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Éditorial (21 mars 2013)

Le MOC cible de la NVA mais encore…

Ces dernières semaines, le Mouvement ouvrier chrétien (MOC) et particulièrement son pendant néerlandophone, l'ACW, sont au cœur d'une tourmente médiatique provoquée par la NVA. Les accusations du parti nationaliste flamand voilent à peine ses attaques vis-à-vis d’un projet politique et social qui fait vivre la démocratie, vise l’émancipation collective des citoyens et leur responsabilisation comme acteurs de société.

Né en 1945, le Mouvement ouvrier chrétien est un mouvement social qui a un projet de société basé sur l'égalité et la solidarité. Il rassemble des organisations syndicale, mutualiste et des mouvements sociaux de femmes ou de jeunes qui partagent ce projet. Il développe de l'action politique, des activités d'éducation permanente, des initiatives d'insertion socio-professionnelle et d'économie sociale, et soutient une ONG de coopération au développement. Tous les moyens financiers dont le MOC bénéficie sont mobilisés pour ce projet et exclusivement pour ce projet, qui vise un seul objectif: contribuer à la construction d'une société et d'un monde justes, solidaires et durables.

Un financement social et transparent

Depuis sa naissance, le MOC a bénéficié du soutien financier du vaste mouvement de coopératives ouvrières des années 1900. En 1935, naissait une grande banque populaire, la Coopérative ouvrière de banque (COB), qui deviendra ensuite la Bacob. Cette banque coopérative a rassemblé des milliers de petits épargnants et leur a permis l’accès au logement grâce à des prêts hypothécaires et des assurances accessibles. Elle a soutenu également le MOC-ACW sous la forme de commissions sociales, qui rémunéraient l’apport de clients par ces organisations.

L’ouverture des marchés, la construction européenne, la mondialisation ont poussé la Bacob à s’inscrire dans de grands groupes bancaires internationaux et à rejoindre Artesia, qui en 2000 a rejoint le groupe Dexia.

Cette opération de fusion était justifiée par la grande proximité de l’objet social des deux groupes : le financement d’hôpitaux, de maisons de repos, de crèches, d’écoles... Mais Dexia, très exposée aux déficits publics, a finalement été emportée tout récemment par la crise financière et par la crise des dettes souveraines. Au cours de ces différentes opérations de reprise, les 800.000 coopérateurs réunis au sein du groupe Arco ont conservé leur part bénéficiant d’un rendement correct, un peu plus élevé qu’un compte d’épargne. Les parts de coopérateur ne sont pas cotées en bourse et leur valeur ne fluctue pas avec la valeur des avoirs de la coopérative. Dans le même temps, le MOC-ACW a continué de bénéficier du soutien financier de Dexia au titre de dividendes préférentiels, qui ont succédé aux commissions sociales. La nouvelle banque Belfius a hérité de cet engagement contractuel vis-à-vis du MOC-ACW.

Des accusations gratuites pour déstabiliser

La NVA a lancé à l’encontre de l’ACW et du MOC des accusations graves de fraude fiscale et de malversations. Vous avez pu lire et entendre dans la presse que tant l'ACW que le MOC réfutent catégoriquement ces déclarations.

Tous les moyens versés au MOC-ACW ont été utilisés pour soutenir l’action avec les milieux populaires, pour l’insertion socio-professionnelle et l’économie sociale. Toutes les rémunérations relevant de l’exercice de mandats au nom du MOC sont en outre intégralement reversées à l’organisation.

Par ailleurs, contrairement à ce que prétend la NVA, il n’y a jamais eu d’utilisation de la technique des intérêts notionnels par l’ACW-MOC. Précisons aussi que les avoirs importants des Mutualités chrétiennes placés chez Belfius représentent principalement les réserves légales constituées pour pouvoir respecter les engagements pris envers nos membres (avantages et services), envers nos assurés pour les assurances hospitalisation et envers les épargnants de l’épargne prénuptiale.

Les accusations de la NVA ne reposent sur aucun fait avéré. L’ACW vient d’ailleurs d’introduire une plainte en diffamation. Assurément, l’attaque du parti flamand vise d’abord à déstabiliser des organisations sociales, comme l’ACW et le MOC, qui œuvrent au maintien d’une sécurité sociale fédérale, au dialogue social et à la construction d’une société ouverte à la diversité, qui promeut l’égalité et la justice sociale.

La vraie cible: la vitalité du monde associatif

Le plus insupportable dans ces accusations réside dans le poids que la NVA fait ainsi peser sur l'ensemble du Mouvement, de ses organisations et surtout sur les milliers de bénévoles et de militants qui, chaque jour, se mobilisent pour une société plus juste. Ce que cherche la NVA, c’est introduire du doute et des soupçons quant à leur intégrité et quant à la légitimité de leur engagement. Que deviendrait notre société sans cet engagement social et militant ?

Imaginez, un instant, la société belge sans cette capacité des citoyens à s’organiser pour répondre à des besoins de société. Imaginez notre pays sans les hôpitaux issus du pilier chrétien associatif, sans les maisons de repos non marchandes, sans les centres de planning, sans les aides et soins à domicile, sans les entreprises d'insertion professionnelle, sans les centres d'alphabétisation, pour ne citer que quelques exemples. Imaginez votre couverture de soins de santé sans les mutualités, dont les assemblées générales et les conseils d’administration sont constitués de bénévoles mandatés à partir d’élections démocratiques. Imaginez l’état de notre démocratie sans les mouvements d’éducation permanente, eux qui participent à la construction et à la structuration de la parole citoyenne ? Cette parole qui ne s’oppose pas par principe, ne se construit pas sur un bruit, une brève ou un tweet ; mais qui forge une opinion, prend le temps de la réflexion, de la compréhension en profondeur, de la contradiction, de la remise en cause pour aboutir à une conviction et à une action.

Cette construction mature de la réflexion et du positionnement politique des citoyens s’oppose en tout point à ceux qui utilisent des slogans simplistes et dangereux pour conquérir le pouvoir et gouverner demain.

Centraliser le pouvoir dans les mains de quelques-uns, faire taire le monde associatif constituent un danger réel inhérent à la montée des partis et des discours extrémistes et/ou populistes. Rien d’étonnant à ce que la NVA tente au nord de notre pays de remettre en cause l’ACW.

Jeter le discrédit sur cette organisation sociale, c’est indirectement s’attaquer à la sécurité sociale, à la démocratie participative, au monde associatif. Or, ce sont ces valeurs qui ont construit la qualité de vie de notre société. Ce sont ces valeurs qu’un mouvement social comme le MOC prône pour guider les choix politiques essentiels.

Alda Greoli//Secrétaire nationale
Jean Hermesse//Secrétaire général

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