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Éditorial (5 janvier 2012)
Réaliser un bout de rêve en 2012
Le passage de l’an neuf est l’occasion de marquer un temps d’arrêt, de porter notre regard en arrière, de scruter l’horizon. L’année 2011 fut une année mouvementée. Et c’est avec une certaine inquiétude que nous abordons 2012. Pourtant, si certaines valeurs continuent de nous guider, nous pourrons réaliser un bout de rêve en 2012.

De 2011, retenons cinq bonnes nouvelles.

• Après plus de 500 jours en affaires courantes, un gouvernement a pu être formé et s’est mis d’accord sur un programme politique. La ministre des Affaires sociales est nommée. On peut enfin réinvestir dans une vraie politique de santé et se préparer à affronter les défis posés par le vieillissement, par la croissance du nombre de malades chroniques, par la digitalisation des informations médicales, par l’insuffisance des ressources humaines côté soignants, par l’augmentation des suppléments dans les factures de soins… 

• Malgré un budget serré, un accord médico-mutualiste minimal a été conclu pour 2012. Les médecins ont fait preuve de modération et le gouvernement a laissé la place à
  la concertation entre médecins et mutualités. Grâce à cet accord raisonnable, la sécurité tarifaire sera assurée en 2012. Pour autant que les médecins adhèrent à la convention médico-mut. Ce fut largement le cas en 2011, puisqu’on comptait 82% de généralistes conventionnés. En 2012, on pourrait même espérer voir augmenter ce pourcentage, dans la mesure où les médecins conventionnés recevront un forfait d’accréditation plus élevé.
 
Le tiers-payant social est entré en application au 1er novembre. De ce fait, tous les bénéficiaires d’intervention majorée (BIM) peuvent demander l’application de ce tiers-payant lorsqu’ils consultent un médecin généraliste. Ils ne paient plus alors qu’1 euro ou 1,50 euro (en fonction qu’ils aient ou pas un dossier médical global - DMG). L’accès aux soins de première ligne s’en trouve amélioré. On évite que des soins de base soient postposés pour des raisons financières. C’est une vraie avancée sociale. 
• Le recours des assureurs privés devant la Cour constitutionnelle contre le champ d’action des mutualités – trop étendu à leur avis – a été rejeté. Le statut des mutualités en sort renforcé. La Cour indique qu’il n’y a pas de concurrence déloyale. C’est un arrêt historique. L’intérêt général, la santé publique, le bien-être des personnes, la solidarité ont primé sur les intérêts commerciaux.
 
• Le nouveau gouvernement a décidé de s’attaquer aux suppléments d’honoraires à l’hôpital, en chambre commune et à deux lits. L’interdiction légale de ces suppléments est reprise dans le programme gouvernemental. La Mutualité chrétienne la réclame depuis des années. Nous espérons que cette mesure
  sera rapidement mise en application.
 

Pour 2012, retenons aussi cinq défis et enjeux déterminants pour la politique de santé.
• Le budget 2012 des soins de santé nécessitera de réaliser d’importantes économies. La croissance autorisée pour 2013 et 2014 (respectivement 2% et 3%) représente aussi un vrai défi de rigueur, au vu du niveau de croissance des dépenses de ces dernières années. Réussir ce défi budgétaire impose des mesures structurelles et pas seulement linéaires. Il s’agira de questionner l’offre hospitalière, les volumes de prescriptions des médicaments, les modalités de fixation des prix du matériel médical…  
Le transfert de compétences vers les Régions et Communautés dans le domaine de la santé représente plus de 4 milliards d’euros. Ce transfert sera un exercice délicat. Il faudra assurer la cohérence avec l’assurance soins de santé obligatoire nationale. Il faudra assurer une gouvernance qui préserve notre modèle de concertation avec les partenaires sociaux et les prestataires de soins, une gouvernance qui limite les risques de complexité administrative par la dispersion des budgets et des compétences entre cinq niveaux de pouvoir. Enfin, les compétences transférées devront s’intégrer dans une ambitieuse politique de santé pour personnes âgées. 
Le mode de financement des hôpitaux est aujourd’hui inadapté. Il pousse à la suractivité et à la surconsommation, il n’intègre pas assez d’éléments qualitatifs, il ne favorise pas la collaboration entre les médecins et les gestionnaires, il n’encourage pas la coordination avec la première ligne. Une réforme profonde est indispensable. 
L’accessibilité à un médecin généraliste devient problématique tant dans certaines zones rurales que dans certains quartiers urbains. Grâce à différents moyens tels que le soutien administratif, les aides à l’installation, le financement des postes de garde, la subsidiation du réseau informatisé sécurisé, on peut mieux structurer la première ligne. 
• Un vaste réseau d’échanges électroniques des informations administratives et médicales entre les prestataires et les mutualités se met progressivement en place, depuis plusieurs années. En 2012, ce réseau deviendra opérationnel avec les pharmaciens et les médecins. C’est un défi organisationnel de taille. Il peut induire d’importantes simplifications administratives, améliorer la circulation d’informations médicales essentielles et favoriser l’accès aux soins de santé des moins nantis. 

Vœux pour la santé
Nous aurons toujours à faire face à de nouveaux défis et enjeux, en particulier dans le domaine des soins de santé. Les moyens sont souvent insuffisants par rapport aux besoins. Des choix seront toujours à faire. Mais l’important réside surtout dans l’esprit avec lequel ils sont abordés. En santé et en soins de santé, il ne doit pas y avoir de gagnants et de perdants. Il ne doit pas y avoir de compétition entre les malades et ceux qui sont en bonne santé, entre les enfants et les personnes âgées. Il doit y avoir un même désir de vie de qualité, malgré les contraintes et les limitations selon les aléas de la vie. Nous savons que c’est par la solidarité, l’engagement, la cohésion sociale que nous avons le plus de chance d’atteindre une qualité de vie optimale. Nous formulons le vœu que l’esprit de solidarité et de cohésion sociale prime pour aborder les enjeux et les défis de 2012. C’est le meilleur gage pour la santé de chacun et de tous. Enfin, quand tout est prêt pour le départ, avec comme bagage la force de la solidarité et la joie du partage, découvrir une nouvelle année, c’est être sûr qu’un bout de rêve va se réaliser. Meilleurs vœux de santé et de bonheur pour 2012.

 


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