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A suivre... (16 octobre 2014)

Des lendemains qui n'enchantent pas

© RWLP

À l'heure où le nouveau premier ministre vient de présenter officiellement son programme de gouvernement devant le Parlement fédéral, on sent poindre plus qu'un malaise. Perplexité, inquiétudes, critiques ou angoisses… annoncent-elles une contestation naissante ?

Le calendrier a des accents de schizophrénie en cette mi-octobre. D'un côté, ce sont un saut d'index, un recul de l'âge de la pension, un service à la communauté exigé pour les chômeurs… que le gouvernement fédéral annonce. "Les 'acquis sociaux' ne sont pas supprimés, mais il faudra les mériter, résume l'éditorialiste du journal Le Soir, Béatrice Delvaux. Ce durcissement net se conjugue avec une autre évidence : les mesures prises ne visent pas à réduire les inégalités". De l'autre côté, ce sont une augmentation du revenu minimum et des allocations sociales aux dessus du seuil de pauvreté, davantage d'égalité… que le Réseau belge de lutte contre la pauvreté demande en battant le pavé. Chercher le point de rencontre semble compromis. Les hasards du calendrier avec la journée mondiale de lutte contre la misère – ce 17 octobre – font apparaître farouchement une forme de fossé entre les tonalités.

"Au gouvernement, nous demandons d'accepter des rendez-vous avec la population et ses acteurs pour revoir sa copie", indique, depuis le cortège d'une première mobilisation ce dimanche 11 octobre, la secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, Christine Mahy. "Attention, faites confiance à votre population, lance-t-elle aux gouvernants. Si vous la mettez à plat financièrement, si vous lui donnez d'un côté et lui reprenez de l'autre, vous n'aurez pas des acteurs partenaires au développement de la Belgique avec vous."

"Où est le projet mobilisateur et l'espoir que demain sera meilleur qu'aujourd'hui pour toutes celles et tous ceux qui ont des difficultés à nouer les deux bouts ?", interroge également le président du Mouvement ouvrier chrétien (MOC), Christian Kunsch, à la lecture de l'accord gouvernemental. Pour lui, le gouvernement de Charles Michel fait preuve d'un parti pris flagrant, en "bridant le pouvoir d'achat des travailleurs qui stagne depuis des années, en ne touchant pas aux revenus financiers qui eux ont pourtant augmenté, en forçant l'État et la sécurité sociale à une cure d'amaigrissement dommageable pour la protection des plus faibles, en diminuant le coût du travail sans réelle volonté de lutter contre le dumping social, en annonçant le renforcement des mesures contre l'asile et l'immigration pourtant déjà très restrictives…" Certes les défis pour ce nouveau gouvernement sont importants, reconnaît le MOC. Mais, aux yeux du Mouvement, sa déclaration est frappée par un "déséquilibre flagrant". "Contrairement aux détenteurs de revenus financiers, ce sont les travailleurs et les allocataires sociaux qui contribueront aux efforts d'austérité". Car aucune proposition de réforme fiscale n'est inscrite au programme pour apporter de nouvelles recettes. Pas de traces d'une taxation des plus-values, ni d'une révision des intérêts notionnels. "Il n'y a pas de volonté de faire supporter les efforts par les épaules les plus larges", regrette Christian Kunsch.

Et de pointer du doigt également la composition du gouvernement. "Qui peut croire qu’un parti séparatiste membre de la coalition fédérale, sorti renforcé lors des dernières élections, va mettre son drapeau en poche pendant cinq ans ?, s'inquiète le président du MOC. La NV-A a obtenu des postes ministériels stratégiques dont les Finances, l’Intérieur, la Défense, l’Asile et la Migration… Les premières escarmouches contre les demandeurs d’asile ne sont que la pointe de l’iceberg", prédit-il.

Alors, comme une intention volontariste pour les réseaux associatifs et un avertissement au gouvernement, le président du MOC trace la route à venir : "les mouvements sociaux sont appelés à se coaliser plutôt que d’agir de manière isolée au risque de s’essouffler, tant le front des mesures à combattre est large. Le 'voir–juger–agir'(1) est plus que jamais nécessaire pour lutter contre les régressions sociales."

//CATHERINE DALOZE

(1) Le “voir-juger-agir” est une méthode développée au sein du MOC, en particulier de la JOC, depuis sa création. Elle imprègne la démarche d'éducation permanente. Elle vise à construire une société démocratique. Elle repose sur la conviction fondamentale de la valeur et de la dignité de chaque être humain et sur ses capacités d’œuvrer collectivement au développement de cette société.

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