Editorial (16 mai 2002)
Anniversaire d’une manifestation
Le 20 mai 2001, il y a un an, nous étions 20.000
à manifester à Bruxelles pour un relèvement des pensions
et des allocations sociales. L’écart ne cesse, en effet, de se
creuser entre l’évolution de la moyenne des salaires et la moyenne
des pensions et allocations sociales qui ne bénéficient plus des
revalorisations prévues pourtant par le mécanisme de liaison au
bien-être.
Le dimanche 24 février dernier, nous avons, avec
notre service Aide aux malades, organisé une action de sensibilisation
des ministres et parlementaires aux problèmes des allocataires sociaux.
Cette action appelée “Il est moins cinq” réclamait
essentiellement trois choses dans la ligne de la manifestation du mois de mai 2001
(1):
-
Une augmentation des minima d’indemnités
d’incapacité de travail pour les chefs de ménage et les
isolés.
-
Une augmentation du pourcentage d’indemnité
de 45 à 50 % du salaire perdu pour les invalides isolés comme
c’est devenu le cas pour les chômeurs.
-
Une augmentation des revenus autorisés pour les
personnes à charge afin de ne pas réduire
l’indemnité au taux cohabitant.
A l’occasion du 1er mai, le Ministre des Affaires
sociales a annoncé quelques mesures qui restent d’une
portée limitée, mais constituent des (petits) pas dans la bonne
direction.
En 2003, un minimum est introduit pour
l’indemnité d’incapacité de travail primaire et
l’indemnité d’invalidité pour isolé est
augmentée de 45 à 50 % du salaire perdu. Une de nos revendications
sera ainsi satisfaite. Par ailleurs, le revenu autorisé pour une
personne à charge passe de 623,57 EUR par mois à 636,21EUR.
C’est assez dérisoire, mais comme on dit, c’est dans la
bonne direction.
Plus importante peut-être est la mesure qui concerne
les allocations d’aide aux personnes âgées (APA). Le revenu
autorisé et immunisé était de 9.758 EUR, il passe à
11.793 EUR par an pour les personnes avec charge de famille (475.757FB). Et la réduction de 2/3 appliquée lors
d’une admission en institution sera aussi supprimée au 1er janvier
2003. On estime que 33.000 personnes supplémentaires vont
pouvoir bénéficier de ces changements.
Cette dernière mesure est importante car, bien que
restant dans le régime d’assistance sociale, elle constitue une
forme d’aide fédérale aux personnes âgées
dépendantes. Le mieux serait évidemment de supprimer
entièrement l’enquête sur les ressources comme
l’avaient proposé le député Viseur et le
sénateur Barbeaux dans des propositions de loi restées lettres
mortes.
Après les manifestations de mai 2001 et de
février 2002, c’est bien peu de choses face à une situation
sociale qui se dégrade. Il y a eu aussi l’organisation d’une
table ronde et des promesses de concertation restées sans lendemain. Entre-temps, le gouvernement trouve les ressources nécessaires
pour réduire les impôts.
La convergence européenne impose à juste titre
que toute diminution d’impôts soit compensée par une
diminution de dépenses. Il est aisé de comprendre que les
diminutions de dépenses vont intervenir dans le secteur social. Et
c’est bien là notre crainte et ce qui nous amène à
réagir.
Edouard Descampe
Secrétaire Général
(1) A lire : Un résumé de l'
Enquête de la
Mutualité chrétienne sur la situation financière et sociale des
invalides en Belgique (15 novembre 2001)
ou les résultats complets de l'enquête de la mutualité chrétienne
www.mc.be (rubrique actualité/MC-Informations).
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