaires européennes et la coopération transfrontalière à l’Alliance nationale des Mutualités chrétiennes. Il suit les dossiers depuis de nombreuses années. A un mois des élections européennes, il détaille l’impact de l’Europe dans le champ de la santé.

 

En Marche: Quel est le rôle des institutions européennes dans le domaine de la santé?

H.L.: En 1957, la santé n’a pas retenu l’attention des pères fondateurs du “Marché commun”. Il a fallu attendre 1992 pour qu’elle entre, avec le traité de Maastricht, dans les textes européens. Selon ceux-ci, l’organisation et la gestion des systèmes de santé relèvent de la compétence des Etats membres. Cependant, divers arrêts de la Cour de Justice européenne ont établi que la santé faisait partie du secteur des services. En conséquence, le principe de la libre prestation de services s’applique. En pratique, l’impact de la Cour de Justice est resté marginal pour les patients belges qui souhaitent recevoir des soins à l’étranger.

Que penser de la proposition de directive de la Commission européenne sur les droits des patients en matière de soins transfrontaliers?

H.L.: Ce texte est peu enthousiasmant. Certes, on peut saluer, notamment, l’harmonisation des prescriptions des médicaments via une “ordonnance européenne”. Mais les problèmes liés à la double procédure d’accès aux soins à l’étranger ne sont pas réglés. C’était pourtant le premier objectif poursuivi. Au contraire, la proposition prévoit une troisième procédure pour les soins hospitaliers. Comment le patient, les prestataires etc. vont-ils s’y retrouver dans l’écheveau de ces dispositions? Quant au coût des soins, je m’interroge sur la capacité qu’auront les patients de se faire soigner dans un hôpital étranger en devant faire l’avance des frais lorsqu’ils n’ont pas d’autorisation médicale préalable. En effet, la charge financière des soins hospitaliers est lourde, et la proposition de la Commission n’envisage pas l’application du tiers payant. Par ailleurs, ce texte ne s’adresse en fait qu’à 1% maximum de la population européenne, soit une infime partie des citoyens européens.

Que peut-on attendre de la Commission européenne?

H.L.: Il y a, en Europe, des problèmes plus urgents à traiter: l’inégalité d’accès aux soins, le traitement des pathologies lourdes et des maladies rares, l’accès aux équipements pointus et aux équipes médicales renommées. En outre, l’état de santé des populations des pays récemment entrés dans l’Union (espérance de vie, maladies chroniques, mortalité infantile…) s’avère préoccupant. A l’Est, on risque de voir se créer des poches de désertification médicale à cause du recrutement à grands frais, à l’Ouest, de médecins roumains, polonais, bulgares pour pallier les problèmes de démographie médicale. Enfin, tous les pays de l’Union n’ont guère pris les dispositions nécessaires pour assumer le vieillissement démographique. Quant à la méthode utilisée, en interférant dans les compétences relevant des Etats membres, la Commission crée des problèmes juridiques. Elle n’a pas pris le temps de dialoguer suffisamment avec les Etats.

Qu’aurait-elle pu faire?

H.L.: Par exemple, elle aurait pu s’inspirer des projets développés dans les zones frontalières. La France et la Belgique, pour ne citer que ces deux pays, ont signé un accord-cadre initié par les programmes européens INTERREG. Il permet d’annihiler l’effet frontière en facilitant l’accès aux soins des patients résidant dans l’espace frontalier, en encourageant ainsi la coopération entre les offres de soins des deux pays. Les besoins sont identifiés au préalable et des réponses adaptées sont proposées dans des conventions. Ces initiatives touchent des milliers de patients sur toutes les frontières belges mais aussi entre la France et l’Espagne, la France et l’Italie, l’Allemagne et la France et l’Allemagne et les Pays Bas! Mais une question plus fondamentale se pose: pourquoi l’Union n’adopte-t-elle pas un budget communautaire pour la santé, alors qu’il y a plus de quatre décennies les Etats membres de l’époque s’étaient accordés sur la définition d’une politique agricole commune, absorbant la plus grosse part du budget communautaire? La santé et l’accès aux soins seraient-ils moins prioritaires que l’agriculture et le secteur financier?


