Éditorial
(18 septembre 2008)
Donner
du sens au
sport!
La
période des vacances est déjà loin. Mais jetons un regard dans le
rétroviseur pour pouvoir dépasser les résultats politico-sportifs de l’été
et aller de l’avant.
Vous
rappelez-vous? Cela a commencé en juillet avec un cortège de déclarations
matamoresques sur la Chine, les droits de l’homme, les présences-absences à
la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, la participation ou non aux
épreuves…
C’était à qui irait le
plus vite pour en finir avec cette dictature. C’était l’embouteillage du
sursaut démocratique! Nous allions voir ce que nous allions voir!
Et puis, il y a eu le
mois d’août, les minorités chinoises ou les territoires occupés par la Chine
sont rentrés dans les garages de l’oubli. Les hommes politiques se sont
libérés des ceintures de sécurité du “bien penser” et la cérémonie
d’ouverture, menée de mains d’orfèvre par un des plus grands cinéastes, a
ébloui les conducteurs de nos démocraties, oubliant le chemin qu’ils
s’étaient tracés. Le GPS des droits de l’hommes était tombé en panne! C’est
vrai que la mise en scène était magnifique. Et ce n’était que le début du
spectacle politico-communico-sportif des Jeux!
Et puis, vinrent les
débats belgo-belges sur les résultats des athlètes, les médailles, la
qualité de nos entrainements… Même si nos médailles ont été saluées comme il
se doit par le public, au pays du surréalisme les sorties de route ne sont
jamais loin!
Alors certains,
cherchant sans doute une existence médiatique, ont sorti l’idée des Jeux:
remplaçons les cours de philosophie par des cours de sports. Il faut des
champions pour la Belgique! Et pour cela éteignons ces cours où la pensée
peut trouver une petite lueur pour marcher vers la lumière des médailles, la
révélation des athlètes. La Voie était trouvée, …
Bon! Heureusement, cette
idée n’a pas vécu plus longtemps qu’une lanterne chinoise en papier.
Et si nous donnions tous
du sens au sport?
Voici donc septembre, la
rentrée, les grandes résolutions d’en finir avec cette morosité liée à nos
résultats.
Et la première occasion
se présente de donner un autre sens au sport, un sens qui complète le
premier, qui l’éclaire autrement. Les Jeux paralympiques de Pékin sont
ouverts (et ils se sont refermés le 17 septembre …)
La cérémonie devait être
grandiose mais elle n’a pas été retransmise.
Les athlètes belges et
tous les autres devaient sans doute avoir le même enthousiasme que ceux qui
avaient chauffé les pistes, bassins et tapis avant eux, mais nous ne verrons
pas leurs visages rayonnants, nous ne lirons quasiment rien sur leurs
exploits, le dépassement de leurs limites, le sacrifice de leurs efforts.
Ils ne sont pourtant pas
moins beaux!
Les cours de
philosophies sont bien nécessaires pour m’aider à donner du sens à cette
absence, à ce vide, à ce trou noir de la communication!
Adepte du dépassement et
de l’effort, j’ai poursuivi le chemin à la recherche du sens du sport.
Et si vous nous
permettez, chère lectrice, cher lecteur, ce manque de modestie, c’est au
cœur de la maison des Mutualités chrétiennes que je l’ai trouvé.
Du sport pour tous
Première rencontre de
sens: le sport au cœur de la mutualité et des mouvements, c’est, par
exemple, Sports Seniors, fort de 500 clubs et de plus de 11.000 membres. Le
sport loisir pour les plus de 50 ans est à consommer sans limite d’âge.
Deuxième exemple du sens
donné au sport: ce sont les collaborations de Jeunesse & Santé asbl et de la
Mutualité chrétienne (MC) avec la FRSEL (fédération royale sportive de
l’enseignement catholique). Des milliers de jeunes qui pratiquent une
activité sportive avec des conseils en santé autour du projet de leurs
écoles. Un partenariat qui cadre pleinement dans le projet “Réflexes santé”
de la MC qui regroupe toutes les actions en lien avec la promotion d’une
alimentation équilibrée et d’une saine activité physique.
Mais la rencontre de
sens sur laquelle je mets le projecteur cette semaine est l’ESSOR, la
fédération sportive des invalides et handicapés.
Nous fêterons ses 30 ans
ce samedi 20 septembre. Il n’y aura pas de cérémonie d’ouverture même si
nous y rencontrerons plus d’un grand acteur de la vie. Mais cela sera la
rencontre festive de centaines de personnes qui ont trouvé par le sport
accessible à tous un bien-être, une meilleure santé, de la convivialité même
dans les compétitions, un peu de l’essence de l’esprit des Jeux en somme!
L’ESSOR, ce sont
plusieurs milliers de personnes qui pratiquent un sport, des centaines de
bénévoles qui épaulent des professionnels de l’animation sportive. Loisir
actif et ouvert à tous, le sport à l’ESSOR est avant tout une activité de
détente, une réponse au désir de se faire plaisir et de se dépasser.
Pour la personne
présentant un handicap, la notion de sport bien-être et santé est
primordiale, tout autant que pour les personnes valides.
Le sport défi où l’on
tente de faire, chaque jour, un peu mieux que la veille, permet d’introduire
la notion de progression individuelle, de motivation toujours accrue et
d’épanouissement par le sport.
Le défilé des athlètes adhérant à tous ces cercles, acteurs de
toutes ces rencontres valait bien que nous nous asseyons dans les
tribunes du sport pour tous et que nous les encouragions.
Bon anniversaire à l’ESSOR et longue vie au sport pour tous!
Alda Greoli
Secrétaire générale |
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