Sur l’initiative des Accompagnateurs en Montagne, associés à diverses fédérations sportives, la raquette à neige a même sa journée nationale en France! Le 9 janvier dernier, une trentaine de sites dans tous les massifs montagneux ont invité initiés et grand public à partager des moments simples et conviviaux lors de balades ludiques et pédagogiques à raquette à neige, mais aussi lors d’animations et de conférences-débat. L’accent a été mis sur la sécurité en milieu enneigé, les règles d’usage de cette pratique et le respect de la montagne.

Le plaisir que l’on peut ressentir lors de promenades ou randonnées en pleine nature hivernale est la première explication du succès de la raquette à neige. On peut l’associer d’une certaine manière au tourisme vert.

Autre facteur explicatif: contrairement au ski ou au surf, la raquette est facile à pratiquer et ne demande qu’un apprentissage minime, même si l’on gagne de l’aisance avec le temps. La technique est assez sommaire et à la portée de tous. Comme en randonnée pédestre, la condition physique dépend de l’itinéraire qui peut aller de la promenade digestive au raid de plusieurs jours en autonomie avec des dénivelés conséquents et un rythme soutenu.

Est-ce un hasard ou non, on constate en tout cas que l’augmentation du nombre de raquettistes correspond à une baisse de la pratique du ski de fond. “Ces deux pratiques sont cependant très différentes, l’effort à ski de fond est comparable à celui de la course à pied alors que l’effort à raquette est proche de celui de la randonnée pédestre”, explique Jean-Luc L’Hôtellier, responsable du Club Alpin Français pour la région Rhône-Alpes. “La raquette reste, comme le ski de fond, une alternative au ski de piste. Elle permet de découvrir assez facilement la montagne par ses propres moyens. C’est la version hivernale de la randonnée pédestre dont la pratique augmente aussi”, ajoute-t-il.

Damien fait partie de ces skieurs de fond qui se sont tournés vers la raquette depuis qu’ils ont découvert le plaisir de la neige fraîche en pleine nature avec elle. “La première fois que j’ai mis des raquettes aux pieds, le guide m’a expliqué les rudiments sur la manière de marcher, de monter et de descendre dans différentes circonstances. Ce n’est pas très difficile. Si on sait marcher, on sait faire de la raquette! Chacun va à son rythme et fait sa propre trace dans la neige. Personnellement, j’accompagne toujours un groupe avec un guide. C’est à la fois plus sûr, plus sympathique et plus instructif. Bien souvent, le guide donne des explications sur la flore, attire notre attention sur les traces d’animaux ou parle des risques en montagne. C’est très enrichissant. Et quand on part pour la journée ou pour une randonnée nocturne, on partage de chouettes moments de convivialité avec les autres randonneurs”.

Anne aussi a troqué ces skis de fond pour des raquettes. Sa motivation? Vivre pleinement ses sports d’hiver en communion avec la montagne… et près de sa famille. “Avant, quand on partait aux sports d’hiver, je faisais du ski de fond de mon côté et je retrouvais mon mari et mes enfants le soir car ils partaient skier toute la journée en altitude. L’année passée, j’ai essayé la raquette et cela m’a tout de suite plu. Au moins, je partais en altitude avec eux et on se retrouvait le midi sur les pistes pour manger ensemble”.

Joëlle Delvaux

On peut aussi sortir des sentiers battus et réaliser des petites randonnées balisées. La balade se fait à priori sur un terrain peu accidenté, au départ des stations. Mais ce n’est pas toujours simple pour autant. Les branches d’arbres ployant sous le poids de la neige peuvent masquer le balisage, un coup de vent effacer la trace... Il ne faut pas être un grand technicien de la raquette ni un grand sportif pour évoluer sur ces itinéraires mais une connaissance minimale de la montagne en hiver et une maîtrise des techniques d’orientation sont les meilleurs garants de la sécurité. Il est fortement conseillé de se joindre à un groupe encadré d’un guide.

Comme le précise Jean-Luc L’Hôtelier, du Club Alpin Français (1), les raquettistes réguliers préfèrent pratiquer la randonnée en moyenne et haute montagne essentiellement en dehors des domaines des stations, sur des plateaux mais aussi sur des terrains autrefois réservés au ski de randonnée (2). Pour Jean-Luc L’Hôtelier, c’est en tout cas en dehors des itinéraires des stations que cette activité présente tout son intérêt. Et s’il arrive que l’on doive emprunter une piste de ski alpin, il faut rester sur le bord et être toujours attentif aux skieurs.

“Il faut bien évaluer ses capacités physiques avant d’entreprendre une randonnée, avoir des connaissances sur la technique de progression et être équipé en conséquence”, recommande Jean-Luc L’Hôtelier. “Appareil de recherche de victime d’avalanche, pelle, sonde sont fortement conseillés et il est recommandé d’être accompagné de professionnels (guides ou accompagnateurs de montagne) ou de personnes formées par les fédérations sportives (le Club Alpin Français, par exemple). En plus du problème des avalanches, il y a celui de l’orientation. Les chemins ne sont pas toujours visibles sous la neige et avec le brouillard, il arrive que l’on ne puisse pas faire la différence entre le ciel et la neige. Ce qui demande de savoir manier la carte, l’altimètre et la boussole, voire le GPS”.

Enfin, pour les mordus, la raquette peut encore être utilisée lors de compétitions sur circuits ou pour faire une approche hivernale en alpinisme (voie, cascade de glace)....

JD

(1) du club Alpin Fraçais, vous trouverez des parcours et un topo-guide. http://raquette.caf.free.fr.

(2) En raquette, il faut respecter les traces de montée des skieurs de randonnée et si possible faire sa propre trace.

Ce sport se pratique avec des bâtons de randonnée, utiles pour pousser dans les montées et équilibrer sur le plat et dans les descentes.

Question poids, plus vous êtes lourd, plus vos raquettes doivent être longues.

En général, les raquettes peuvent être fixées sur vos chaussures. Choisissez-les chaudes, si possible imperméables, et tenant bien aux pieds (chaussures de montagne ou de type “trekking”). Evitez les bottes ou après-ski, peu pratiques pour marcher. Vous pouvez aussi louer ou acheter des raquettes munies de chaussures adaptées.

En ce qui concerne votre terrain de jeu, s’il y a peu de relief sortez sur des pistes aménagées autour des stations, choisissez des petites raquettes. La neige étant tassée, pas besoin de grande portance. Et vous marcherez plus facilement. Coté fixations, préférez un modèle au réglage facile et rapide.

Pour la petite randonnée avec petites montées et descentes rarement raides, choisissez une raquette dotée de “griffes” très utiles pour monter face à la pente. Préférez les fixations “mixtes” avec un “capot” où vient se loger la pointe du pied, et une talonnière sur une plaque articulée.

Pour la randonnée alpine en dehors des zones sécurisées des stations, les raquettes à crampons placés latéralement sont fort utiles et la fixation à plaque articulée avec cale de montée s’impose pour diminuer l’effort dans les longues montées. Les raquettes récentes permettent à la fois de monter sereinement tout en “glissant” à la descente grâce à une partie arrière très courte.

JD