 

 

Les soins médicaux
“saute frontière”: stop ou encore?

Des voix inquiètes s’élèvent, en Europe, contre les dérives potentielles du “tourisme médical”. Ce dernier pourrait briser la solidarité entre les personnes et freiner drastiquement l’accès aux soins de qualité pour tous.

La médecine est-elle un business comme les autres? La question n’est pas neuve. Elle trouve pourtant un regain d’actualité, tout particulièrement à la veille des élections européennes, avec le succès croissant des soins transfrontaliers et la directive qui se prépare à ce sujet.

Par “soins transfrontaliers”, il ne faut pas seulement entendre les soins prodigués aux patients qui résident à deux pas d’un autre pays et qui ont pour habitude de mener leurs activités -dont la recherche de soins médicaux- à cheval sur deux pays. Ni les soins reçus à l’occasion de vacances qui tournent mal ou d’un séjour professionnel temporaire à l’étranger.

 

Des soins éloignés

En fait, pour débourser moins, mais aussi pour éviter de longues files d’attente dans les hôpitaux de leur pays, des patients de plus en plus nombreux sont prêts à payer le surcoût d’un transport aérien et à se rendre dans un pays européen éloigné. La Belgique est l’un de ces pays de destination: 30000 étrangers s’y font soigner annuellement, parmi lesquels une grande majorité de Britanniques et de Néerlandais. Mais les Belges, comme d’autres Européens, sont de plus en plus tentés de se faire soigner dans des pays comme la Hongrie ou la Pologne pour y faire traiter leurs dents, leurs yeux ou pour y faire prendre en charge un problème esthétique. Le phénomène va s’amplifiant. Près de 200000 “touristes médicaux” du monde entier se rendent chaque année en Turquie.

Les patients européens sont autorisés à se faire soigner dans d’autres pays de l’Union européenne et à se faire rembourser par l’assurance soins de santé de leur pays de résidence. Il leur faut néanmoins respecter certaines conditions. Parmi celles-ci: disposer de l’autorisation du médecin-conseil de leur mutuelle qui, par ailleurs, n’interviendra pas au-delà du montant remboursé dans le pays de résidence du patient.

Ces dernières années, ce principe de conditionnalité a néanmoins perdu de sa force, notamment via les arrêts de la Cour de justice des Communautés européennes. Dans sa jurisprudence, la haute juridiction a progressivement assoupli les conditions à respecter par les Etats-membres pour accorder le feu vert à ce type de soins, par exemple dans le domaine ambulatoire.

 

Une médecine à deux vitesses

A priori, la possibilité d’aller se faire soigner ailleurs dans l’Union est une bonne chose. Elle s’inscrit d’ailleurs dans l’un des principes fondateurs de la Communauté européenne: la liberté de circulation des biens, des personnes et des services. Cette mobilité pourrait par exemple contribuer à alimenter les flux financiers vers des pays moins nantis, qui en ont bien besoin pour leur développement. Elle pourrait aussi “fixer” chez eux des praticiens qui, sans cela, seraient tentés de déserter les infrastructures de soins locales, abandonnant leurs concitoyens à des confrères moins outillés.

Mais, à y regarder de plus près, le renforcement de la mobilité intra-européenne, cache de gros dangers. Ceux-ci ont été abondamment commentés lors des discussions relatives à la proposition de directive de la Commission européenne sur les soins transfrontaliers, très attendue par les acteurs de la santé. Le 26 avril dernier, celle-ci a été adoptée en première lecture par le Parlement européen avec 297 voix “pour”, 120 “contre” et 152 abstentions.

