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Échos de l'actualité sociale et de la santé (6 juin 2013)


© SPF

Les images médicales ne sont pas des photos de vacances

Sans la radiographie, l'IRM ou la tomographie (CT-scans), le diagnostic de nombreuses maladies serait quasiment impossible. Mais cette évolution a son revers: la charge effective de radiations liées à ces examens est particulièrement élevée. Le Service public fédéral de la Santé publique entend sensibiliser médecins et patients au bon usage de l’imagerie médicale.

En moyenne, chaque année, nous subissons tous au moins un examen radiographique (y compris dentaire). Par an aussi, un Belge sur cinq subit un examen tomographique (CTscan) et un sur vingt un examen au scanner IRM. Or, la radiologie traditionnelle, les tomographies et les examens de médecine nucléaire (scintigraphie, PETscan...) génèrent des rayons ionisants pour lesquels des risques associés sont avérés en ce qui concerne l'apparition d'un cancer. Les catégories les plus à risques sont les femmes enceintes et les enfants. A noter que la résonnance magnétique nucléaire et les échographies sont des techniques d’imagerie médicale qui, elles, ne génèrent pas ce type de rayonnement et ne sont pas nocives pour la santé.

Par comparaison avec nos voisins, la charge effective de radiations est relativement élevée dans notre pays, particulièrement chez les femmes (même sans comptabiliser les mammographies) et chez les patients âgés. En moyenne, le Belge reçoit une fois et demi plus de radiations que le Français, et jusqu'à trois fois plus qu'un Hollandais !

Une nouvelle campagne de sensibilisation vient d’être lancée par le SPF Santé publique à destination des médecins mais aussi du grand public. Cette campagne, centrée sur le site web www.pasderayonssansraisons.be, explique les différentes techniques d’imagerie médicale (de CT à X), ce que sont les rayons ionisants et quels risques ils représentent exactement. Un quizz permet de tester ses connaissances à ce sujet. Enfin, la campagne invite chacun à réfléchir et peser le pour et le contre avant d’utiliser l’imagerie médicale.

//JD

>> Des dépliants sont à la disposition des patients chez les médecins. Plus d’infos sur www.pasderayonssansraisons.be

© Philippe Lamotte

Bangladesh : le textile se moralise

La catastrophe du Rana Plaza a provoqué un électrochoc dans les consciences. Les marques de vêtements, enfin, bougent. Et s’engagent à produire plus “propre” au Bangladesh. A quand la contagion?

Le constat est cynique : il aura fallu la mort de 1.239 personnes, au Bangladesh, et des centaines d’estropiés ou amputés, pour que les marques occidentales acceptent de signer un accord les obligeant à respecter le personnel qui fabrique les vêtements exportés dans nos économies riches. Cet accord, les H&M, C&A, Marks & Spencer, JBC, Mango, Aldi, Benetton et autres Esprit l’avaient sous le nez depuis plus d’un an, mais tergiversaient. L’effondrement de l’usine Rana Plaza a tout changé. Un mois plus tard, l’accord est signé, fort des 1.150.000 signatures récoltées dans le monde en quatre jours.

“Historique”, commente-t-on chez AchAct, l’ONG belge qui milite en faveur d’une plus grande sécurité et de salaires plus élevés pour les travailleurs du textile. C’est, en effet, la première fois que les acteurs de ce secteur abandonnent les accords volontaires au profit d’un cadre contraignant. En cas de non-respect, tout litige devrait être jugé par les tribunaux des pays importateurs, ce qui met la justice à l’abri des pressions et de la corruption, très présentes dans un pays comme le Bangladesh. Etalé sur cinq ans, cet accord prévoit 25 mesures concrètes, dont la suppression d’une curieuse obligation : celle d’obtenir l’accord du patron d’une usine pour créer un syndicat dans celle-ci. Autres décisions engrangées : la mise sur pied d’un service d’inspection du travail vraiment indépendant, la création de services de sécurité et d’hygiène, la garantie d’anonymat pour les plaignants, etc. A ce stade, il concerne près d’une usine sur deux au Bangladesh.

