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Éditorial (20 septembre 2012)

Plus d'égalité = plus de santé
et de prospérité pour tous

Le dimanche 30 septembre, les syndicats, les mutualités, le mouvement ouvrier chrétien, les organisations de lutte contre la pauvreté du nord et du sud du pays, réunis au sein d’une même plateforme, organisent une action nationale à Bruxelles pour dire non à la pauvreté, non aux inégalités. C’est un combat essentiel, pas seulement pour les plus démunis, mais pour nous tous. Car plus un pays est inégalitaire, moins il est efficace et plus la santé recule.

L’économie est en panne, la croissance est nulle, voire négative, et la population est doublement touchée. Pertes d’emplois, hausse du chômage d’un côté ; plan d’économies du gouvernement belge, de l’autre, qui impose la réduction des allocations de chômage et reporte la liaison au bien-être des pensions et des allocations sociales. La récession et les mesures d’économies vont encore un peu plus creuser les inégalités. Pourtant, en période difficile, il s’agirait au contraire de se serrer les coudes et de renforcer la solidarité.

L’égalité est bonne pour la santé et l’économie

De nombreuses études l’attestent : dans les pays où l’inégalité est marquée, c’est-à-dire où les différences entre les riches et les pauvres sont fortes, il y a davantage de problèmes sociaux et de santé. Maladies mentales, taux d’obésité, grossesses précoces, échecs scolaires, mortalité infantile, violence… augmentent avec les inégalités. Ce qui est en cause semble davantage tenir à la profondeur de l’écart entre les plus riches et les plus pauvres, qu’au niveau moyen de revenu. Ainsi, un pays peut être deux fois plus riche qu’un autre sans pour autant avoir une meilleure espérance de vie générale. Aux Etats-Unis, un des pays les plus riches au monde, comptant un revenu moyen annuel de 47.283 dollars par habitant mais aussi des écarts énormes entre riches et pauvres, l’espérance de vie est moindre qu’au Costa Rica qui globalise seulement 7.842 dollars par habitant. Ce sont les différences de conditions de vie au sein d’un pays qui semblent avoir le plus d’influence sur la santé.

D’un point de vue économique également, l’inégalité excessive n’apparaît pas profitable. Elle rend l’économie moins efficace. En effet, les plus riches n’ont guère besoin des services publics (transports, enseignement…). Il arrive même qu’ils utilisent leurs influences politiques pour réduire les impôts et restreindre les dépenses publiques. Or le manque d’investissements dans les infrastructures, l’éducation, les soins de santé… finit par gripper les moteurs de la croissance.

A l’heure où le gouvernement belge s’apprête à prendre de nouvelles mesures d’économies, les choix ne seront pas neutres. Ils peuvent accroître ou diminuer les inégalités et, ainsi, agir sur la santé et l’économie.

Les mesures d’austérité creusent les inégalités

La stagnation de l’économie, la montée du chômage, la hausse du coût de l’énergie… entraînent une précarisation croissante de nos sociétés. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en Belgique augmente (42.000 personnes en plus entre 2005 et 2010). Le nombre de personnes qui reportent des soins faute de moyens croît aussi. Les revenus d’intégration sociale, les minima des pensionnés et des invalides sont insuffisants pour vivre décemment. La dégressivité des allocations de chômage risque d’envoyer de très nombreuses personnes et familles dans la pauvreté. Si l’Etat n’intervient pas en régulant les marchés et en contrôlant les prix, on assistera à l’explosion des coûts : de l’énergie, par exemple, ou de certains suppléments d’honoraires... Et s’il supprime ou reporte les budgets d’investissements dans les infrastructures, la situation s’aggravera. Des écoles, des routes, des hôpitaux, un réseau ferroviaire entretenus et modernes sont d’une importance fondamentale pour garantir l’accès de tous à des services collectifs de qualité, mais aussi pour notre compétitivité et notre attractivité internationales.

Réduire les allocations sociales, réduire les budgets d’investissement dans les infrastructures publiques, ne pas réguler les prix sont des choix politiques. Ces décisions ne sont pas inéluctables, d’autres choix sont possibles et conduisent à plus d’égalité.

La prospérité pour tous est possible

L’appel de la plateforme pour la prospérité et contre les inégalités ne se limite donc pas à la lutte contre la pauvreté. Il revendique aussi la prospérité pour tous. Cette revendication n’est pas une utopie. Pour la concrétiser, nous devons oser faire des choix politiques différents, principalement dans trois grands domaines.

Premier chantier : la redistribution des richesses. Avant la crise, pendant la crise, encore aujourd’hui, l’écart entre les riches et les pauvres continue à se creuser. Il faut envisager une réforme fiscale au travers de laquelle les revenus mobiliers et immobiliers contribuent davantage à l’impôt, tandis que la fiscalité sur le travail diminue.

Deuxième chantier : les perspectives au long cours. Il faut s’inscrire dans une vision à long terme de nos investissements, créateurs d’emplois durables. Il faut pour cela favoriser les investissements dans le logement, les investissements qui économisent de l’énergie, les investissements dans les énergies alternatives et dans les infrastructures publiques.

Troisième chantier : l’emploi. Nous savons que même un taux de croissance économique de l’ordre de 2 % ne permettra pas de créer suffisamment d’emplois pour réduire significativement le chômage structurel. Si l’on veut offrir une perspective d’emploi durable, il faut oser aborder la question du temps de travail et donc la redistribution de celui-ci.

La pauvreté n’est pas une fatalité ! Nous pouvons réduire les inégalités et ainsi faire progresser la santé et le bien-être de tous. C’est une question de choix et volonté politiques. Alors, rendez-vous dimanche 30 septembre, à partir de 13h, Place Poelaert à Bruxelles, pour réclamer une société plus juste.

Jean Hermesse//Secrétaire général

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