 

Les dangers d’une directive

Sur quoi portent les critiques? Essentiellement sur le système de médecine à deux vitesses que cette directive, une fois adoptée, pourrait installer en Europe. «La proposition de directive s’adresse avant tout aux “touristes médicaux”, soit une infime minorité de patients fortunés, rappellent, de concert, les Mutualités chrétiennes et socialistes et la ministre fédérale de la Santé, Laurette Onkelinx. Cette fraction très réduite de la population correspond aux très rares personnes (1% des patients tout au plus) qui ont la capacité de s’informer à la fois sur les systèmes de santé de l’Union, leur mode de fonctionnement, l’offre hospitalière la plus adaptée, les techniques médicales performantes ou renommées, etc». Autant dire un petit groupe de privilégiés. Ce sont également des personnes qui peuvent avancer l’argent nécessaire à ces soins, auxquels il faut ajouter les frais de séjour et des accompagnants.

Certes, le Parlement européen s’est montré réceptif à cette critique en créant une sorte de “chèque santé” qui, délivré par les mutualités, est censé éviter au patient de payer une avance sur les frais médicaux. On verra ce qu’il en adviendra. «La perspective d’une médecine à deux vitesses est d’autant plus grande, rappellent les deux mutualités citées, qu’on pourrait assister à l’émergence d’assurances privées spécialisées dans la couverture des soins transfrontaliers. Ces derniers seraient prodigués par du personnel soignant choisissant de privilégier cette riche patientèle.»

 

Une médecine “consumériste”

Autre critique fondamentale: le projet de directive ne tient pas assez compte de la grande diversité de systèmes de soins de santé en Europe. «L’adoption de ce texte aurait pour conséquence que les Etats-membres ne pourraient plus planifier l’offre de soins sur leurs territoires respectifs, expliquent les deux mutuelles. On pourrait ainsi voir apparaître, là où elles étaient absentes auparavant, des files d’attentes pour tel examen ou telle intervention chirurgicale. Les Etat qui planifient le plus soigneusement leurs soins de santé seraient pénalisés, au profit de ceux qui choisiraient de désinvestir dans leurs infrastructures de soins et “exporteraient” leurs patients au-delà des frontières nationales.» En d’autres termes, cette directive risque d’installer une concurrence malsaine entre les résidents nationaux d’un Etat, en attente de soins, et les demandeurs issus d’autres pays.

«Le texte de la Commission est d’essence libérale et consumériste, relève Henri Lewalle, expert à l’Alliance nationale des Mutualités chrétiennes (lire l’interview ci-contre). A ce stade, il ne procure aucune avancée en termes d’accès solidaire à des soins de qualité. Or, ces derniers mois, ce libéralisme s’est révélé davantage producteur de dysfonctionnements que de saines régulations» Et d’interroger: «N’y a-t-il vraiment pas d’autres priorités européennes en matière de santé?».

Ph.L.

 

Mémorandum de la Mutualité chrétienne pour les élections européennes 2009

La politique européenne en soins de santé doit reposer sur les valeurs fondamentales d’universalité, d’accessibilité, d’équité et de solidarité.

Elle doit résulter d’un juste équilibre entre l’ouverture des frontières et le respect de la protection sociale.

Les Etats-membres doivent conserver leurs compétences pour l’organisation, la planification et le financement des systèmes de soins de santé.

L’Union européenne doit renforcer les moyens de lutte contre les disparités de soins de santé entre les Etats prospères et les Etats plus pauvres, notamment les pays d’Europe de l’Est.

La question du handicap doit être intégrée dans toutes les politiques communautaires. Une directive anti-discrimination doit, notamment, être adoptée, incluant le droit d’accès aux assurances.

La procédure de l’autorisation préalable, dans le cadre des soins transfrontaliers, doit être maintenue. Un meilleur échange d’informations entre Etats doit être mis sur pied.

La télémédecine doit être favorisée avec une grande prudence. Des recherches préalables approfondies doivent être menées.

Les soins de santé préventifs doivent être favorisés via, notamment, un meilleur étiquetage des aliments, des mesures uniformes de prévention du tabagisme et la collecte de données sur les effets de la pollution sur la santé.

L’Union doit instaurer une plus grande transparence dans le prix des médicaments.

L’Union doit continuer à reconnaître l’importance d’une assurance soins de santé obligatoire forte et élaborer un cadre légal pour permettre une meilleure accessibilité des assurances complémentaires.

La vie associative et le volontariat doivent être activement soutenus.