Mais il y a d’autres déblocages encourageants. Des personnalités européennes de haut niveau (Karel De Gucht et Catherin Asthon) ont menacé de mettre fin au régime de préférence généralisée accordé à ce pays pour ses exportations vers l’Union. De plus, à Dakka (la capitale) et ailleurs, un débat est en train de naître, pour la première fois, en faveur du triplement du salaire de base d’un travailleur du textile (3.000 takas mensuels, là où il en faudrait 15.000 pour faire vivre une famille).

De là à parler de la naissance d’une véritable régulation internationale, il y a un pas. Le textile à bas prix reste une pratique courante au Pakistan, au Cambodge, en Chine, etc. Et, de plus en plus, en Afrique du Nord et en Macédoine… Pour l’heure, AchAct et ses consœurs internationales réclament la juste indemnisation des victimes du Rana Plaza et de l’incendie du Tazreen, fin 2012. Selon les standards de l’Organisation internationale du travail (OIT), il faut verser 58,5 millions d’euros aux familles des victimes. “Les enseignes clientes doivent prendre en charge 45% du total”, réclame Carole Crabbé, d’AchAct.

Bon à ajouter: selon ces ONG, un vêtement “propre” ne coûterait que 5% supplémentaires au consommateur, au maximum. Pour autant que les chaînons de la filière acceptent de raboter leurs marges bénéficiaires…

// PHL

Olivier De Schutter, Prix Francqui 2013

La prestigieuse reconnaissance belge consacre ce juriste de 45 ans, professeur, entre autres, à l’UCL. Une belle chambre d’écho pour ses thèmes de prédilection : alimentation durable, droits de l’homme et gouvernance.

Bien connu dans le sérail universitaire belge, et particulièrement dans celui de la défense des droits de l’homme, Olivier De Schutter a acquis, au fil de sa carrière, une réputation de plus en plus internationale. Logique, lorsqu’on travaille dans le domaine du droit international, de la mondialisation et de l’intégration européenne. Mais cette réputation n’a fait que se renforcer lorsqu’il a été nommé au poste de Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation. C’est là, dans ces hautes sphères onusiennes, en succession du bouillant sociologue suisse Jean Ziegler, qu’il exerce actuellement son deuxième mandat, intervenant auprès des plus grands de la planète pour défendre la petite paysannerie, l’agroécologie, l’agroforesterie, et, plus globalement, le droit à se nourrir d’une manière digne et équilibrée.

C’est pourtant l’ensemble de ses travaux universitaires qui vient d’être couronné et encouragé par le Prix Francqui, parfois surnommé le “Prix Nobel belge”. Ceux-ci portent plus précisément, en matière de droits de l’homme, sur le conflit entre la liberté des agents économiques présents sur le marché et la garantie des droits fondamentaux pour les agents les moins bien dotés. Ils concernent également la question du maintien et du renforcement de la démocratie dans les mouvements de rapprochement entre Etats, à l’échelle européenne ou internationale; et, enfin, sur la mise au point de nouvelles pratiques en matière de recherche scientifique et de gouvernance.

Tout récemment, dans les colonnes du journal Le Soir, il dénonçait l’approche à court terme des dirigeants et leur timidité à revoir la fiscalité sur la “malbouffe”; il mettait tous ses espoirs, en guise d’alternative, dans les multiples initiatives émanant de la vie associative : réseaux de “chaîne courte”, paniers paysans, jardins potagers, renouveau d’une certaine agriculture urbaine, etc.

En perpétuel déplacement aux quatre coins de la planète, Olivier de Schutter, l’un des rares représentants belges dans les cénacles onusiens, garde malgré tout une présence et une disponibilité remarquables dans les espaces de discussion belges et parfois très locaux. On ne peut qu’espérer que ce récent Prix Francqui donne encore plus d’écho à ses prises de position courageuses et visionnaires qui ne lui valent pas que des amis dans d’autres cénacles internationaux (OMC).

// PHL

© Philippe Turpin/Belpress

Fairphone : un smartphone “intelligent”

Acheter un pc ou un téléphone portable “propre” (équitable) : une gageure ! Avec Fairphone, un basculement est peut-être en train de se produire.

