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A suivre... (1er octobre 2009)

 

 

Apprivoiser le stress

Le stress. Voilà bien un mot que nous comprenons intuitivement car nous le ressentons dans toutes sortes de situations, au point parfois de nous laisser submerger et de nous rendre malades. Avec, pour corollaire, cette question fondamentale que se pose tout un chacun sans vraiment de trouver de solution satisfaisante: comment lutter contre ce stress? Et si l’on revenait à l’essentiel en cultivant la sagesse et en apprenant à vivre l’instant présent?

Dans son usage populaire, le stress est devenu un terme général connotant toutes les différentes pressions dont nous faisons l’expérience dans notre vie, des plus anodines et insignifiantes aux plus graves et lourdes à endurer. Les embouteillages quotidiens, les files aux caisses du supermarché, les délais d’exécution d’un travail, la perspective d’un voyage, le conflit conjugal, le décès d’un proche: le stress évoque en fait la tourmente de notre vie. Il fait donc intimement partie de celle-ci, de manière complexe, car le stress est à la fois la cause des pressions, la réaction à ces pressions et l’état dans lequel se trouve celui qui réagit.

Le concept de stress suggère que, d’une façon ou d’une autre, nous faisons continuellement face à la nécessité de nous adapter aux situations qui se présentent à nous. Si le niveau de tension est adapté à la situation, à l’action, le stress est bénéfique. Certains individus vous diront que le stress est vital, décuple leurs chances de mener à bien ce qu’ils ont entrepris et est même la condition sine qua non de leur réussite socioprofessionnelle.

Si, au contraire, le traumatisme ou la menace paraissent trop élevés, le stress provoque un ensemble de réactions physiologiques (sueurs, accélération du cœur et de la respiration…) et psychologiques (inquiétude, troubles du sommeil…) négatives, inhibitrices. Une situation prolongée ou répétée de stress entraîne alors une fatigue, un épuisement, voire une usure extrême de l’organisme ou une dépression profonde. On sait également que le stress joue un rôle déterminant dans l’apparition de maladies, notamment cardio-vasculaires.

 

Un stress croissant

Au cours de ces quinze dernières années, le monde a énormément changé. Pensons simplement aux ordinateurs portables, aux téléphones mobiles, à Internet, à la révolution digitale, qui accélèrent le rythme et nos styles de vie. A l’ère de la mondialisation, les exigences de productivité augmentent dans le milieu du travail tandis que les pressions à l’activité se renforcent également à l’égard des sans-emploi. L’urgence envahit tous les espaces de notre vie et, si l’on pense avoir plus de temps devant soi, on en fait toujours plus.

Comment renverser cette tendance? Comment lutter contre le stress qui envahit nos vies? Il n’y a certainement pas une réponse unique à ces questions. Il y a lieu, au regard des différentes disciplines qui interrogent le stress, de croiser les apports de celles-ci et de conjuguer les approches médicales, sociologiques, psychologiques, philosophiques même.

Le fait que le stress renvoie naturellement à l’individu, à sa manière propre de réagir aux facteurs stressants, ne doit pas nous faire oublier qu’il interroge notre société toute entière et implique une mobilisation collective, une action politique, pour améliorer les conditions de travail, la mobilité, la sécurité, la protection sociale, la justice… Autant de facteurs externes, sources de stress et de tourmente…

 

De la fuite à la paix intérieure

Sur le plan personnel, il n’y a pas de solution simpliste ou rapide au problème du stress. Certains tentent de se “déstresser” en prenant du temps pour soi: sport, relaxation, lecture, massage, sophrologie, yoga, soins du corps, créations artistiques…  toutes choses en somme qui permettent de conserver un équilibre, de recharger ses batteries, de s’épanouir.

Par contre, certaines personnes essaient d’éviter le stress pour se protéger des expériences de la vie ou de s’anesthésier d’une manière ou d’une autre pour y échapper. Mais si la fuite et l’évitement deviennent nos stratégies habituelles de gestion de nos problèmes, ceux-ci se multiplieront au lieu de disparaître. Ce qui s’en va, par contre, c’est notre pouvoir de croître, de changer, et de guérir. En fin de compte, faire face à nos problèmes est en général la seule façon de les dépasser.

“Il existe un art de faire face aux difficultés, qui conduit à des solutions efficaces, à la paix intérieure et à l’harmonie, explique Claude Maskens, psychothérapeute. Il s’agit de la mindfulness, l’art de vivre consciemment et d’être présent d’instant en instant. La mindfulness se cultive par une attention délibérée aux choses auxquelles nous n’accordons habituellement jamais le temps d’une pensée”. Egalement traductrice de l’ouvrage de référence sur la réduction du stress basée sur la mindfulness (1), Claude Maskens poursuit: “Cette forme de méditation, expurgée de toute connotation religieuse et spirituelle, développe dans notre vie de nouvelles formes de contrôle et de sagesse, basées sur notre capacité intérieure à nous détendre, à faire attention, à être conscients et à développer une vision pénétrante loin de notre mode de vie en pilote automatique. Cultiver la pleine conscience veut dire recentrer et solliciter nos énergies gaspillées, apprendre à nous apaiser suffisamment pour entrer et demeurer dans des états de relaxation profonde”.

Stress du temps, burn-out professionnel, stress alimentaire, insomnies, angoisses, anxiété, stress social, stress lié aux douleurs et maladies chroniques: autant de champs explorés par la pleine conscience qui livrera à chacun des clés de compréhension et, surtout, l’aidera à découvrir et mobiliser ses ressources intérieures de travail et de guérison au cœur de la tourmente (2). “Il n’est pas question de nier nos émotions mais de moins se laisser emporter par elles, de les maîtriser. La pratique de la méditation est un voyage vers une meilleure santé si nous avons la volonté de faire attention à chaque instant, et de nous souvenir que nous n’avons que des instants à vivre…”, conclut Claude Maskens.

Joëlle Delvaux

 

(1) “Au cœur de la tourmente, la pleine conscience” – Jon Kabat-Zinn – Traduction de Claude Maskens – Ed. De Boeck – 2009 – 36EUR – Chez le même éditeur, à lire aussi: “La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la dépression” – 30EUR.

(2) Le programme de réduction du stress basée sur la mindfulness, du Dr Jon Kabat Zinn, a été créé à la clinique de réduction du stress de l’Université du Massachussets et est appliquée aux USA depuis la fin des années 70 auprès de milliers de patients. Cette méthode comporte 8 séances hebdomadaires induisant 8 semaines d’apprentissage quotidien. Elle est proposée en différents lieux en Belgique.

Infos: www.association-mindfulness.orgwww.pleineconscience.be

 


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