Pourquoi pas un jardin potager?

Profiter de légumes frais et de saison, mais aussi de l’exercice au grand air et d’une convivialité retrouvée avec d’autres jardiniers… voilà quelques bons arguments pour retrouver le chemin du potager, qu’il soit construit sur le modèle du traditionnel jardin ouvrier ou, plus spontané, du jardin de curé.

Il faut d’abord vaincre quelques résistances, la moindre n’étant pas celle du manque de temps. Commencez honnêtement par faire l’inventaire des tâches que vous pourriez avantageusement convertir à la culture d’une petite parcelle de terrain. N’ayez crainte! Un jardin potager, ce n’est ni un parc ni une entreprise agricole!

Commencez modestement. Une petite parcelle de trois mètres sur quatre suffira à des débutants. Cela vous donnera, par exemple, vos premières herbes aromatiques (thym, basilic, sauge, persil, ciboulette…) destinées à parfumer à peu de frais vos plats cuisinés. Elles tiendront mieux en pleine terre que dans un pot placé dans votre cuisine.

Des légumes à repiquer

Sur un petit espace, on peut cultiver 2 ou 3 variétés de salades qui se succéderont de la fin du printemps à la fin de l’automne. Avant de vous lancer dans des semis hasardeux, faites un tour sur les marchés locaux. Vous y trouverez un choix de salades prêtes à repiquer dans le jardin. Au prix qu’atteignent aujourd’hui les salades préparées, vous aurez vite compris où est votre intérêt. Les enfants participeront à la récolte et seront fiers de ramener à la maison “la salade du jardin”. Ils participeront à la joie du potager grâce à des plantations de radis ou de petits oignons. Les haricots verts sont aussi une culture facile et productive pour toute la famille.

Avant de commencer un potager veillez à choisir un bon emplacement. L’idéal est qu’il soit protégé des vents du Nord, toujours froids, et exposé au Sud pour profiter au maximum de la lumière et du soleil. Evitez la concurrence des arbres, non seulement à cause de leur ombre, mais aussi parce que leurs racines vont puiser des ressources indispensables pour vos légumes. Si vous avez de la place, réservez un espace pour le compost, pensez à une petite cabane pour ranger vos outils de jardin, le plus près possible de votre espace de travail.

En premier lieu, il vous faudra préparer minutieusement le terrain. C’est sans doute le moment le plus difficile, physiquement parlant. Mais c’est une étape déterminante pour la suite. Il faudra débarrasser au maximum le terrain des herbes dites mauvaises, parce qu’envahissantes, que sont le liseron, le chiendent, voire les chardons. La première fois, il faut bêcher à grosses mottes. Les intempéries se chargeront de les réduire. En avril, il sera encore temps de passer le terrain à la grelinette afin d’obtenir un sol assez fin pour accueillir les semis ou les petits plans achetés au marché une fois passé le risque de gel.

Améliorer la terre

La terre de votre jardin pourra être améliorée si elle est, soit trop sablonneuse, soit trop lourde. Les terres légères ont besoin d’être amendées par du terreau ou d’une bonne terre de consistance moyenne prise dans une autre partie du jardin ou en provenance d’un jardin voisin. Les terres lourdes seront améliorées par du sable grossier. Tout jardin a également besoin d’un bon engrais, organique de préférence. S’il ne faut pas forcer sur les engrais, il faut au moins savoir que chaque légume a besoin d’azote, de phosphore et de potassium.

Chaque année, votre jardin, s’il est bien entretenu, verra sa production s’améliorer. Pour ne pas épuiser le sol et protéger les plantes de maladies qui leur sont propres, on ne plantera pas la même espèce au même endroit plusieurs années de suite. On veillera à assurer une rotation des cultures entre les trois grandes familles de légumes: les foliacées (légumes à feuilles comme les choux), les légumes à racines (comme les carottes), et puis les autres comme les haricots ou les tomates.

En ville aussi

Ces quelques conseils de base vous donneront peut-être l’envie de (re)créer un petit jardin potager à côté de votre jardin d’agrément. Celui-ci est tout à fait possible en ville… si les murs ou les façades voisines vous laissent assez d’air et de lumière! Après tout, beaucoup de citadins ne sont distants que de quelques générations d’ancêtres vivant à la campagne.

Non seulement vous bénéficierez d’une nourriture saine qui n’aura pas eu à franchir 2 ou 3.000 kilomètres avant d’atterrir dans votre assiette, mais en travaillant dans votre potager, vous entretenez votre forme physique et votre santé.

N’oubliez pas d’installer un banc auprès de vos plantations ! Les jardins familiaux sont des havres de paix qui aident à faire face à une vie quotidienne parfois épuisante. Ils peuvent être aussi l’occasion d’une passionnante vie communautaire grâce aux nombreuses associations, comme celle des “jardins solidaires” (1) où les plus passionnés échangent mutuellement graines, plantes, outillages… et leur expérience.

CVR

(1) Le réseau des jardins et fermes solidaires Wallonie-Bruxelles asbl – Rue Beeckman 26 – 4000 Liège - 

Tél.: 04/237.93.23. -  jardinssolidaires@prov-liege.be - www.jardinssolidaires.com

Premiers pas au jardin potager

Pour vous aider à concevoir et entretenir un jardin potager, de nombreux ouvrages existent. Nous en avons épinglé quelques-uns parmi les nouveautés.