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Vie Quotidienne (2 août 2007)


 

La pub envahit

notre espace public

Le 17 juillet dernier, la RTBF a reçu carte blanche de la Communauté française pour augmenter encore la place de la publicité dans ses programmes. Est-il possible de maintenir un service public digne de ce nom en sacrifiant la programmation sur l’autel de l’audimat? C’est ce que se demandent plusieurs associations dont les Equipes Populaires. 

Les Equipes Populaires (ainsi que d’autres asbl dont Respire et Consoloisirs) refusent que l’audiovisuel de service public se laisse téléguider par l’appât du gain et finisse par devenir un des meilleurs élèves du libéralisme télévisuel à l’américaine. Les trois associations viennent d’ailleurs de créer une plate-forme sur la place de la publicité dans l’espace public pour sensibiliser l’opinion publique et le monde politique sur les dangers que représente la prédominance de la publicité sur nos modes de consommation, de vie, de pensée et pour que les citoyens soient associés au débat (1).

Le nouveau contrat de gestion prévoit en effet de relever le plafond du pourcentage de recettes publicitaires dans le budget de la RTBF (de 27% en 2007 à 30% en 2010). «Ce faisant, elle choisit d’engager celle-ci vers une privatisation toujours plus importante des moyens financiers, au risque de perdre sa capacité d’y défendre des missions de service public dans l’avenir, et ce, même si elle a prévu d’augmenter le montant de sa dotation», explique Monique Van Dieren au nom des Equipes Populaires.

Le contrat de gestion prévoit également d’autoriser de nouvelles pratiques publicitaires telles que la publicité interactive, l’écran partagé et le placement de produits. «Ces nouvelles pratiques n’ont rien d’anodin. Annonceurs, agences de marketing et médias sont tous conscients de la lassitude, voire de l’exaspération d’une partie grandissante du public vis-à-vis de l’omniprésence de la publicité dans tous les domaines de l’existence. Ils cherchent donc de nouvelles formules plus insidieuses. Que la RTBF en vienne là nous heurte profondément. C’est un comble pour une télévision de service public…», s’insurge Monique Van Dieren qui ajoute: «Ce qui nous choque également, c’est l’absence de débat public sur cette question. En réalité, elle a décidé de voter d’abord… et d’organiser le débat ensuite. Cela témoigne d’un mépris des principes démocratiques malgré des appels répétés pour ouvrir le dialogue».

En effet, le 17 juillet dernier, la majorité PS-CDH (moins J-P Procureur) au Parlement de la Communauté française votait la modification de deux décrets autorisant de nouvelles pratiques publicitaires dans l’audiovisuel de la Communauté française et permettant la levée du plafond de recettes publicitaires à la RTBF.

Au-delà d’un combat contre des pourcentages et des techniques publicitaires, c’est contre l’envahissement de la pub que les Equipes Populaires réagissent. La pub est partout. Elle traverse les écrans d’ordinateur, marque les vêtements, sature les médias, entoure les terrains de sport, emballe les transports en commun, tapisse les murs de nos villes, envahit les grandes surfaces… et influence fortement notre mode de vie. «Il nous semble profondément paradoxal que le message le plus affiché dans les rues et les médias reste celui du “tout à la consommation”, alors que nous sommes plus que jamais confrontés à cette réalité incontournable : les ressources de notre planète ne sont pas infinies», affirme Monique Van Dieren. «Nous pensons – et nous ne sommes pas les seuls – qu’il existe d’autres valeurs et d’autres solutions que la consommation individuelle de biens pour améliorer l’existence. C’est pour contribuer à agrandir cet espace que les Equipes Populaires font campagne sur le thème de la publicité» (voir encadré).

 

(1) Plusieurs associations ont déjà adhéré à cette plate-forme : le MOC, Vie Féminine, La Ligue des familles, ATTAC, Le réseau Idée, Inter-Environnement, le CRIOC…

Rens.: Equipes Populaires: 081/73.40.86.

 

 

Une campagne des Equipes Populaires

Notre cerveau n’est pas à vendre!

La TV reste le média principal par lequel on s’informe et on se divertit. L’audimat y fait la loi et la qualité des programmes s’en ressent. Les téléspectateurs deviennent ainsi des parts de cerveau à rendre disponibles pour la pub. Faut-il s’y résigner ? Les Equipes Populaires répondent par la négative et lancent une campagne pour dénoncer l’impact de la publicité dans les diverses dimensions de la vie quotidienne, en ciblant en particulier son emprise sur la télévision.

Intitulée «Notre cerveau n’est pas à vendre», cette campagne propose deux actions concrètes. Tout d’abord, une action «La pub? Je zappe!». Une carte postale est adressée au (nouveau) ministre de l’audiovisuel de la Communauté française. Elle permet à chacun de dire pourquoi il revendique la limitation de la pub à la TV. Cette carte peut également être signée sous forme de pétition en ligne sur www.cerveaupasavendre.be.

Ensuite, un concours de détournement de pub «La pub? Je m’en moque!» vise à attirer l’attention sur le fait qu’il n’est pas acceptable de laisser les annonceurs faire de la pub pour des produits nuisibles à la santé et à l’environnement. Ce concours s’adresse à toute personne ou groupe qui estime que puisque la pub se moque de nous, nous avons parfaitement le droit de nous moquer d’elle. Le concours se déroule jusqu’au 31 décembre 2007.

Six revendications sont adressées aux mandataires politiques afin de mieux contrôler et encadrer la pub: limiter la pub à la TV, étendre la liste de produits interdits de pub, créer un conseil fédéral de la publicité, supprimer l’exonération fiscale de la pub pour permettre un meilleur financement des politiques culturelles, demander un débat public sur le projet et la programmation de la RTBF, rendre la Directive européenne Télévision sans frontières plus restrictive en matière de pub.

Deux publications ont été réalisées dans le cadre de cette campagne: un dossier pédagogique de la revue Contrastes (numéro de mars-avril: Pub et TV: notre cerveau est-il à vendre? - 1,50 EUR) et une farde pédagogique proposant neuf animations sur le thème de la pub : La pub? On s’en démarque! (12 EUR).

Rens.: Equipes Populaires: 081/73.40.86 ou www.cerveaupasavendre.be


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