Tourisme
(15 septembre 2005)
De la fourche à la fourchette
La crise de confiance des consommateurs à l’égard des producteurs a
incité de nombreux exploitants agricoles à opter pour la vente directe.
«Accueil champêtre en Wallonie» vous propose aujourd’hui de franchir le
seuil des «Fermes gourmandes®».
Au menu : la santé, plus toutes les saveurs de nos produits de terroir.
L’Etable
est perdue au milieu des champs. Marc et Josette Blondeel y ont ouvert un
restaurant pas comme les autres. La formule nouvelle est conviviale. Elle
lie diversification en agriculture avec la fameuse «traçabilité» réclamée à
cor et à cris par le consommateur. Dans les années ’80, le couple avait
commencé par un simple élevage de volailles. Des pintades, des dindes ainsi
que des poulets dits «démarrés», pour qui souhaitaient les nourrir et les
faire courir chez eux. «Dès le départ, nous avons misé sur la qualité,
explique l’éleveur, nous avons toujours préparé nous-même les mélanges
alimentaires à base de céréales. Il n’y a pas de secret, c’est la seule
manière de garantir la saveur du produit sans perdre de vue la santé du
client».
Si aujourd’hui tout cela semble évident, ce ne l’était pas semble-t-il, il y
a vingt cinq ans. A l’époque, cette manière de procéder relevait surtout de
l’amour du métier. Il aura fallu attendre la crise de la dioxine pour que le
consommateur prenne enfin conscience du danger que représente
l’engraissement des poulets industriels avec n’importe quoi. En cause, une
course effrénée à la rentabilité. Mais aussi une impitoyable politique du
meilleur prix, paradoxalement induite par le choix d’une majorité de
consommateurs trop peu informés. En rognant toujours plus sur le coût des
aliments proposés aux animaux, le mot «qualité» était devenu, par la force
des choses, de plus en plus ambigu. Qui s’est jamais défendu de produire de
la médiocrité ? A «l’Etable», en revanche, les cartes ont toujours été sur
la table. Les Journées «Fermes portes ouvertes» ont fait un malheur. Les
producteurs avaient choisi le langage de la transparence: pas de graisses
ajoutées, pas d’hormones de croissance et encore moins d’antibiotiques.
«C’est clair, nos poulets grandissent forcément beaucoup plus lentement,
explique l’éleveur, mais déjà à la cuisson, toute la différence apparaît.
Notre viande ne perd pas de poids; elle est tout simplement pauvre en
graisses et en acides gras saturés, si néfastes pour la santé».
Du poussin à l’assiette
Dans le domaine du petit élevage comme dans d’autres, mieux vaut ne pas
mettre tous ses œufs dans le même panier. Marc et Josette n’allaient donc
pas s’arrêter en si bon chemin. Pour embrayer avec la vente directe, il a
fallu aménager et faire agréer un local pour l’abattage. Un panneau à
l’entrée du petit magasin de la ferme s’engage explicitement auprès de la
clientèle: «ici, pas d’abattage avant dix semaines». «Puis, comme on a
était confronté sans cesse au problème des restes de découpe, nous avons mis
petit à petit les doigts dans la transformation de nos produits». De
plats à emporter ont été imaginés, mijotés avec amour et savoir-faire:
croquettes de volaille, lasagnes au poulet, pâtés, etc. «Avec l’ouverture
du restaurant, sourit l’épouse du Coq, nous avons réussi à boucler toute la
filière, du poussin à l’assiette».
Sans trucages ni artifices
Pour accéder à la profession, Marc Blondeel a pourtant dû suivre une
formation. Dur, dur en cours du soir après les heures de boulot, mais il
s’accroche. Après trois ans, il a son diplôme de traiteur - restaurateur en
poche. Chemin faisant, il se passionne aussi pour l’alimentation «Santé» et
dévore un par un les ouvrages sur la question. A l’occasion d’une Foire
agricole, il fait encore la connaissance de Jean-Marc Carité, un vigneron
français, pionnier dans le domaine du vin «bio». Entre les deux hommes, le
courant passe. Tous les éléments pour dresser une bonne table se mettent en
place. En accompagnement des plats, la maison propose désormais une carte
des vins des plus raffinée, alignant une centaine d’AOC (appellations
d’origine contrôlée), exemptes de truquages et d’artifices. Même
philosophie, mêmes résultats. Quant aux légumes, puisque la ferme ne peut
pas tout fournir, le restaurateur va faire son marché chez un maraîcher
«bio» de l’entité. En 2003, sonne enfin l’heure de la reconnaissance.
«L’Etable» du village d’Arbre, près de Ath, est choisie par le Ministre de
l’époque, pour une conférence de presse sur un thème en vogue dans le
secteur : la diversification en agriculture.
Le tourisme à la ferme
Depuis quelques années, «Accueil champêtre en Wallonie» s’occupe de
développer et promouvoir toutes les activités liées à l’accueil dans les
fermes. Dans le cadre de la diversification, très nombreux sont les
exploitants à se tourner vers une activité parallèle, de quoi améliorer le
quotidien toujours trop incertain. Les formules se déclinent à l’envi:
chambres et tables d’hôte, gîte à la ferme, ferme pédagogique, hébergement à
thème, camping à la ferme, location de salles… sans oublier un domaine de
plus en plus porteur : celui des produits du terroir et des saveurs. Par le
truchement de la vente directe ou de la dégustation sur place, les
possibilités sont multiples.
