Éditorial
(1er novembre 2007)
L’allongement de l’espérance de vie au cœur
des
questions politiques
Que ce soit dans le
cadre des négociations fédérales ou au gouvernement wallon qui lui a
consacré une séance spéciale dernièrement, les responsables politiques font
de l’allongement de la durée de vie un atout ou un prétexte à des décisions
importantes.
Avant
toute chose, osons affirmer que c’est une vraie chance!
Que l’allongement de la
vie est le signe d’une société qui a largement amélioré les conditions
d’existence, la qualité de son alimentation, de travail ou de loisirs et de
soins de santé.
Que le plaisir de
regarder, non seulement un grand-père mais également un arrière grand-père
planter des légumes ou récolter des pommes avec ses petits enfants n’a
d’égal que celui d’écouter les petits-enfants et arrières petits-enfants
expliquer à leur arrière grand-mère comment jouer au game boy.
Que la transmission des
petits et grands plaisirs de l’existence ait de beaux jours devant elle est
vraiment une bonne nouvelle!
Revenons aux
responsabilités collectives! Elles portent sur le fait d’accompagner au
mieux ce changement (en 2030, 25% de la population belge aura plus de 65
ans), de permettre au plus grand nombre de vivre ces années gagnées dans les
meilleures conditions sociales et de santé, avec un accès aisé aux services
pour tous.
Ces responsabilités ne
sont pas seulement du seul chef des politiques. En tant que mutualité, en
tant qu’association à vocation de service public, nous avons, nous aussi,
notre rôle à jouer.
D’abord en tant
qu’acteur d’opinion, représentant de nos affiliés, nous revendiquons (avec
d’autres) l’instauration d’une assurance autonomie (comme en Flandre) pour
l’ensemble de la population belge. Cette question devra être tranchée par
les négociations fédérales. Elle est essentielle. Nous revendiquons
également une amélioration des petites et moyennes pensions, avec une
véritable liaison au bien-être des montants octroyés. Cela signifie que la
question du renforcement de la pension de base (premier pilier) est le seul
choix réellement efficace et solidaire, qu’il est celui qui, à terme, aura
le moindre coût social car c’est celui qui réduit le mieux les écarts.
Nous
revendiquons l'instauration d'une assurance autonomie pour
l'ensemble de la population belge. |
Ensuite, dans le cadre
du soutien aux personnes et de l’organisation des services: l’octroi de
moyens supplémentaires aux personnes au travers d’une assurance autonomie
doit s’accompagner de la capacité d’organisation de services de qualité
accessibles à tous, qu’il s’agisse des maisons de repos ou maisons de repos
et de soins, des résidences services, des soins à domicile, de la
télé-vigilance ou du soutien aux aidants proches.
Le choix politique sera
donc de permettre à la fois un renforcement de la capacité individuelle mais
également un renforcement des moyens collectifs par l’augmentation de la
capacité des services organisés.
A nouveau, une question
essentielle se pose aux décideurs: vont-ils laisser le marché s’organiser
comme bon lui semble ou vont-ils, par la prise de mesures, favoriser les
associations et les services publics qui développent des réponses
accessibles à tous à des conditions optimales?
En tant qu’association
et que mutualité, nous avons fait notre choix.
Depuis de nombreuses
années, nous organisons et soutenons, au travers des différentes structures,
des services de qualité: soins et aides à domicile (ASD), télé-vigilance (Vitatel),
service social, conseils en aménagement du domicile et en aides techniques (Solival
Wallonie-Bruxelles) prêt et location de matériel (Espace Solival ou Espace
Santé).
Ce faisant, nous tentons
de remplir au mieux notre rôle d’opérateurs de services, accessibles à tous,
avec des exigences de qualité, mais également en veillant au moindre coût
pour nos affiliés comme pour la collectivité.
Ce faisant, nous nous
trouvons aux côtés des services organisés par d’autres organisations ou
services publics afin que chacun puisse y avoir accès mais également pour
lutter contre une marchandisation et une concurrence accrue dans ces
secteurs.
Troisième aspect et non
des moindres, c’est notre volonté de permettre aux personnes elles-mêmes de
prendre leur place dans le débat et dans la construction de leur avenir.
La Mutualité chrétienne
collabore de manière prioritaire avec l’UCP, mouvement social des aînés,
asbl d’éducation permanente. Ce mouvement, qui compte plus de 40.000
adhérents rien que pour la Wallonie et Bruxelles, porte haut et clair la
voix de ses membres.
Soucieux de l’intérêt de
tous, il s’est penché, dans le cadre d’une plateforme d’aide aux aidants,
sur la délicate question du soutien à toutes celles et tous ceux qui, au
quotidien, prennent du temps afin de garantir également un accompagnement de
qualité aux personnes devenues dépendantes de leur entourage.
Souvent âgés entre 45 et
65 ans (voire plus), les aidants “naturels” ont besoin de reconnaissance et
de soutien. Mais il faut également, et nous revenons à la question de la
responsabilité collective, permettre à ces personnes de pouvoir souffler,
partager avec d’autres, voire se former afin de pouvoir accompagner leurs
proches.
Notre responsabilité d’organisme mutualiste est l’organisation et la
coordination de tous ces aspects afin de servir au mieux les
personnes et nos affiliés en particulier.
La responsabilité du politique sera de définir les contours de ces
politiques, leurs objectifs collectifs et les moyens pour les
atteindre.
Un fameux pacte à sceller!
Alda Greoli
Secrétaire
nationale |
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