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Éditorial (2 avril 2009)

 

L’approche sociale,

moins chère et plus efficace

La crise financière et économique touche de plus en plus les revenus des familles, des pensionnés, des malades. Elle creuse le déficit de l’Etat. Pour traverser cet orage, mieux vaut se serrer les coudes, mieux vaut appliquer des formules sociales innovantes et créatrices de nouveaux horizons, que pratiquer le chacun pour soi ou miser sur une perspective individuelle hasardeuse et étroite, réservée aux “gagnants”.

Les pertes d’emploi, les chiffres d’affaires en baisse, les restrictions sociales entament le pouvoir d’achat de nombreux belges. Le recul des recettes de l’Etat d’un côté et la hausse des allocations de chômage de l’autre côté creusent rapidement le déficit de l’Etat. Pour y faire face et le combler de manière simpliste et classique, on nous présentera le choix politique entre augmenter les impôts et/ou diminuer les prestations sociales.

Cette crise n’est cependant pas banale car elle va au-delà de l’économique, c’est aussi une crise écologique, une mise en question des valeurs marchandes et de “l’ordre” planétaire. Pourquoi ne pas essayer une nouvelle approche sociale et innovante qui inspire et crée de nouveaux horizons ?

 

Oser voir la crise autrement

Pour faire face au déficit de l’Etat, de nouvelles recettes seront certes indispensables et ces efforts devront être répartis en tenant compte des capacités financières de chacun. Mais au-delà de l’équilibre financier, n’est-ce pas le moment d’investir dans des programmes de soutien aux services collectifs, de manière à réduire les coûts quotidiens et ainsi permettre à tous l’accès à une plus grande qualité de vie? Car à quoi sert-il d’augmenter le pouvoir d’achat de chacun si le prix des transports, le coût du logement ou des soins de santé augmentent? En investissant dans les fonctions collectives, on peut réduire la facture de tout le monde tout en offrant une meilleure qualité de vie.

Prenons l’exemple des soins de santé. Pour retrouver l’équilibre budgétaire, certains seront tentés de réduire les interventions de l’assurance soins de santé obligatoire et donc de faire payer plus le patient. A lui, ensuite, de se débrouiller, quitte à payer une assurance complémentaire privée s’il en a les moyens.

Au lieu de laisser chacun se débrouiller avec les primes coûteuses et imprévisibles des assurances privées, il suffirait pourtant de percevoir une cotisation sociale de 60 euros par an pour assurer tout le monde, sans exclusion ni sélection, en matière d’hospitalisation en chambre commune et à deux lits (78% des admissions). Cette approche sociale serait à la fois moins coûteuse et plus efficace.

 

L’approche sociale,

plus simple et moins coûteuse

Assurer les coûts d’hospitalisation en chambre commune et à deux lits de manière collective est nettement moins coûteux que l’assurance individuelle et privée. Pour les gens d’abord (les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés), la cotisation de 60 euros par an serait nettement moindre que les primes payées actuellement dans le cadre des assurances complémentaires. Pour les patients hospitalisés et les malades chroniques ensuite, c’en serait fini des mauvaises surprises financières et du risque d’endettement en cas d’hospitalisation. Pour les entreprises également, car, si la couverture des frais d’hospitalisation en chambre commune et à deux lits est garantie par un système social, elles pourraient réduire les coûts de l’assurance groupe. Assuré de manière collective, le coût de l’assurance hospitalisation (pour les chambres communes et à deux lits) diminue sensiblement et permet d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs, chômeurs, pensionnés et malades tandis que les entreprises peuvent diminuer le coût des assurances groupes.

 

Comment expliquer

l’efficacité de l’approche sociale

A la fois moins coûteuse, plus simple et plus accessible. Il y a un truc!? Comment expliquer cette efficacité?

En premier lieu, il y a la force de la solidarité: tout le monde paie la même cotisation et tout le monde est assuré. C’est la loi du grand nombre, le risque est réparti sur tous et dès lors chacun ne doit plus payer qu’une petite cotisation.

Les frais administratifs sont nettement moindres grâce aux économies d’échelle. En matière d’assurance obligatoire, les frais d’administration des Mutualités sont de 4,5% alors que les frais d’administration des assurances privées s’élèvent en moyenne à 20%. 

Ensuite, l’assurance obligatoire et les Mutualités contrôlent plus strictement les montants facturés illégalement aux patients. Le contrôle de la facture est plus efficace dans un contexte légal et organisé collectivement.

Enfin, la Mutualité ne cherche pas le profit, pas besoin d’augmenter la cotisation avec une marge bénéficiaire.

Appliquer cette approche sociale et investir de manière collective dans les transports, l’enseignement, le logement et les soins de santé permet à la fois de réduire les factures individuelles et d’offrir une qualité de vie plus conviviale.

 

La crise économique que nous vivons n’est pas banale. Elle appelle une approche nouvelle et originale. Osons le pari de l’approche sociale plus prometteuse de convivialité et, tout simplement, plus efficace.

Jean Hermesse

Secrétaire général


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