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A suivre (4 mars 2010)

Trop d’agitation !  Pas assez de sens….

 

Dans un monde où tout bouge à la vitesse du galop, dans un monde de « com » où l’on jongle avec les valeurs devenues slogans, quelques « sages » dont Jean-Marie Pelt, nous proposent des balises bienvenues. Savoir où l’on va, explorer les solidarités, respecter la nature, s’en inspirer, retrouver une vie intérieure…Dans un monde où tout bouge à la vitesse du galop, dans un monde de « com » où l’on jongle avec les valeurs devenues slogans, quelques « sages » dont Jean-Marie Pelt, nous proposent des balises bienvenues. Savoir où l’on va, explorer les solidarités, respecter la nature, s’en inspirer, retrouver une vie intérieure…

 

« Ecoïste »… « Devenez écoïste ». Sur les ondes radiophoniques, le message passe à heures régulières. Rien à voir avec l’invitation à rejoindre un groupe d’admirateurs de l’écrivain Umberto Eco ou avec une simple erreur de prononciation. C’est Batibouw qui bat son plein, et les fournisseurs spécialisés en construction, rénovation et aménagement intérieur en profitent pour mettre le paquet sur leur communication. Ainsi, sur fond de succès grandissant pour l’éco-construction, d’aucuns proposent d’allier économies pour le portefeuille et soins à l’environnement. L’association des deux objectifs soude le terme « écoïste ». Un nouveau concept est né, de même qu’ une nouvelle communauté de ceux qui le mettent en œuvre – le marchand a prévu un groupe Facebook pour soutenir sa campagne. Et de nous sonder : « Etes-vous un écoïste écologique, économique ou fifti-fifti? » Mais, rien n’y fait, l’oreille butte sur ce terme qui laisse entendre qu’une partie de sa contraction, l’égoïsme, est une valeur, que réaliser des économies ne va pas sans une attitude de défense de ses propres intérêts au détriment d’un quelconque altruisme ou d’une solidarité.

 

Ne mélangeons pas les genres, diront certains. Entre les nécessités économiques, les lois du commerce et les valeurs qui nous habitent, où est le lien ? Beaucoup pourtant semblent le (re)chercher. Pour preuve le succès d’orateurs qui, comme Jean-Marie Pelt, voient leur auditoire bien plus peuplé depuis trois ou quatre ans, alors qu’ils parlent de spiritualité pour l’homme moderne, d’écologie au sens large. En somme, alors qu’ils questionnent nos modes de vie à la lueur de nos convictions.

 

Savoir où l’on va

Ce botaniste, pharmacien d’une septantaine d’années, fait salle comble. Jean-Marie Pelt multiplie en effet les invitations à s’exprimer, tel un sage dont la parole séduit par les réflexions qu’elle engendre. De son point de vue, il est grand temps de revoir à la base la discipline « économie » qui ne tient pas compte du patrimoine « terre », qui épuise les ressources de la nature, qui emmène l’humanité dans « un rêve de pouvoir et de domination, au mépris de toute modération et sagesse » (1) ; il est grand temps de généraliser les principes qui sous-tendent l’économie solidaire au travers des mutualités, des coopératives..., de maintenir les équilibres naturels, de retrouver de la vie intérieure. Nous serions face à un choix majeur : soit continuer et se trouver dans l’impasse, soit agir autrement, créer une « nouvelle civilisation laquelle présuppose une véritable révolution culturelle ».

 

Mais peut-être un de nos soucis, est de ne pas savoir où nous allons, de ne pas avoir d’objectifs clairs et partagés, d’avoir oublié nos valeurs… Pourtant, pour traverser un torrent, explique-t-il, inspiré par les propos de Robert Schuman ce bâtisseur de l’Europe dont il fut le secrétaire, il est essentiel de ne pas quitter des yeux l’objectif à atteindre, l’autre côté de la rive, sous peine d’être emporté par les flots.

 

« Lors de la crise financière, fin 2008, j’ai cru qu’on était en train de sortir de la civilisation de l’argent, déclarait-il récemment lors d’une interview parue dans la Libre Belgique, mais on y est promptement rentré. Irons-nous enfin vers une civilisation humaniste, vers une démocratie apaisée et vers la fraternité ? » Il l’appelle de ses vœux.

 

La nature comme inspiration

Ses références, le botaniste s’ingénie à les puiser en grande partie dans la nature. Jardinier dans l’âme, il explore sans angélisme les innombrables systèmes de symbioses et de solidarité mis en œuvre dans les champs, les sous-bois…, « de la pâquerette faisant de l’aide sociale à l’égard de la chicorée en passant par l’acacia qui fournit gîte et couvert aux fourmis ». Non la « loi du plus fort » n’est pas la seule qui régisse le monde vivant ; et les espèces ont inventé d’habiles stratagèmes pour réguler leur agressivité. 

 

Jean-Marie Pelt se retrouve certainement dans les propos de cet autre passionné de nature, médecin celui-là, Jean-Claude Pechère, qui avance que « la capacité des espèces à coopérer pourrait représenter un critère de sélection significatif. L’espèce qui réussit à s’intégrer dans une relation d’intérêt réciproque, celle qui contribue le mieux à la cohérence du tout, trouverait plus facilement un abri, une source de nourriture, une facilité à se reproduire, bref un réseau d’échange d’autant plus accueillant que la nouvelle arrivante offre un service d’échange»(2). La nature nous donne cette leçon à nous autres humains, déclare le botaniste français : l’égoïsme est la maladie mortelle des plus forts, et la solidarité la force indéfectible des faibles (3).

 

Soigner notre spiritualité

Aujourd’hui, nos modes de vie nous font croire que nous avons des quantités de besoins. Nous vivons dans une forme d’agitation effroyable, considère Jean-Marie Pelt. Pour cet homme aux convictions chrétiennes affichées, apprendre à se construire une vie intérieure, à la mettre en pratique est de la plus haute importance dans un monde où tout se complique, tout change en permanence, où nous sommes de plus en plus « dénutris sur le plan spirituel ». Arrêter tous les engins – téléphone, portable, connexion internet… –, arrêter de papoter, de tapoter de gauche à droite, rester avec soi-même et regarder le ciel… l’exercice qu’il nous propose vaut la peine d’être expérimenté, et répété.

 // Catherine Daloze

 

(1) Jean-Marie Pelt, Nature et spiritualité • éd Fayard • 2008

(2) Jean-Claude Pechère, Le soleil et l’ombre • éd. Racine • 2008. Lire l’article Coopérer, c’est naturel, paru dans En Marche le 4 septembre 2008 • www.enmarche.be

(3) Jean-Marie Pelt, La raison du plus faible • éd. Fayard • 2009.

 

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