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A suivre... (6 novembre 2014)

Black-out électrique : perdre pied ou réagir ?

© GLOBEREPORTS BELGAIMAGE

Le white-out est l'un des pires cauchemars des explorateurs polaires. Soumise à des vents violents, la neige vole dans tous les sens et la frontière entre ciel et terre s'estompe. Face à un véritable mur blanc, l'aventurier est comme pétrifié. Où poser le pied ? Comment garder l'équilibre ? Il risque, aussi, d'y perdre la raison. Allons-nous, à notre tour, perdre pied et raison face au black-out électrique qui menace le pays ?

"Black-out" : le terme est carré comme un ordre et claque comme une détonation dans le fond de la gorge. À peine évoqué, il nous renvoie à nos peurs enfantines du noir et des nuits sans lune. Pas d'électricité ? Pas de connexions ! Pas de lumière ? Pas de vie ! Privés du ronronnement de nos appareils électriques, nous voilà perdus, désorientés.

Il y a de quoi. Un peu à l'image de cette Bruxelloise qui, probablement paniquée à l'idée de voir l'ensemble du réseau électrique déclarer forfait l'hiver prochain, a stocké des réserves d'essence dans son garage. Mauvaise idée puisqu'un incident y a entraîné une explosion puis un incendie. Moins tragique, mais tout aussi significatif de l'inquiétude ambiante: un membre de la Mutualité chrétien ne s'inquiétait récemment, en cas de "délestage", pour la continuité de son traitement d'oxygénothérapie à domicile ; à l'instar de tous ceux - malades, handicapés, personnes âgées - qui se font du tracas à l'idée de voir leur ascenseur, leur chaudière, leur centrale d'appel… les lâcher au mauvais moment.

Le black-out, rappelons-le, c'est la panne généralisée. Tout, ou presque, s'arrête. Les électrons du Royaume entrent en grève. Une véritable poisse, dont le coût est évalué entre 60 et 120 millions d'euros l'heure ! Le délestage, c'est autre chose : une privation d'électricité momentanée et soigneusement planifiée (nous assure-t-on) si l'hiver devait se révéler très froid en Europe. Deux à cinq heures de coupure, annoncées la veille aux personnes concernées, par zones. Rien de très différent de ces pannes d'électricité, parfois interminables, qui nous font maudire notre gestionnaire de réseau. Sauf qu'ici, on sera avertis.

Sur l'air du "retour à l'âge de la pierre", cette perspective a ému, voire scandalisé. "La Belgique à l'heure de la bougie" a-t-on raillé. Chacun s'est employé à désigner les grands responsables : les centrales nucléaires (géantes au talon d'Achille) ; les énergies renouvelables (un brin paresseuses quand le soleil ou le vent jouent à cache-cache); l'Europe (orpheline d'une vraie politique énergétique commune); les États (assis sur leurs prérogatives égocentriques). Et chacun, ensuite, de désigner celui qui devrait idéalement être le premier ou la première à délester : la campagne au lieu de la ville, la Flandre avant la Wallonie, les particuliers au lieu des parc industriels. Piètre tableau, cruel miroir...

D'autres ont préféré rebondir, évoquant la solidarité et revendiquant la créativité. Comme cette plate-forme d'achats énergétiques groupés, qui a (re)martelé les conseils pour économiser facilement l'électricité et rappelé(1) quelques moyens techniques simples pour "réduire solidairement le risque collectif". À la base de leur raisonnement, cette évidence : si l'offre défaille (centrales en panne, sabotées, trop peu nombreuses…), travaillons ensemble sur la demande !

Des exemples ? En Bretagne et en Loire (France), 55.000 personnes et PME se sont portées volontaires pour être alertées par SMS en cas de surconsommation sur le réseau et réduire leur consommation aux moments critiques. Des municipalités françaises ont placé des lampes LED sur leurs guirlandes de Noël, réduisant la consommation de... 80 %. À Rennes, le métro roule déjà un peu moins vite lors des baisses de la production.

Électricité économisée : 11 à 18 %. "Le sens civique, ça fonctionne !", estime un mandataire de cette région(2), évoquant par ailleurs le potentiel prometteur des logiciels domotiques permettant des millions de petites économies d'électricité. "Qu'on le veuille ou non, estime chez nous un cadre d'Ores, le gestionnaire des réseaux de gaz et d'électricité, la consommation d'électricité devra s'adapter à la production. Dans cette pièce-là, le consommateur devra petit à petit jouer son rôle".

Et si on s'y mettait dès cet hiver ?

//PHILIPPE LAMOTTE

(1) La Libre Belgique, 25 octobre 2014.

(2) RTBF La Première: Magazine Transversales, 4 octobre 2014.

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