Éditorial
(18 décembre 2008)
Savoir
arriver, construire et partir…
Le
départ d’une personne (dans ce cas, à la pension) est souvent l’occasion de
lui témoigner l’estime de son entourage (professionnel ou non), de souligner
ce qu’il a apporté à l’édifice et le vide que va engendrer son absence.
Le
départ de Christian Van Rompaey, rédacteur en chef d’En Marche, est, de part
les qualités de son parcours, l’occasion d’aller plus loin dans l’analyse et
de tirer des leçons de sens pour toutes les personnes amenées à prendre des
responsabilités dans nos institutions, mais aussi dans la vie politique ou
le service public.
Qu’inspire
l’engagement professionnel et humain d’un journaliste-philosophe au début du
21ème siècle en pleine révolution culturelle du rapport à
l’écrit, du positionnement politique des institutions et de la trop répandue
négation du rapport à l’histoire ?
Culture et institution
Ce qui caractérise pour
une grande part le fondement de l’engagement professionnel des travailleurs
des institutions telles que la nôtre, et en particulier ceux et celles qui
sont amenés à y prendre des responsabilités, c’est qu’ils doivent être
conscients qu’ils sont des locataires et non des propriétaires de
l’institution.
Que ce statut les oblige
à se mettre au service du bien qui leur est mis entre les mains, qu’ils ont
le devoir d’entretenir les lieux, de les embellir ce qui comprend d’oser les
travaux nécessaires à leur rénovation, d’en consolider les fondations tout
en ouvrant les portes et les fenêtres aux évolutions et qu’ils le
laisseront, le moment venu, à leurs successeurs dans un état égal voire
meilleur qu’il ne leur a été confié.
C’est un engagement
essentiel sur le plan personnel de ne pas se servir de l’institution, mais
de servir celle-ci, c’est-à-dire ses membres, son projet et son rôle dans la
société.
Savoir arriver
Savoir arriver, c’est la
capacité de reconnaître le sens de l’histoire.
Etre nouveau locataire
dans notre institution, c’est savoir que les empreintes des locataires
précédents ont un sens, qu’ils les ont laissées en héritage à la fois à
respecter, à comprendre dans le sens de “prendre avec” pour la durée du
bail, tout en gardant à l’esprit que le monde change et qu’il faut oser
construire activement sur cet héritage et non se contenter de le reproduire.
Savoir construire
Savoir construire, c’est
utiliser les outils de l’institution au profit des objectifs de celle-ci.
En Marche: un journal
dans et pour l’institution.
Parmi les différents
outils (de communication) mis à la disposition du projet de la Mutualité
chrétienne, En Marche, joue un rôle très particulier et essentiel.
Parmi les différents outils mis à la disposition du projet de la
Mutualité chrétienne, En Marche, joue un rôle essentiel. |
D’abord et avant tout
c’est celui d’information des membres sur des sujets de santé mais bien plus
largement aussi sur des sujets de société tels que l’environnement, les
questions éthiques ou sociales, l’éducation, les évolutions de société, des
familles... La législation en matière de santé n’est pas toujours facile à
comprendre. En Marche a un objectif pédagogique d’information et
d’accessibilité pour ses lecteurs.
C’est une publication du
mouvement social mutualiste. Notre rôle dans la société belge ne se limite
pas au remboursement des frais de soins de santé des affiliés. Nous avons un
devoir de représentation, de défense des intérêts des Belges en matière
d’accès à la santé, aux soins de santé, quel que soit leur statut : enfants
et adultes, employés ou indépendants, jeunes ou plus âgés, en bonne santé ou
non …
Notre journal est donc,
à ce titre, une vitrine de nos positions politiques et sociales, reconnu
comme journal de référence pour et par le secteur non marchand et associatif
en général.
C’est aussi un outil au
service des mutualités de votre région et des mouvements socio éducatifs
tels que, entre autres, Jeunesse & Santé, Alteo ou l’UCP asbl, dans leurs
différents projets.
Nous avons fait le
choix, par conviction, que ce journal soit partie prenante et active du
projet social que la Mutualité chrétienne veut défendre. Nous voulons
permettre à chacun de nos membres de connaître la nature et le contenu de
celui-ci au travers d’articles portant sur les sujets les plus divers,
traités avec le plus grand sérieux et accessibles à tous. C’est une manière
de montrer le respect que nous avons pour la responsabilité qui est la nôtre
en tant qu’acteur social.
Savoir partir
Savoir partir, c’est
oser lâcher prise en faisant confiance au locataire suivant.
Quitter un service,
c’est aussi préparer la suite sans la déterminer unilatéralement.
Quand on termine un
bail, il est essentiel de veiller à ce que les locataires suivants aient la
même envie, la même détermination de faire vivre le projet adéquat entre les
murs.
C’est l’occasion de
souligner la chance de l’institution d’avoir trouvé en la personne de
Catherine Daloze, une nouvelle rédactrice en chef de qualité.
Au moment de souhaiter
une bonne route au marcheur, Christian Van Rompaey, j’ai envie de dire que
parmi les colocataires que j’ai croisé dans cette grande maison, il est l’un
de ceux qui a certainement incarné à mes yeux et aux yeux de beaucoup toutes
ces qualités qui font que nous pouvons le remercier pour l’état des lieux
impeccable, et pour la joie que cela a été de travailler avec lui.
Christian, merci pour
cette belle leçon de sens qu’a été ton parcours parmi nous!
Et à toutes et tous, nous souhaitons de très belles fêtes de Noël,
Et déjà une excellente année 2009!
Alda Greoli
Secrétaire nationale |
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