 

NB : Les revendications reprises ici ne forment qu’un résumé très synthétique du mémorandum détaillé, consultable sur: www.mc.be (rubrique : Qui sommes-nous? - memorandum)


 

Les enjeux électoraux en bref


La revue Démocratie, éditée par le CIEP, mouvement d’éducation permanente du MOC, propose régulièrement des articles consacrés aux questions européennes. A l’aune des élections du 7 juin, elle publie un article de synthèse “Prendre ou pas l’Europe au sérieux”. En deux pages, les auteurs, Christophe Degryse et Philippe Pochet, observateurs familiers de ces questions, portent un coup de projecteur sur l’Europe aux portes du scrutin. Soucieux de «rendre à la politique européenne toute son importance», ils font état des rapports de force au sein du Parlement, rappelant au passage de manière bien utile la répartition des élus belges au sein des partis transnationaux. «Les élus belges iront rejoindre les rangs du PPE (cdH et CD&V, CSP et N-VA), du PSE (PS et SP.A), de l’ALDE (MR et Open VLD), des Verts/ALE (Écolo, Groen!), et des non-inscrits (Vlaams Belang). Il n’y a pas, pour la législature écoulée, d’élus belges dans les autres groupes politiques : souverainistes (UEN), communistes (GUE/NGL) et eurosceptiques (IND/DEM).» Et de constater que «l’Europe dans son ensemble penche largement à droite ou au centre droit». Puis, ils évoquent dans les grandes lignes les enjeux européens autour de la crise financière et de la lutte contre le réchauffement climatique. Une belle clarté dans une matière qui apparaît complexe.

CD

Article à paraître dans Démocratie, n°10, 15 mai. A consulter sur www.revue-democratie.be ou via abonnement au prix de 25 EUR par an – tél.: 02/246.38.01.


 

Un dictionnaire

de l’Union européenne


La plupart d’entre nous avons une image confuse de l’Europe, de ses objectifs, de ses institutions, de ses compétences… Voici un outil précieux qui nous aidera à donner un sens à de nombreux termes: le dictionnaire de l’Europe, rédigé par Christophe Degryse. Il ne s’agit pas d’un ouvrage politique au sens où il orienterait le débat vers les partisans du “oui” et du “non” à la Constitution européenne. Il s’agit plutôt d’une boîte à outils qui nous introduit au processus de décision européen, et par là aux objectifs de l’Europe. Le Dictionnaire de l’Union européenne fournit en effet des explications claires sur les traités, sur le fonctionnement des institutions, mais aussi sur les politiques, les domaines de compétences, les programmes d’action. Très fouillé, cet ouvrage fourmille de références, de rappels historiques, d’extraits d’articles, de traités, de textes réglementaires et législatifs. Il apporte des réponses aux questions les plus simples (quel est le rôle de la Commission européenne?) et les plus complexes (quelle est l’évolution historique de la pondération des voix au sein du Conseil ?). Il explique les principes et logiques d’action de l’Union dans des domaines connus (politique économique, agriculture, politique de défense…) et moins connus (jeunesse, personnes handicapées, etc.). Le Dictionnaire de l’Union européenne 2007 (1.088 pages) en est à sa troisième édition.

CVR

Dictionnaire de l’Union européenne, par Christophe Degryse. Editions de Boeck 2007. Prix: 75 EUR.


 

“A nous l’Europe”


 

 

Dans un souci pédagogique et pour brosser un tableau des idées qu’elle défend au niveau européen, la CSC a fait paraître un numéro spécial du journal “L’info”. Outre le tour d’horizon des principaux sujets qui préoccupent les syndicalistes, “L’info” se fait didactique. “Les institutions européennes: mode d’emploi” détaille chaque organe (Parlement, Conseil, Commission…) et ses missions respectives; un quiz invite à tester ses connaissances générales sur l’Union; une carte dresse le portrait géographique de l’Europe “sociale”, indiquant les taux d’activité, de chômage, de syndicalisation… par pays.

CD

A nous l’Europe!”, février 2009. Téléchargeable sur www.csc-en-ligne.be / (rubrique: publications et documentation – onglet: dossiers – Europe)


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