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Éditorial (15 novembre 2012)

Jean Hermesse
//Secrétaire général
© A-M Jadoul
Plus d’un million de diabétiques en 2030 ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le 14 novembre journée mondiale du diabète. Elle tire la sonnette d’alarme. La situation est grave : on compte plus de 346 millions de diabétiques dans le monde et ce nombre pourrait doubler d’ici 2030. Mais cette évolution n’est pas inéluctable, nous pouvons agir et même faire reculer la maladie.

Le diabète touche un Belge sur vingt. Précisions utiles cependant, il existe plusieurs types de diabète : le diabète de type1, le diabète de type2 et le diabète de grossesse (qui concerne 2 à 5% des femmes enceintes) ; tous n’ont pas la même prévalence. Le diabète de type 1 (lorsque le pancréas ne produit pas assez ou plus du tout d’insuline, indispensable pour que le glucose pénètre dans les tissus et organes) concerne 10 à 15 % des personnes diabétiques. Il débute plus fréquemment chez les moins de 30 ans. Le diabète de type 2 (lorsque les tissus et organes n’acceptent plus l’insuline) est le plus fréquent : il concerne 85 à 90% des personnes diabétiques et est souvent lié à un surpoids.

Pour tous les diabétiques, le traitement comprend une alimentation adéquate, une bonne hygiène de vie, une surveillance de la glycémie et des contrôles et examens complémentaires. Les diabétiques de type 1 doivent, en plus, réaliser des injections d’insuline tous les jours.

Les acteurs de santé le constatent: le nombre de diabétiques de type 1 et surtout de type 2 augmente rapidement. On parle aujourd’hui d’une véritable épidémie.

Le diabète de plus en plus fréquent

Des données sur la consommation d’antidiabétiques recueillies par la Mutualité chrétienne, il ressort qu’entre 2001 et 2011, le nombre de diabétiques est passé de 319.000 à 542.000 en Belgique, soit une augmentation de près de 70%. Cette hausse impressionnante est observée dans toutes les catégories d'âge, y compris chez les enfants et les jeunes. Elle atteint même un pic chez les enfants de 7 à 12 ans : le nombre de diabétiques y a doublé en dix ans. Près de 10.000 enfants et jeunes de moins de 25 ans souffrent déjà de la maladie. Le diabète s’observe néanmoins principalement chez les adultes : 91% des diabétiques ont plus de 45 ans. Le nombre de patients diabétiques augmente chaque année d’un peu plus de 5%. Si cette tendance perdure, plus d’un million de personnes souffriront du diabète en 2030.

L’impact sanitaire et financier est énorme

La maladie peut affecter considérablement la qualité de vie des patients. Maladies cardiovasculaires, troubles rénaux, affections oculaires et ulcères aux pieds sont autant de complications possibles à mesure que l’âge avance. Le diabète est ainsi la principale cause de cécité.

Les coûts liés au traitement du diabète et aux complications sont énormes : plus de 2 milliards d’euros soit en moyenne 4.600 euros par an, par patient diabétique. Au rythme actuel de propagation de la maladie, dans 20 ans, le traitement du diabète représenterait 10% du budget des soins de santé!

Outre l’impact sanitaire et financier, les personnes atteintes de diabète souffrent d’injustice et d’incompréhensions. Elles doivent parfois faire face à une certaine discrimination, entre autres pour l’accès à certaines professions.

Lutter contre le diabète, c’est l’affaire de tout le monde !

La science pointe un certain nombre de facteurs de risque pour le diabète, comme l'hérédité et l'âge, sur lesquels nous n'avons aucune influence. Mais il en existe d’autres sur lesquels nous pouvons agir, comme par exemple le surpoids, voire l’obésité, ou encore l’accumulation de graisse à la ceinture abdominale et le manque d’activité physique. Aux Etats-Unis, l’obésité est la première cause du recul de l’espérance de vie. En Belgique aussi, la dernière enquête de l’Institut scientifique de Santé publique (ISP) montre que le nombre d’enfants et d’adultes en surpoids ou obèses n’a cessé d’augmenter ces dix dernières années. La situation est particulièrement inquiétante à Bruxelles où le nombre d’enfants obèses a quasiment doublé en dix ans. Le gradient social a aussi un impact, il y a plus d’obèses et de diabétiques dans les milieux défavorisés.

Les recommandations sont simples pour prévenir le diabète de type 2 : bouger plus et manger sainement. A cet égard, la Mutualité chrétienne participe, entre autres, activement à la promotion de l’activité physique pour tous.

Mais au-delà de la prévention, du suivi des professionnels et de la responsabilité individuelle, il y a aussi des responsabilités politiques. Un aménagement du territoire qui favorise la mobilité douce, le vélo, la marche à pied promeut l’activité physique. Une taxation plus importante des aliments et boissons riches en sucre et en graisse, et moindre pour les fruits et légumes par exemple, peut aussi influencer les habitudes alimentaires. La qualité des repas dans les cantines des écoles aura, quant à elle, un impact sur la santé des enfants, etc.

Lorsque toutes ces actions sont combinées, que cela devient l’affaire de tout le monde, les résultats suivent. La Finlande en est l’exemple. En menant une campagne systématique et concertée, ce pays a réussi à enrayer l’augmentation du diabète.

Notre mode de consommation, nos habitudes de vie “moderne” nous rendent malades : le nombre de diabétiques explose avec des conséquences dramatiques en termes de santé et de coût. Cependant le remède est simple : bouger plus et manger sainement. Et ça peut fonctionner ! C’est l’affaire de tout le monde. La Mutualité chrétienne participe à la mobilisation.

Jean Hermesse//Secrétaire général

 


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