5.000 acheteurs potentiels le 29 mai dernier. Près de 20.000 le 4 juin. Pari largement tenu, donc, pour Fairphone, une initiative néerlandaise et britannique qui vise à commercialiser un smartphone “propre”. Pour lancer sa fabrication, il fallait en effet rassembler préalablement 5.000 consommateurs prêts à ‘préacheter’ l’un de ces téléphones (325 euros). En quelques jours, l’affaire a été conclue grâce au Net.

L’initiative revient à Bas van Abel, un entrepreneur néerlandais soucieux de mettre au point un smartphone qui ne repose ni sur l’exploitation humaine, ni sur le gaspillage des ressources naturelles. Eh oui, très souvent, lorsqu’on achète un appareil électronique (PC, GSM, Laptop, tablette…), on cautionne indirectement des pratiques de guerre ou d’exploitation. C’est le cas, tout particulièrement, dans l’Est du Congo où les chefs de guerre se disputent allègrement les revenus des mines et des industries d’étain, de tantale, de tungstène, de cobalt, de cuivre, etc. qui entrent dans la composition de ces appareils. Au prix de viols, massacres et pillages en série.

Parallèlement à ces actes de barbarie – qui se complètent de conditions de travail déplorables pour les mineurs – l’explosion des ventes de matériel technologique contribue à polluer l’environnement. Quantité de matières premières de nos appareils électroniques ne sont pas récupérées ou alors, dans des conditions d’hygiène et de sécurité déplorables. Parfois, les appareils sont volontairement scellés et l’impossibilité de remplacer les pièces déficients favorise de nouveaux achats, gaspillages énormes à la clef.

Bas van Abel reconnaît que son Fairphone ne sera pas 100% équitable. Mais, pour cette première tentative, il tente de le rendre au maximum, reposant par exemple sur des livraisons d’étain issu du Sud Kivu, garanties “propres” par deux structures néerlandaises actives dans le commerce équitable (CFTI et IDH). Dans les milieux actifs autour des achats “responsables”, on regarde l’initiative néerlandaise avec prudence et intérêt. Bas van Abel travaille en effet en collaboration étroite avec de grands opérateurs (KPN, Vodafone) qui pourraient enclencher un cercle vertueux, un peu comme dans le textile (lire “le textile se moralise”).

Un peu partout, en Europe, naissent des alternatives aux téléphones et ordinateurs de la honte(1), le plus souvent à l’initiative d’ONG, mais aussi de grands groupes industriels. Qui, au lieu de continuer à exploiter les ressources naturelles des régions soumises à la guerre ou à la dictature, préfèrent favoriser la collecte, le recyclage et la réutilisation.

//PHL

(1) Lire, à ce sujet, la fiche toute récente et très instructive du “Trade for development Center: “le coût-vérité des GSM et tablettes” – www.befair.be – 02/505.19.37

>> Plus d'infos : www.fairphone.com

© www.voyonslarge.be

Dix bonnes raisons de ne pas faire régime

Les régimes amaigrissants n’annoncent pas le printemps. Il n’empêche. Alors qu’ils montrent leurs limites, ont des effets pervers et peuvent comporter des risques pour la santé, ils continuent à faire de nombreux adeptes. Convaincue de l’importance de changer de regard sur le surpoids et l’obésité, l’ASBL Question Santé livre dix bonnes raisons de ne pas se lancer dans un régime...

Ca ne marche pas”. Voilà bien évidemment la première raison qui doit nous faire fuir les régimes miracles censés nous faire perdre des kilos sans trop d’efforts et en quelques semaines à peine. Ces méthodes ne fonctionnent pas ! “Si les régimes étaient des médicaments, ils ne seraient pas autorisés car, dans 95% des cas, ils sont inefficaces et entraînent une reprise de poids... plus élevée que le nombre de kilos qui auraient été perdus à court terme !”, confirme le Dr Jean- Michel Lecerf, médecin spécialiste en endocrinologie, chef du service de nutrition à l’Institut Pasteur de Lille, et auteur du livre A chacun son vrai poids (Ed. Odile Jacob).

