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A suivre... (5 avril 2007)


 

Le gouvernement belge réagit

énergiquement à la mise en demeure

de la Commission européenne

 

Ce 30 mars, le Conseil des Ministres a approuvé le projet de réponse de l’Etat belge à la mise en demeure de la Commission européenne relative au défaut de transcription des directives européennes d’assurances dans la loi sur les mutualités.

La mise en demeure faisait suite à une plainte des assureurs commerciaux à l’encontre des activités complémentaires des mutualités et surtout de leurs services hospitalisation et petits risques indépendants qui, contrairement aux assurances commerciales, ne tombent pas sous le champ d’application de la législation européenne sur l’assurance non-vie (1).

 

Mise en demeure de la Commission européenne

Le 12 décembre 2006, la Commission européenne adressait à la Belgique une mise en demeure considérant que la législation belge régissant les services complémentaires des mutualités n’était pas conforme à l’application des première et troisième directives européennes relatives aux assurances non-vie. Pour la Commission européenne, les services complémentaires des mutualités entrent en concurrence avec les produits des entreprises d’assurances qui sont soumises aux directives non-vie. Elle considère que les services complémentaires en matière d’hospitalisation et de petits risques doivent aussi satisfaire aux mêmes dispositions. La Commission demande au gouvernement belge d’adapter en conséquence la législation sur les mutualités au droit européen sur les assurances.

Après examen de la réponse du Gouvernement belge, la Commission peut soit mettre fin à la procédure lancée, soit la poursuivre. Celle-ci pourrait ainsi aboutir devant la Cour européenne de Justice qui, in fine, devrait trancher. Mais avant d’en arriver à ce développement ultime, on disposera sans doute d’une période suffisante (plusieurs mois) pour échanger des éléments d’informations complémentaires avec la Commission et rechercher des solutions appropriées.

 

L’enjeu

L’application des directives assurances non-vie aux activités complémentaires des mutualités serait sans conteste lourd de conséquences pour le système belge de sécurité sociale, non seulement en termes financiers, mais également au niveau de la prise en charge des prestations de santé et d’incapacité, à l’égard de la dynamique du mouvement mutualiste et sur l’ensemble des principes et des spécificités du modèle belge de protection sociale. L’application des directives assurances non-vie imposerait notamment que les services complémentaires soient gérés dans une entreprise agréée pour faire de l’assurance.

Les directives européennes concernées, adoptées en 1973 et en 1992 étaient destinées à promouvoir le libre établissement des entreprises d’assurances en Europe et la libre circulation des produits d’assurances (libre prestation des services dans l’Union européenne). Toutefois, des exigences établies par les directives européennes sont déjà inscrites dans la loi belge sur les mutualités. Celle-ci englobe également une série de garanties pour l’affilié. Mais, elles sont adaptées à la spécificité des mutualités qui exercent des activités mettant en œuvre le principe solidarité, qui sont dépourvues de tout but de lucre, qui n’opèrent pas de sélection de risques et dont la finalité est la santé et le bien être. En outre , les mutualités belges n’exercent pas d’activité transnationale.

 

Le gouvernement belge réfute l’argumentation de la Commission européenne

Après avoir rappelé que les mutualités sont à l’origine de la protection sociale et n’ont eu pour finalité que de la développer, le Gouvernement belge avance principalement les arguments juridiques suivants:

Chaque Etat membre est libre d’organiser et de gérer son système de santé et de sécurité sociale sur base de l’article 152 du Traité en respect du principe de subsidiarité; en conséquence la Belgique définit les règles qui s’appliquent dans ce domaine et donc celles relatives aux activités complémentaires des mutualités;

Les services complémentaires des mutualités constituent un volet du système de protection sociale belge qui confère à l’Etat belge le droit de légiférer de manière propre pour veiller à la bonne organisation et à la gestion de ces services;

Il s’agit d’activités que l’on doit ranger dans le champ non économique au même titre que les régimes de sécurité sociale, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas soumises aux principes du Traité;

En tout état de cause, ce sont des activités d’intérêt général qui doivent être exonérées de l’application des principes du Traité dans la mesure où ceux-ci pourraient faire obstacle à la réalisation de leurs objectifs;

Enfin, la loi sur les mutualités comprend également de nombreuses dispositions adaptées pour protéger les membres contre l’insolvabilité ou les garanties financières insuffisantes, telles qu’elles figurent dans les directives d’assurances.

 

En conclusion

L’issue de la procédure lancée par la Commission européenne revêt une importance primordiale pour l’avenir des mutualités en Belgique. Si la Commission oblige la Belgique à tailler les assurances complémentaires mutuellistes à l’aune des produits des assurances commerciales, les personnes les plus vulnérables seront les premières victimes et l’exclusion sociale s’accentuera encore. Ce sont, en effet, les personnes les plus fragilisées sur le plan socio-économiques et celui de la santé qui ont le moins souvent accès aux produits des assureurs commerciaux qui cherchent prioritairement à faire le plus de profit possible. Leur logique diffère en tout point à celle de la solidarité que les mutualités poursuivent dans toutes leurs activités.

 

Outre les conséquences sociales, l’impact financier sur la protection sociale, l’intégration des services complémentaires mutualistes dans une entité juridique distincte, de type commercial, briserait la vision dans laquelle l’assurance maladie obligatoire et l’assurance maladie complémentaire doivent s’inscrire pour réaliser le même objectif, à savoir: offrir à chacun l’accès à des soins de santé abordables financièrement et de qualité.

 

______________

(1) Voir En marche, 21 décembre 2006 http://enmarche.be/A_suivre/2006/Mise_en_demeure_commission.htm

 


 

 

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