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Éditorial (19 mars 2009)

 

La charte associative:

au tour des parlementaires!

 

 

 

Nous nous étions réjouis dans un édito de juin 2008 de l’avancée des textes de la Charte associative. Les gouvernements conjoints des Régions wallonne, bruxelloise et de la Communauté française l’avaient adoptée. Il était alors prévu que ce texte essentiel trouve un aboutissement concret qui aurait force légale avant la fin de la législature…

 

Il nous est maintenant assuré que les parlements des différentes entités voteront d’ici la fin de la législature une résolution portant sur le texte de la Charte. Une résolution n’a pas force légale! Nous sommes parfaitement conscients que le trajet n’a pas été simple à parcourir et que cela reste donc une avancée remarquable.

 

Quels  sont les principes?

Le texte fondateur d’une nouvelle gouvernance formule différentes balises comme les libertés d’association et d’expression. Parcourons aux travers des énoncés de la Charte les autres principes.

«La légalité: celle-ci implique que les pouvoirs publics fixent a priori les règles de reconnaissance, d’agrément et de financement par voie légale ou réglementaire. (…)

L’égalité de traitement et la non-discrimination: les pouvoirs publics traitent de façon égale et non-discriminatoire les prestataires de services d’intérêt général. Ces prestataires assurent un service égal à tous les utilisateurs sans discrimination. (…)

La complémentarité entre l’action associative et l’action publique: celle-ci implique (…) un souci de complémentarité et non de concurrence(...).

L’évaluation et le contrôle des missions d’intérêt général subsidiées: ceux-ci impliquent que les pouvoirs publics, lorsqu’ils subsidient une association afin qu’elle remplisse une mission d’intérêt général, définissent a priori et chaque fois que c’est possible les critères objectifs d’évaluation et effectuent les évaluations et les contrôles en application de ceux-ci. Parmi ces critères figure la capacité des organisations qui prestent une mission d’intérêt général à respecter les principes d’universalité, d’égalité, d’unicité, de continuité, d’impartialité et de transparence.

L’évolution: ce principe implique que la présente Charte est appelée à évoluer et à être enrichie dans le cadre du dialogue permanent qu’elle vise notamment à organiser entre les pouvoirs publics et le monde associatif.»

Les fondements de ce texte sont donc clairement des principes qui permettent d’assurer une “bonne gouvernance” des institutions politiques publiques.

 

Une préoccupation de l’ensemble des associations

Le Conseil de la jeunesse catholique (CJC) a organisé le vendredi 13 mars un colloque remarquable sur le volontariat et les jeunes. Vous en trouverez un large écho dans les pages de ce journal (page 7). Au cours de cette journée, le CJC a notamment donné la parole à quatre figures de la société civile qui ont interpellé les représentants des partis politiques démocratiques présents. Il est intéressant de souligner que sur les quatre interventions, deux d’entre elles portaient sur la concrétisation de la Charte associative adoptée par les gouvernements de la Région wallonne, de la Région bruxelloise et de la Communauté française. Elles étaient portées par Vincent Gengler, président de la Plate-forme du Volontariat et par Etienne Michel, directeur général du SeGEC (Secrétariat général de l’enseignement catholique).

Cette même problématique a été mise en évidence lors de la conférence de presse de présentation du mémorandum du Mouvement ouvrier chrétien (MOC) dans la perspective des élections de juin (page 4). Une préoccupation portée par l’ensemble du MOC et ses institutions constitutives la CSC, la JOC, les Equipes populaires, Vie féminine, et en particulier par la Mutualité chrétienne, qui reconnaissent le travail législatif et attendent l’application effective sur le terrain.

Pourquoi les institutions et les fédérations représentatives d’actions associatives sont-elles si attentives à la concrétisation réelle de ce dossier ? En ces temps où tout le monde y va de considérations plus ou moins fondées sur la bonne gouvernance, le dérapage incontrôlé des pratiques de marché «irréel» ou «réel» ou sur  l’excès d’Etat, l’écriture dans un texte fondateur des principes qui doivent guider les relations que les autorités entendent entretenir avec le monde associatif et non marchand n’est pas neutre, ni sans importance.

Les secteurs qui sont concernés par l’application de ces règles sont toutes les associations quelle qu’en soit la taille, le projet et la localisation et donc, en particulier, l’ensemble du secteur de la santé, de l’aide aux personnes, de la culture, de l’enseignement… Toutes ces initiatives publiques ou associatives participent au développement économique et social de notre pays. Ces secteurs sont ceux où la croissance d’emplois est la plus importante et où les activités ne peuvent être délocalisées.

Dans ces secteurs, ce n’est pas la simple concurrence, les simples règles du marché qui assureront la qualité de l’offre, ni un prix accessible à tous. Il est essentiel que l’Etat puisse y jouer son rôle de définition de normes claires, d’exigences de qualité, d’encadrement, de formation, d’accessibilité pour tous… Dans la même optique, l’Etat doit veiller à ce que les règles qu’il édicte ne conduisent pas à une concurrence stérile entre le secteur public et les associations sur le terrain ou entre associations.

Les gouvernements conjoints ont donc voté ce texte, les parlements vont prochainement voter une résolution… Nous osons espérer que la prochaine majorité s’attellera à la mise en œuvre.

En tant que responsables d’institutions associatives, nous expliquons et défendons auprès de nos membres et nos collaborateurs l’importance de la gouvernance politique c’est-à-dire le rôle de l’Etat dans la définition des règles et des normes, dans la répartition des budgets en vue de mettre en œuvre des politiques, de la nécessité des règles de négociations et de l’importance de trouver des compromis clairs…  Cette information sur les règles de la démocratie participative et représentative  fait partie de nos responsabilités. L’Etat doit prendre les siennes en respectant également les règles qu’il édicte. La concrétisation par un texte légal de la Charte associative en serait une preuve tangible, pratique et irréfragable!

Alda Greoli

Secrétaire nationale

 


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