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Échos de l'actualité sociale et de la santé (22 janvier 2015)


© Marianne Begaux BELPRESS

Les lèvres cousues des citoyens européens

Durant 90 jours, la Commission européenne a consulté la population de l'Union sur un point sensible des négociations transatlantiques : le mécanisme d'arbitrage investisseurs-États. Ses conclusions sont rendues. Les voix des citoyens sont tues.

Rappelons que le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (PTCI ou TTIP) qui se négocie s'appuie sur le principe de libre concurrence qui, aux yeux des promoteurs de l'accord, favorisera le commerce et les investissements de part et d'autre de l'Atlantique. Selon une étude - pas tout à fait - indépendante, l'accord ferait gagner 0,5% de croissance économique à l'Union, 545 euros annuels à ses citoyens et environ 400.000 emplois seraient créés à l'horizon… 2027(1). Great !

Pas si vite… La libre concurrence a un coût : la suppression des "entraves" au commerce, qu'elles soient tarifaires (frais de douanes) ou non tarifaires (protection des travailleurs et des consommateurs, droits syndicaux, protection de l'environnement…). De quoi faire trembler les Européens, anxieux de voir fragilisées les normes et conventions qui protègent leur emploi, leur santé…

Aussi, le Pacte leur coûtera une partie de leur souveraineté. C'est ce que laisse supposer la mise en place d'un mécanisme d'arbitrage investisseurs- États (ISDS) qui permettrait à une entreprise de poursuivre un État si une décision politique faisait de l'ombre à son investissement. En deux mots, des intérêts privés pourraient avoir raison de décisions politiques communales, régionales, nationales…

Face à la grogne citoyenne exprimée sur ce point précis, la Commission a entrepris une consultation publique du 27 mars au 13 juillet dernier. Si le questionnaire, "biaisé" selon certains, ne remettait pas en question la mise sur pied du mécanisme, il laissait tout de même une question ouverte. Brèche dans laquelle se sont engouffrés 97% des 150.000 répondants pour exprimer un avis négatif. Qu'à cela ne tienne ! La Commission entend maintenir le mécanisme.

Primo : le but n'était pas "de recueillir des signes de mécontentement". Secundo : de nombreuses réponses similaires ont été envoyées via des formulaires électroniques pré-remplis mis à disposition des citoyens par des organisations de la société civile. Karel de Gucht, ancien commissaire européen au Commerce, pointait déjà ce phénomène en juillet dernier, déclarant que "les multiples réponses identiques reçues via ces outils seraient considérées comme une réponse unique". Décision confirmée aujourd'hui. Comme le sont les soupçons exprimés par nombre d'associations, de rendre opaques et antidémocratiques les négociations transatlantiques.

//MaC

(1) Lire aussi Le Traité transatlantique, la santé en péril ? dans l'édition d'En Marche du 1er mai 2014.

© Serge Manceau/Belpress

Un merci très prudent à Angelina Jolie

L'inquiétude face au cancer du sein est légitime, particulièrement sa forme héréditaire. Mais elle ne doit pas précipiter les femmes dans des voies peu sûres sur le plan clinique. Le KCE rappelle, tant aux praticiens qu'aux particuliers, l'existence des huit Centres de génétique belges qui allient technologie et encadrement psychologique.

En décidant de subir une mastectomie bilatérale prophylactique (ablation préventive des deux seins), l'actrice Angelina Jolie a marqué les esprits. En faisant connaître sa décision haut et fort, elle a contribué à sensibiliser les femmes à une certaine forme de cancer du sein relativement rare (5 à 10% des cas en Belgique), liée aux mutations de deux gènes appelés BRCA1 et BRCA2.

Le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE), qui dispense régulièrement des avis et conseils étayés en matière de santé, s'inquiète de "l'augmentation exponentielle" (depuis lors) de consultations de femmes "alarmées" dans les services de génétique. Il reconnaît que cette "vague d'inquiétude" permet de sauver des vies, et que les femmes inquiètes ont bien raison de s'adresser aux professionnels de la prise en charge du cancer du sein. Mais il met en garde le grand public.

