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Vie Quotidienne (5 mars 2009)


 

 

Aménager son logement aujourd’hui

pour bien y vivre demain

Nos façons de construire les lieux de vie, d’organiser et d’aménager l’espace ainsi que les manières d’habiter en général risquent bien de connaître de sérieuses évolutions dans notre société vieillissante. Et si anticiper les changements qui nous touchent de près s’avérait être une expérience bénéfique pour le futur?
© Philippe Turpin/Belpress  

Le parc de logements connaît incontestablement des modifications liées à l’évolution démographique mais celles-ci sont encore relativement méconnues.

Gagner deux mois de vie supplémentaire chaque année aura pour conséquence probable en 2050 une espérance de vie avoisinant 86 ans pour les hommes et 91 ans pour les femmes. 25% de la population aura plus de 65 ans contre 16,4% aujourd’hui. La déferlante grise est lancée, rien ne semble l’arrêter.

La pyramide des âges a donc vécu. Sa physionomie a considérablement changé. Elle ressemble aujourd’hui davantage à un chou-fleur!

Au-delà de ces constats, de véritables modifications se profilent qui pourraient bien transformer notre paysage environnant. En effet, d’ici 25 ans, nombre de logements seront mis en vente massivement dans des quartiers où la proportion des résidents âgés était jusque-là importante. On peut se demander qui s’intéressera à ces habitations souvent inadaptées aux exigences énergétiques, non conformes au gabarit et au confort de demain. Comment ces quartiers encaisseront-ils la disparition d’une part de ces résidents jusque là majoritaires ? C’est sans compter que les jeunes ménages en recherche d’un toit ne se bousculeront pas pour se porter acquéreurs de ces maisons faute de ressources suffisantes ou d’une localisation ne répondant pas suffisamment aux exigences de la vie trépidante dans laquelle ils seront engagés. Nombreux sont ceux qui pensent que le vieillissement de la population sonne la fin de l’éparpillement de l’habitat et le développement incessant des lotissements pour un retour en ville. Mais d’aucun pensent que les mouvements résidentiels pourraient fort bien s’exprimer en sens divers, compliquant à l’avenir l’analyse de l’occupation de l’ensemble du parc de logements.

 

Des choix multiples

Les mouvements “migratoires” des seniors s’expriment en sens divers (lire témoignages) parce qu’entre autres la population au-delà de 55 ans comprend des ménages appartenant à plusieurs générations, celles-ci exprimant des attentes et des besoins très différents. Si certains seniors veulent enfin troquer le brouhaha de la vie active pour un «repos» bien mérité à la campagne, ailleurs des aînés craignent l’isolement des lotissements qui se vident de leurs habitants tous les matins. Ils rechercheront davantage le fourmillement propre à l’animation urbaine et son offre attrayante de services. D’autres encore, de plus en plus nombreux, n’ont guère le choix de quitter ou adapter leur domicile faute de ressources et d’énergie suffisantes. Ceux-là seront contraints d’aménager leur quotidien plutôt que leur logement!

 

Bien vieillir chez soi

La volonté manifeste de rester chez soi le plus longtemps possible remporte pratiquement l’unanimité chez les seniors. Mais pas à n’importe quel prix. Le logement, lieu de vie, doit comporter des commodités suffisantes, son occupant doit s’y mouvoir facilement et en toute sécurité. Dans bien des cas, des aménagements pratiques s’imposent au fil du temps, comme la pose de barres d’appui, l’élargissement des portes, la sécurisation de la pièce d’eau, la modulation des espaces… Il est nécessaire de penser l’habitat davantage comme un ensemble de modules adaptables au regard des cycles familiaux, moments-clés dans nos vies. Tout comme vieillir chez soi s’envisage avec l’appui plus ou moins important des proches aidants ainsi que des services d’aides et de soins à domicile.

 

(Ré)inventer des manières de vivre

Prendre l’option avec d’autres d’un logement communautaire ou groupé pour rester solidaires les uns des autres, faire des économies d’échelle sur le plan énergétique, de l’entretien des jardins, ou encore des services de nettoyage est un choix qui tente des seniors. La possibilité de vieillir dans un logement individuel souvent intégré à une structure sécurisante qui dispense des services suivant les besoins de chacun devient alors réalité. L’espace public étroitement lié et intégré dans ces aménagements aura plus de chances d’assumer ses fonctions bénéfiques d’espace de vie et de rencontres. Et de permettre une vie sociale aux aînés désireux de rester à domicile sans y être cloîtrés pour autant.

Nous sommes pétris des relations que nous entretenons; elles nous font vivre, nous maintiennent en vie. Tout doit être fait pour les préserver, a fortiori lorsque nous vieillissons.

