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Éditorial (17 octobre 2002)

 

Le budget des soins de santé 2003 est fixé

 

Le gouvernement fédéral a bouclé le budget 2003 et fixé le montant mis à disposition de l’assurance maladie : 15,34 milliards d’euros (un peu moins que 619 milliards de FB).

C’est beaucoup plus que ce que les plus pessimistes redoutaient et ce que voulaient les libéraux. Le Premier Ministre, dans une déclaration antérieure, avait annoncé en effet qu’on appliquerait strictement la norme de croissance de 2,5 % par rapport à l’an 2002.

 

Lire également : La face cachée des chiffres du budget 2003 des soins de santé

 

C’est cependant moins que ce que les mutualités avaient demandé: 15,55 milliards d’euros et beaucoup moins que ce que les prestataires avaient réclamé puisque ceux-ci avaient fixé leurs exigences à 16 milliards d’euros.

Avec ce budget, il faut reconnaître qu’un effort social considérable a été accompli. Cette somme correspond, en effet, à une croissance de 6,47 % si on la compare au budget prévu pour l’année 2002. Mais c’est bien là aussi que se situe le problème. En effet, l’INAMI, dans ses calculs techniques, prévoit pour cette année 2002 un dépassement du budget prévu et le gouvernement annule la prise en compte de ce dépassement. Cela fait une différence de 170 millions d’euros. Impossible de dire aujourd’hui, en cours d’année, ce que sera le résultat 2002. Mais s’il devait y avoir un dépassement, le gouvernement affirme qu’il en prendrait la responsabilité, sans que l’on comprenne très bien ce que signifie exactement cette phrase.

Dans sa note à l’INAMI, le gouvernement détaille également tout le budget selon l’habitude prise par le Ministre des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke, de tout décider lui-même. Cela laisse peu de marges de discussion et de décision aux partenaires sociaux, aux mutuelles et aux prestataires de soins dont c’est pourtant le rôle de décider des affectations au sein du Comité des Soins de santé de l’INAMI.

 

Trois questions se posent à nous au moment où nous recevons ce budget 2003

1. Ce qui est prévu pour les médecins et notamment pour revaloriser les actes intellectuels suffira-t-il pour conclure une convention médico-mutualiste en fin d’année ? Sans convention, pas de sécurité des tarifs et donc problèmes pour les malades. Médecins généralistes et spécialistes doivent aussi s’entendre pour répartir entre eux le budget disponible. Ce n’est jamais simple mais il faut éviter de s’engager dans la voie des conventions particulières ou partielles.

 

2. Les hôpitaux sont en 2002 dans une situation financière difficile. Les nouvelles exigences, des corrections sur les actes techniques et les augmentations barémiques du personnel pèsent lourd. Le budget permettra-t-il de les remettre à flot. Sinon, là aussi des facturations supplémentaires aux patients ne sont pas à exclure et cela porte souvent sur des montants plus importants et non contrôlés.

 

3. Enfin, en ce qui concerne les médicaments, ce qui est annoncé nous laisse très inquiets. En effet, des médicaments, les antiacides notamment, seront moins remboursés (50 % au lieu de 75 %), le système des prix de référence sera étendu et accentué. Les malades ici aussi devront payer plus. Le ministre, à grand renfort de publicité, déclare que le Maf va régler les problèmes (voir explications sur le Maf en page 2). Ce n’est que très partiellement vrai. En effet, les suppléments n’entrent pas dans le calcul du Maf. Et d’autre part, seuls ceux qui ont des petits revenus peuvent en bénéficier.

Ainsi, par exemple en matière de médicaments, les mesures prises provoquent une économie de 2 milliards de FB et la prise en charge par le Maf est chiffrée à 200 millions. C’est donc bien un dixième seulement de la dépense supplémentaire des malades qui sera couverte par le Maf.

 

Le budget 2003 est certes considérable mais il reste beaucoup d’inquiétudes (1).

 

Edouard Descampe

Secrétaire Général

 

(1) Lire également : La face cachée des chiffres du budget 2003 des soins de santé