Primo, la mastectomie bilatérale (et la reconstruction mammaire qui s'ensuit) n'est pas le seul moyen possible de prévention. D'autres manières existent d'exercer le contrôle sur un diagnostic cancéreux, selon des modalités détaillées dans un premier rapport(1).

Secundo, il ne faut pas négliger les risques psychologiques liés à l'utilisation de tests génétiques à réaliser chez soi, commercialisés par des firmes privées pour détecter cette forme de cancer. "Seuls les huit Centres de génétique belges(2) (avec lesquels travaillent les Cliniques du sein) disposent de l'information nuancée et de l'accompagnement psychologique nécessaires". Le KCE en appelle aussi à une meilleure harmonisation des pratiques de ces centres.

Dans un deuxième rapport, le KCE s'inquiète - encore - de la pression commerciale ambiante, mais cette fois à propos des tests de "profilage moléculaire". Ceux-ci permettent de prédire "plus ou moins précisément" le risque de métastases ou de récidive d'une tumeur et, dans certains cas, d'éviter l'épreuve de la chimiothérapie.

Le Centre en appelle à la définition claire - et urgente - d'une ligne de conduite pour les cliniciens, étant donné que certains tests n'ont pas fait la preuve solide de leur fiabilité. Plus généralement, dans ce "tourbillon incessant de nouvelles découvertes" qui marque actuellement le domaine du cancer du sein, le KCE en appelle à une vigilance extrême, tant en ce qui concerne l'efficacité clinique des pratiques que le rapport coût-efficacité des mesures ou l'impact budgétaire du profilage moléculaire.

//PhL

(1) À consulter sur www.kce.fgov.be.

(2) Consulter pour les Centres de génétique : www.telethon.be (rubrique génétique) et, pour les cliniques du sein : www.health.belgium.be (rubrique soins de santé/institutions de soins).

© Michel Houet - BELPRESS

Recul social pour les aidants proches

S'occuper d'un enfant ou parent malade, handicapé ou en grande dépendance oblige souvent l'aidant à mettre sa vie professionnelle entre parenthèses ou à réduire son temps de travail. Jusqu'ici, différentes formules ont permis aux aidants proches de s'en sortir vaille que vaille. Les mesures prises en matière de crédit-temps et de chômage leur font craindre le pire…

Suppression de l'allocation de crédit-temps sans motif dans le secteur privé, restrictions dans les aménagements de fin de carrière, réduction à 50% de l'allocation de garantie de revenu après deux ans aux travailleurs à temps partiel, annulation de la dispense de disponibilité accordée au chômeur indemnisé pour raisons familiales et sociales : ces mesures, prises par le gouvernement fédéral Michel, sont entrées en vigueur le 1er janvier dernier. Le réveil est rude. En particulier pour un grand nombre d’aidants proches, un groupe social composé majoritairement de femmes de la "génération sandwich" (qui doit assumer l'éducation des enfants et la prise en charge des parents âgés). Mais pas uniquement.

Jusqu'ici, les aidants utilisaient ces dispositifs pour assumer au mieux l'accompagnement intensif de leur proche pendant des mois, voire des années, en veillant à garder un minimum d’insertion sociale et professionnelle. "Les réformes auront un impact dramatique, assure Caroline Ducenne, coordinatrice à l'ASBL Aidants proches. Bien sûr, la possibilité subsiste de recourir notamment au crédit temps avec motif (soin à son enfant handicapé jusqu'à 21 ans, assistance à un membre de la famille souffrant d'une maladie grave, soins palliatifs… NDLR). Mais ils ne s'adressent ni ne sont accessibles à tous, loin s'en faut. Et ils n'offrent qu'une solution limitée dans le temps".

L'ASBL demande au gouvernement fédéral qu'il applique un moratoire sur les mesures pour les aidants proches, le temps de proposer d'autres mesures spécifiques à leur réalité. Cela implique que la reconnaissance de l’aidant proche, consacrée par la loi du 6 juin 2014, soit opérationnalisée. À ce jour en effet, ce statut reste une coquille vide. L'association espère rencontrer prochainement les ministres fédéraux de la Santé et de l'Emploi afin de les sensibiliser à la question.

//JD

>> Plus d'infos : ASBL aidants proches • 081/30.30.32 (le jeudi) • www.aidants-proches.be

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