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Les moyens financiers nécessaires pour rénover, agrandir et construire des maisons de repos ou des résidences service sont énormes et de grands groupes financiers investissent le secteur. Des institutions sans but lucratif sont rachetées et transformées en “affaire” rentable. Des chaînes de résidence service sont créées. Mais à qui s’adresse l’initiative privée commerciale? Qui peut accéder à ces résidences “full service”? Faut-il laisser le secteur des maisons de repos au secteur privé à but lucratif avec, comme résultat, des inégalités encore plus aigues en termes de qualité de vie? Les pouvoirs publics, fédéral et régionaux, pourraient aussi prendre l’initiative de créer un grand fonds d’investissement social réservé aux institutions sans but lucratif, transparentes dans leur facturation et accessibles aux personnes âgées n’ayant qu’une pension modeste. Pourquoi ne pas réserver une partie du fonds de réserve de vieillissement constitué au sein de l’assurance maladie pour alimenter ce fonds d’investissement social? Sans initiative publique d’envergure, la marchandisation envahira le secteur des soins aux personnes âgées. Les services et les soins seront encore plus discriminatoires selon les classes sociales. Garantir une offre suffisante en soins résidentiels de qualité à des prix transparents et accessibles est un choix politique essentiel.
Un revenu décent pourles personnes âgées dépendantesLa Mutualité chrétienne a montré que les coûts des soins et services à charge des malades chroniques, des personnes âgées dépendantes soignées à domicile seront très élevés: médicaments non remboursés, matériel d’incontinence, garde-malade, transports,… jusqu’à 3.000 euros par mois ! Le coût des maisons de repos augmente aussi plus rapidement que la pension moyenne. Une pension légale décente liée automatiquement à l’indice du bien-être (liaison à l’évolution des salaires), une indemnité forfaitaire modulée selon le niveau de dépendance donneront à chacun de nous la perspective de pouvoir vivre une vie de qualité à chaque âge. Sans revalorisation des pensions légales et sans assurance dépendance, les inégalités vont encore s’accroître. Les pensionnés (minoritaires) bénéficiant d’une assurance groupe et/ou d’une importante épargne privée (encouragée fiscalement) pourront se payer les services et soins nécessaires. Pour les autres, ce sera la règle de la débrouillardise.
Soutenir les réseauxde proximité, les soins informelsLa majorité des personnes âgées souhaite vivre le plus longtemps possible à domicile. En cas de maladie ou de handicap, les soins et services informels prestés par les aidants naturels (parents, amis, voisins, …) sont essentiels pour le maintien à domicile. Sans eux, leur présence et leur aide, le maintien à domicile est tout simplement impossible. Le soutien de ces réseaux essentiels est donc un enjeu fondamental. Il faut les reconnaître et les soutenir à la fois sur le plan financier, organisationnel et psychologique. L’offre des interventions et des aides doit être variée car chaque cas est différent et les circonstances évoluent. Citons parmi les services: la télévigilance, les services de court séjour, les centres de jour, l’adaptation du domicile, les transports, … Il faudra aussi travailler sur l’urbanisme et les logements afin de permettre une plus grande convivialité et favoriser la diversité intergénérationnelle.
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