Anne Jaumotte

UCP, mouvement social des aînés

 

Témoignages

Retraités depuis belle lurette, François et Louise viennent de mettre leur maison en location pour aller vivre dans un appartement à Louvain-la-Neuve. Le grand nombre de services offerts et l’espace public voué aux usagers dits faibles ont été les éléments déterminants dans ce nouveau choix résidentiel ...

Trois ans avant sa pension, Jacques, fonctionnaire, décide de quitter la Capitale pour s’installer dans la campagne condruzienne. Un vrai coup de foudre pour une vieille ferme authentique est à la base de ce choix. Tout est à faire. Mais cela ne le rebute pas. Le cœur à l’ouvrage, il esquisse les plans de la rénovation qu’il débute déjà aujourd’hui, à l’avant-veille d’entamer sa vie de jeune retraité (très) actif!

Julie, 65 ans, vient de perdre son mari avec lequel elle faisait le projet de vivre jusqu’au dernier jour dans la maison qu’ils ont fait construire il y a près de quarante ans. La voilà brusquement seule et désemparée. Cette grande maison, tout comme le jardin, elle ne se voit pas les assumer et ne sait quelles décisions prendre. Vendre la bâtisse? La louer et emménager ailleurs? La partager avec son fils qui vit seul et peine à joindre les deux bouts?

Martin et Irène n’ont pas le choix, ils occupent un logement modeste et leurs maigres pensions ne leur permettent  pas d’envisager d’autres horizons. Sans oser se l’avouer franchement, la maison leur apparaît de moins en moins confortable. Monter à l’étage pour Martin devient pénible. Que fera-t-il lorsqu’Irène sera dans l’impossibilité de l’aider à monter les marches?

Gilles et Marine, tous deux quinquagénaires viennent d’aménager un grenier pour y installer leur nouvelle chambre. L’espace conçu est réfléchi pour respecter au mieux l’environnement et convenir à leurs vieux jours… Ainsi, la pente de l’escalier est douce, les prises et interrupteurs sont placés à un mètre de hauteur, les portes permettent le passage d’une chaise roulante au cas où. Un espace est réservé pour le raccordement de la machine à laver afin d’éviter de devoir redescendre le panier de linge et traverser la maison jusqu’à la buanderie. Ils ont repensé récemment une partie de leur jardin en fonction de la venue prochaine de petits-enfants.

 

Quelques pistes de réflexion

L’UCP, mouvement social de aînés, reste attentif à plusieurs choses:

Les parcours résidentiels des seniors à géométrie très variable ne doivent pas laisser penser qu’une politique incitative du logement, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme n’a pas sa place au vu de cette diversité de situations. Son rôle est essentiel et consiste à structurer les pratiques tout en offrant un véritable dispositif prêt à répondre aux besoins spécifiques des populations tout en ne négligeant pas les plus âgés, de plus en plus nombreux.

Les règles édictées doivent encourager une cohabitation davantage harmonieuse entre les générations.

Actuellement, il n’existe pas de prime ou de déduction fiscale qui facilite la réalisation d’adaptations pratiques et nécessaires au logement des aînés pour permettre à ceux-ci de continuer à vivre chez eux en tout autonomie. Peu de solutions s’annoncent sans renfort de grands frais occasionnés par des transformations et des travaux. Quid pour les aînés qui ne peuvent faire face à ces dépenses?

L’inscription des institutions d’hébergement dans le cadre bâti doit susciter i davantage de débats sur les manières d’y habiter et de bien y vivre.

 

Des rendez-vous pour en discuter

Les petits-déjeuners thématiques de l’UCP

le jeudi 26 mars: Vivre vieux! Vivre bien, dans son lieu de vie…

Rencontres et échanges d’expériences participatives et citoyennes avec des témoins canadiens et danois sur les expériences d’habitat groupé…

le jeudi 30 avril: Comment construire les villes en anticipant le vieillissement de la population?

Lieu: rue du Houx, 8 à 5003 Saint-Marc (Namur) de 9h30 à 11h30

Infos et inscription: ucp@mc.be - tél: 02/246.46.73 - fax: 02/246.46.77.

Ainés et logements: lieux de vie, lieux de ville?

Colloque organisé par l’administration du service public de Wallonie.

Date: vendredi 27 mars, de 8h30 à 17h

Lieu: Palais des Congrès de Namur, place d’Armes, 1 à 5000 Namur

Info.: 081/33.22.65 - http://mrw.wallonie.be/dgatlp/colloques (Inscription obligatoire - gratuite pour les plus de 60 ans - via le site)

Vous trouverez des informations complémentaires concernant ces évènements sur www.ucp-asbl.be

 


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