La reprise de poids: tel est le nœud des régimes. Le spécialiste livre quelques éléments d’explication (qui représentent chacun une bonne raison de ne pas faire régime). D’un point de vue psychologique tout d’abord: les régimes stricts sont sources de frustration et provoquent inévitablement, dans une série de situations et d’émotions, une seule envie, celle de craquer et de reprendre ses “mauvaises habitudes”.

Autre facteur explicatif : les mille tentations alimentaires qui s’offrent au quotidien et rendent plus difficiles encore le maintien du poids.

La troisième explication est d’ordre physiologique : le corps qui a connu les restrictions alimentaires va automatiquement effectuer des réserves (stocker les graisses) en prévision de possibles privations (c’est la loi de la survie). On entre donc ici dans un cercle vicieux infernal. Tout se passe comme si notre cerveau se souvenait du poids le plus haut tenu le plus longtemps... pour le retrouver dès que possible.

A force d’effectuer un contrôle mental et de comptabiliser ce qu’on peut manger et ce qu’on doit éviter, on perd ses repères et on en oublie d’écouter son corps et ses signaux de faim ou de satiété. Or, ces sensations sont nécessaires pour réguler l’alimentation et le poids”, affirme encore le Dr Lecerf.

En définitive, “plus on fait régime, moins on s’aime, constate l’ASBL Question Santé. Comme les régimes sont souvent un échec, on se sent nul de ne pas y arriver et on finit par se trouver moche moralement… Pourtant on s’y remet, au risque de se retrouver une fois encore confronté à une déception”. Or, observe l’association, la plupart des gens qui se sentent trop gros ne sont pas en surpoids d’un point de vue médical, et encore moins obèses(1). La volonté de maigrir est souvent d’ordre esthétique : correspondre à l’idéal de minceur valorisé dans notre société occidentale. Un idéal qui se transforme en véritable tyrannie, tout particulièrement chez les femmes et jeunes filles, prêtes à dépenser parfois des sommes folles pour des régimes qui n’allègent en définitive... que leur portefeuille. Que dire alors des risques pris pour la santé : beaucoup de régimes suscitent des déséquilibres dans le corps, surtout s’ils sont pratiques de manière sévère et/ou prolongée : déficit en vitamines, diminution de la masse osseuse, troubles du rythme cardiaque...

De l’avis de nombreux spécialistes, la pratique de régimes alimentaires successifs – et le fameux yo-yo qui en découle – fait clairement partie des facteurs explicatifs de l’obésité aux côtés d’autres comme l’hérédité, la sédentarité, l’abondance alimentaire, le déficit de sommeil, le stress, etc.

Est-ce à dire qu’il n’y a rien à faire d’autre que de laisser filer les kilos en ignorant les risques pour sa santé? “Pas du tout, rétorque le Dr Lecerf. Pour ne pas devoir un jour perdre du poids, le mieux est de ne pas en prendre ou peu. Et pour les personnes en surpoids ou obèses, il n’est jamais trop tard pour se faire suivre par un médecin. Si l’obésité ne se guérit pas (la tendance à regrossir reste toujours là), elle se soigne. La médecine de l’obésité n’est pas une marchande de recettes simples et miraculeuses. Elle adopte un langage de vérité, aborde la personne dans sa globalité, ne limite pas son champ d’action à la perte de poids. Pour le patient, le cocktail du succès passe par la déculpabilisation vis-à-vis de ses difficultés alimentaires, l’écoute et le respect de ses besoins propres, le plaisir de manger, et l’acceptation, aussi, pour faire la paix avec son poids”, conclut-il.

// JD

(1) L’indice de masse corporelle sert de référence pour déterminer les risques pour la santé d’une personne en fonction de son poids.

>> Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.voyonslarge.be ou sur la page Facebook Voyons large. A ne pas manquer : un spot vidéo ironisant les régimes alimentaires, réalisé par Question Santé en collaboration avec le Magic Land Théâtre.

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