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Éditorial (7 mars 2002)

Il est moins cinq pour les invalides

Cela fait plus d’un an que toutes les organisations sociales, et la Mutualité chrétienne en particulier, réclament un meilleur revenu pour les invalides. Cela fait 9 mois que le gouvernement a lancé une table ronde sur la sécurité sociale… Assez de poudre aux yeux ! Les invalides, les handicapés, les militants disent que cela suffit ! Ils l’ont rappelé avec bonne humeur, mais fermeté, au domicile de tous les parlementaires, ce dimanche 24 février à midi moins cinq.

Plus de 190.000 personnes sont en situation d’invalidité, c’est-à-dire que, à la suite d’une maladie, elles se retrouvent incapables de reprendre du travail. Pour vivre, ces personnes reçoivent un revenu de remplacement, une indemnité d’invalidité. Alors que les salaires ont augmenté de 33 % ces 10 dernières années, le montant des indemnités d’invalidité lui n’a augmenté que de 18 % !

Lorsqu’un travailleur est dans l’incapacité de travailler, il touchera une indemnité exprimée en pourcentage du salaire perdu (40 % à 60 % selon la situation familiale). La sécurité sociale lui garantit toutefois un minimum après un an de maladie (situation d’invalidité) : 772,72 EUR (31.171 FB) par mois pour un isolé ; 967,98 EUR (39.048 FB) par mois pour un chef de famille. Ces indemnités sont aussi plafonnées : maximum 1.031,94 EUR (41.628 FB) ou 1.548,04 EUR (62.448 FB) par mois. Comparés aux montants nécessaires “pour nouer les deux bouts”, juste pour ne pas tomber dans la pauvreté, ces minima sont insuffisants.

Le revenu des invalides, en particulier des isolés, doit être amélioré !

C’est pourquoi, le 20 mai 2001, la Mutualité chrétienne a manifesté, avec toutes les organisations sociales, pour que la sécurité sociale, et en particulier la situation des invalides, soit revalorisée en même temps que l’amélioration des revenus des actifs promise via la réforme fiscale.

Conscients que nos revendications devaient être construites, prouvées, calculées, les services sociaux des Mutualités chrétiennes ont interrogé 413 invalides sur leurs conditions de vie. De cette enquête, il ressort que les invalides seuls ou avec des enfants à charge vivent dans une situation de grande précarité (1). Ils sont obligés d’économiser sur l’entretien des logements, l’achat de chaussures et de vêtements, sans parler des activités de loisirs, des cadeaux ou des voyages. La grande majorité ne peut plus épargner. Au contraire, plus de 30 % d’entre eux dépendent de l’aide financière d’autres personnes. La situation sociale des invalides n’est pas non plus très rose : peu de contacts avec les ex-collègues, peu d’engagement bénévole, peu d’activités hors de la maison.

Par cette enquête, nous avons pu montrer que la qualité de vie des invalides, et en particulier des isolés, était vraiment problématique. Étant donné la représentativité des invalides interrogés, que nous remercions au passage pour leur témoignage, la Mutualité chrétienne a pu chiffré un cahier de revendications clair et précis. C’est ce cahier de revendications que les handicapés, les invalides, les militants, ont présenté eux-mêmes au domicile de tous les parlementaires de tous les partis (sauf du Vlaams Blok) du nord et du sud du pays.

De nombreux parlementaires se sont engagés à discuter nos trois revendications prioritaires pour les invalides

Nous demandons avec force que justice sociale soit faite : augmenter les minima de 20 %, augmenter le pourcentage d’indemnisation des isolés de 45 % à 50 %, autoriser un revenu plus élevé du partenaire avant de réduire l’indemnité d’invalidité. Le coût global estimé de ces revendications est de 101,6 millions d’euros (4,1 milliards FB), soit à peine 5 % du budget global pour les indemnités d’invalidité et d’incapacité de travail.

Nous remercions les parlementaires qui, nous ont ouvert leur porte un dimanche matin. Ceux-ci ont été invités à signer une déclaration comme quoi ils s‘engageaient à amener la discussion sur les revenus de remplacement des invalides au sein de leur parti.. En même temps, les handicapés et les invalides leur ont remis un sac de sable symbolisant le fait qu’ils en ont assez des promesses, assez qu’on leur jette du sable aux yeux. Ils veulent des engagements. Nous avons pris bonne note de signatures, plus de 24 (2). Rendez-vous est pris avant les vacances pour le suivi.

 

Faites vos comptes ! Le jour où par suite d’une maladie, vous ne toucherez plus que 40 à 60 % de votre salaire, comment vivrez-vous ? N’attendons pas d’être invalide pour revendiquer une société humaine, une société plus juste.

(1) Lire un résumé : Enquête de la Mutualité chrétienne sur la situation financière et sociale des invalides en Belgique  (15 novembre 2001) ou les résultats complets de l'enquête de la mutualité chrétienne www.mc.be (rubrique actualité/MC-Informations).

(2) Pierrette Cahay-André (PRL-FDF-MCC), Léon Campstein (PS), Jacques Chabot (PS), Christine Cornet d’Elzius (PRL-FDF-MCC), Georges Dallemagne (PSC), Maurice Dehu (PS), Olivier Deleuze (Ecolo), Jean-Pierre Detremmerie (PSC), Nathalie de T’Serclaes (PRL-FDF-MCC), Claudine Drion (Ecolo), Isabelle Durant (Ecolo), Richard Fournaux (PSC), Muriel Gerkens (Ecolo), Thierry Giet (PS), Michèle Gilkinet (Ecolo), Denis Grimberghs (PSC), Marc Hordies (Ecolo), Marie-José Laloy (PS), Josée Lejeune (PRL-FDF-MCC), Anne-Marie Lizin (PS), Joëlle Milquet (PSC), Clotilde Nyssens (PSC), Luc Paque (PSC), Van Grootenbrulle Bruno (PS)… Cette liste rédigée au 1er mars est incomplète. Des parlementaires doivent encore être rencontrés dans les prochains jours.

Jean Hermesse

Secrétaire National

(7 mars 2002)