A suivre... (15 septembre 2005)
Le médecin de famille, une personne de
confiance
Les patients sont très fidèles à leur médecin de famille, lui
reconnaissent de grandes qualités et sont satisfaits de la relation qu'ils
entretiennent avec lui. Tels sont les principaux enseignements de la vaste
enquête menée par l’UCP, mouvement social des aînés, auprès de quelque 5.
900 personnes âgées de 50 ans et plus.
Pour lire
les résultats de l'enquête : cliquez ici
"A l’occasion de diverses
rencontres, des animateurs de l’UCP ont été frappés par l’importance
accordée par les aînés à la relation qu’ils entretiennent avec leur médecin
de famille", explique d'emblée Patrick Pietquin, Secrétaire général de
l'UCP. Cette relation, apparemment perçue comme primordiale dans le contexte
thérapeutique, faisait l’objet de commentaires et d’évaluations parfois
contradictoires, selon les cas. Saisie de la question, la commission Santé
du mouvement, conduite par Emilie Bert, Vice-Présidente du mouvement, a dès
lors décidé de lancer une vaste enquête dans le but d’objectiver la qualité
de cette relation et l’impact de celle-ci sur l’attitude des aînés à l’égard
de leur santé. Publiée dans la revue du mouvement et dans le journal En
Marche en octobre 2004, cette enquête a également été diffusée parmi les 500
groupements locaux de l’UCP.
Des patients fidèles
Le taux de réponses impressionnant de cette enquête (5.878 réponses) en
assure la validité et donne un poids incontestable aux résultats. La moyenne
d'âge (67 ans) est également un élément important qui éclaire le
vieillissement de la population et le souci croissant des personnes pour
leur santé, l'âge avançant.
Heureuse
surprise : la toute grande majorité des aînés se déclarent fidèles à leur
médecin de famille et ils le choisissent essentiellement en raison de la
proximité ou de la réputation de celui-ci. Les contacts avec le médecin sont
nombreux et constituent une occasion de dialogue orienté vers la santé du
patient. Ces rencontres sont aussi l'occasion d'insister sur les aspects
préventifs essentiels comme la vaccination, le dépistage du cancer ou encore
la prévention des maladies cardio-vasculaires. Preuve d'une confiance
établie, la majorité des patients disent d'ailleurs pouvoir aborder tous les
sujets avec leur médecin de famille. Petit bémol: le prix des médicaments
reste un sujet difficile à aborder pour la moitié des répondants. Pourtant,
90 % se disent prêts à prendre des génériques pour payer moins chers leurs
médicaments. S'il y a donc une prise de conscience évidente des généralistes
et des patients par rapport au coût des médicaments, il reste encore du
chemin à parcourir pour que les médicaments génériques soient davantage
abordés comme tels en consultation et prescrits par le médecin.
L'enquête montre aussi que les patients sont très satisfaits des
informations reçues par leur médecin sur leurs problèmes de santé et les
traitements prescrits. Ils le sont un peu moins pour ce qui concerne les
effets secondaires des médicaments mais il faut reconnaître qu'une
information trop précise à ce propos risque d'inquiéter inutilement le
patient, voire même d'augmenter le risque qu'il ne consomme pas les
médicaments prescrits. L'importance de prévenir le patient de reconsulter en
cas d'échec ou d'effet secondaire du traitement est sans doute une façon de
pallier cette carence d'informations. L'enquête est rassurante à ce propos:
quand le traitement ne fonctionne pas, plus de 80 % reprennent rendez-vous
ou retéléphonent à leur médecin de famille…
Première ligne
Les patients considèrent réellement leur médecin de famille comme un
référent en matière de santé. La tenue de leur Dossier médical global en est
une preuve. Une seconde est qu'en général, ils passent d'abord par leur
médecin de famille avant de consulter un spécialiste. Dans les faits, seules
la gynécologie, l'ophtalmologie et la dermatologie ne font pas l'objet d'un
passage préalable par le généraliste. Ceci tendrait à indiquer qu'un
principe d'échelonnement entre médecin généraliste et médecins spécialistes
est acceptable. Dans la pratique, il a déjà largement lieu, ce qui est
rassurant. Il reste qu'une information et des incitants devraient être mis
en place pour revaloriser cette première ligne. Il y a même urgence car les
jeunes candidats à la médecine générale ne sont plus légion, tant le métier
s'est dévalorisé.
Pourtant, les patients l'aiment, leur médecin de famille et ils lui sont
reconnaissants. Ils apprécient ses compétences médicales mais aussi sa
capacité d'écoute et de conseils, son respect d'autrui… En d'autres mots,
ils reconnaissent ses qualités humaines … tout en exigeant de lui des choses
quasi inhumaines dont les plus importantes sont certainement une
disponibilité et une accessibilité sans limites ou à peu près. Certains
répondants de l'enquête n'ont-ils d'ailleurs pas proposé de sous-titrer
cette enquête « Mon médecin de famille, ce héros … » ? Un terme qui
en dit long!
Information et débat
"Nous nous réjouissons de voir les aînés prendre en main leur santé et
adopter un comportement responsable en la matière", commente Patrick
Pietquin. "Les nombreux commentaires accompagnant les réponses au
questionnaire en sont la preuve. Nous ne comptons cependant pas en rester là
: dans les mois qui viennent, le mouvement poursuivra son travail de
conscientisation. Il entamera une action dans les domaines qui demandent
encore information et débat : les médicaments génériques, le dossier médical
global, le rapport entre médecins généralistes et médecins spécialistes …",
précise encore le Secrétaire général de l'UCP.
Joëlle
Delvaux
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