Éditorial
(1er février 2007)
L’hôpital doit être
accessible à tous!
Les soins de santé ne sont pas gratuits en Belgique. A l’hôpital
en particulier, une facture sur six dépasse 1.000 euros. Ce n’est
pas normal. Des personnes s’endettent à cause des coûts de soins.
Inadmissible! La Mutualité chrétienne propose un plan d’actions
pour que les coûts hospitaliers soient mieux remboursés par
l’assurance maladie obligatoire, c’est-à-dire que l’hôpital soit
accessible pour tous!
Le
coût des soins de santé se compose de deux parties: celle qui est
remboursée par l’assurance maladie obligatoire et celle qui est à
charge des patients. Les responsables politiques portent toute
leur attention sur la première partie. Ils veulent d’abord
maîtriser le budget de l’INAMI, le budget de l’Etat et éviter tout
déficit. Mais cette maîtrise peut se faire au détriment de la
seconde partie, celle qui est à charge des patients. Et si la
facture à charge des patients augmente, la sécurité tarifaire
recule, l’insécurité des patients croît, l’assurance maladie
obligatoire se troue comme un gruyère et les assurances privées
réservées aux gens riches et en bonne santé s’engouffrent dans les
brèches.
Sur les 123 hôpitaux généraux que compte la
Belgique,
103 appliquent une politique tarifaire sociale en chambre commune et à
deux lits. |
Pour la Mutualité chrétienne, les deux parties, ce qui est
remboursé par l’assurance maladie obligatoire et ce qui est à
charge des patients sont prioritaires. C’est pourquoi nous
surveillons de manière permanente et détaillée depuis 1998
l’évolution des coûts à charge des patients hospitalisés.
Malheureusement ces coûts ont encore augmenté en 2005.
L’hôpital encore plus cher en 2005
En analysant les 700.000 factures payées par les membres des
Mutualités chrétiennes hospitalisés en 2005, on constate qu’en
moyenne le coût par admission est de 492 euros, en hausse de 3 %
par rapport à 2004. Cependant cette moyenne cache de grandes
disparités. Le montant de la facture dépendra du type de service
(chirurgie, pédiatrie, gériatrie), du type de chambre et de
l’hôpital. Ainsi la facture peut varier de 30 euros à plus de
5.000 euros. Cette variation est cependant moindre dans les
hôpitaux qui ne réclament pas ou peu de supplément d’honoraires
dans les chambres communes et à deux lits. Heureusement, ils sont
majoritaires. Sur les 123 hôpitaux généraux que compte la
Belgique, 103 appliquent une politique tarifaire sociale en
chambre commune et à deux lits. C’est important car 76 % des
admissions ont lieu en chambre commune et à deux lits. Donc, en
termes de coûts à charge des patients, un hôpital n’est pas
l’autre et il vaut mieux s’informer avant l’hospitalisation.
Recommandations aux patients
Les suppléments varient donc de manière importante entre hôpitaux,
services, type de chambre. C’est pourquoi la Mutualité chrétienne
propose sur son site internet www.mc.be un module permettant de
comparer les pratiques tarifaires des 123 hôpitaux généraux selon
le type de chambre (commune, à deux lits, à 1 lit), le type de
services (chirurgie, médecine interne, pédiatrie, maternité,
gériatrie) et les divers types de suppléments (honoraires,
matériel médical, supplément de chambre, divers, …). Les hôpitaux
les plus chers sont indiqués en rouge. Par cette indication la
Mutualité chrétienne incite à la vigilance dans ces hôpitaux et
recommande aux patients de demander des informations
complémentaires avant l’admission.
Un plan d’action pour assurer l’accès de
l’hôpital à tous
Par l’information préalable et transparente, on peut certes
réduire les surprises mais on ne peut garantir une sécurité
tarifaire absolue. Or sans cette garantie un risque financier
subsistera et chacun aura tendance à vouloir s’assurer en prenant
une assurance complémentaire. Pour cela la Mutualité chrétienne
propose un plan en trois points afin que l’assurance maladie
obligatoire couvre la majorité des coûts en chambre commune et à
deux lits (76 % des admissions) :
1. Suite aux nouvelles règles de
financement de 2007, les hôpitaux qui ne réclament pas de
suppléments d’honoraires en chambre commune et à deux lits sont
encouragé dans leur politique tarifaire. Les hôpitaux doivent donc
signifier si oui ou non ils respectent les tarifs en chambre
commune et à deux lits en 2007. Nous demandons au Ministre fédéral
de la Santé, Rudy Demotte que le choix des hôpitaux soit publié et
clairement communiqué aux patients. Nous reprendrons cette
information sur notre site internet
www.mc.be
2. Moyennant un budget
supplémentaire de 123 millions d’euros, il est possible de
garantir à tous, sans exclusion aucune, sans sélection ni
segmentation, une totale sécurité tarifaire en chambre commune et
à deux lits. Par ce budget nous pourrions garantir que l’assurance
maladie obligatoire couvre tous les frais qui dépassent 250 euros.
Grâce à cette garantie absolue les assurances hospitalisation
complémentaires deviendraient inutiles (sauf pour les chambres à 1
lit).
3. La Mutualité chrétienne
demande enfin aux responsables politiques d’imposer plus de clarté
et de transparence dans la facture hospitalière, notamment dans la
rubrique ‘frais divers’ et dans la facturation du coût pour le
matériel médical entre les hôpitaux.
L’accès aux soins hospitaliers pour tous n’est pas une utopie
pour la Mutualité chrétienne. Cette revendication est prioritaire.
Nous invitons les partis politiques à l’insérer dans leur
programme électoral.
Jean Hermesse
Secrétaire général
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