Dans ce domaine, l’asbl vient de déposer une appellation qui a le don de
nous mettre l’eau à la bouche: «Ferme gourmande®». Depuis, elle conseille et
passe en revue tous les exploitants qui souhaitent obtenir la précieuse
appellation. Dans le domaine, il y a beaucoup d’appelés et pour l’instant,
peu d’élus. «Pour ouvrir un simple restaurant à la ferme, il suffit
d’avoir accès à la profession, souligne Joël Lenclud, qui encadre le
projet. Mais pour prétendre au titre de Ferme gourmande®, les exigences sont
bien différentes». Premièrement, l’agriculteur qui propose ses produits
à la consommation dans son établissement doit pouvoir expliquer comment il
procède pour les obtenir. Une sorte de formule «Ferme portes ouvertes
permanente». Il s’agit de répondre aux besoins de «traçabilité», de l’étable
à la table, réclamés avec tant d’instance par le consommateur. Par là,
rétablir aussi la confiance de ce dernier envers le producteur. Deuxième
point important : au moins 50 % des ingrédients qu’offre l’assiette doit
obligatoirement provenir de l’exploitation. La provenance des 50 autres
pourcents doit en outre, être connue et mentionnée. Il s’agit généralement
d’une exploitation sœur établie dans la région. Enfin, troisième et dernière
condition, la dégustation des produits doit se faire sur le cadre même de
l’exploitation agricole.
Comme ces trois conditions sont difficiles à réunir, jusqu’ici, à peine un
projet sur dix a été retenu. «L’entreprise ne peut réussir que si elle
est familiale, observe le promoteur de la formule. Nous exigeons que le
couple soit réuni autour de la table, lors de la première entrevue, sans
quoi, c’est peine perdue». Mais la mayonnaise semble avoir pris puisque
de nombreux projets sont sur le feu et plusieurs en cours de classification.
Huit exploitations agricoles répondent d’ores et déjà aux exigences liées à
l’octroi du label (voir la liste ci-contre). Il ne vous reste plus qu’à vous
mettre à table !
Marc Fasol
Les huit «Fermes gourmandes®»
L’Etable
Vente directe de volailles fermières et préparations à base de volailles.
Vente de vins «bio». Restaurant ouvert les vendredi et samedi soir. Les
autres jours sur réservation à partir de 15 personnes. Il est conseillé de
réserver sa table.
Marc et Josette Blondeel-Dassonville, Chemin Tempête-Ponchau, 22 - 7811
Arbre (Ath) Tél. 068.28.36.58.
Les Gourmandises de Campagnac
Elevage de canards : foies gras, magrets, gésiers confits… Restaurant ouvert
le vendredi soir, le samedi soir et le dimanche midi. Les autres jours sur
rendez-vous à partir de 10 personnes.
Christophe Debacker, Riche Rue, 1 - 7784 Warneton - Tél. : 056/58.82.44.
Ferme de l’Escafène
Restaurant ouvert le vendredi soir ou les autres jours sur réservation à
partir de 10 personnes. Accueil en wallon. Terrasse sur un des «Plus beaux
villages de Wallonie». Spécialisé dans les grillades.
Véronique et Jacques-Yves Navaux, Place de Ragnies, 2 - 6352 Ragnies -
Tél. : 0478/56.90.48.
La Ferme gourmande
Ferme spécialisée dans le «porc fermier» et le BBB. Restaurant ouvert tous
les jours à midi et le soir, sauf le jeudi. Service traiteur. Banquets sur
réservation. Menu du terroir.
Bernadette Istace-Cavelier, Rue de Maissin, 56 - 6850 Paliseul - Tél. :
061/27.08.60.
L’enclos des Frênes
Restaurant ouvert tous les midis et le soir, sauf le lundi sur réservation.
Menu du terroir.
Cécile et Théo Octave-Longueville, Rechimont, 2 - 6680 Rechimont - Tél. :
061/ 68.81.18.
La Ferme du Champ des Oies
Produits du terroir local. Restaurant ouvert le vendredi soir et le dimanche
midi. Sur réservation.
Fernand Poncelet, Rue d’Utue, 6a - 5575 Gedinne - Tél. : 061/58.84.52.
La Ferme de la Bouverie
Ferme spécialisée dans le Blanc Bleu Belge. Restaurant ouvert sur
réservation, le week-end. Service traiteur.
Yves et Martine Delvaux-Cnudde, Rue de la Bouverie, 6 - 5170 Lesve - Tél.
: 081/43.40.03.
La Bastenière
Ferme spécialisée dans l’élevage et l’engraissement du canard mulard. La
carte est à l’image de la saison. Restaurant ouvert le vendredi, le samedi
soir et le dimanche midi. Egalement en semaine, mais uniquement pour le menu
du jour.
Mireille Couwez, Chemin des Carmes, 1 - 7090 Braine-le-Comte - Tél. :
067/55.42.79. |
Accueil champêtre en Wallonie
L’asbl “Accueil champêtre en Wallonie” c’est:
• -158 chambres d’hôtes dont 38 avec table d’hôte,
• 447 gîtes à la ferme,
• 15 campings à la ferme,
• 66 «Fermes pédagogiques»,
• -8 «Fermes gourmandes®» et
8 restaurants à la ferme,
• 41 points de vente à la ferme,
• -6 petits déjeuners et goûters à la ferme,
• 20 locations de salles.
A cela, il faut encore ajouter un concept novateur qui conjugue mise en
valeur du Patrimoine, saveurs du terroir et artisanat: Agritour®.
Catalogue sur demande :
2 EUR.
Gratuit pour les lecteurs d’En Marche !
Mentionner
«Promo En Marche».
«Accueil champêtre en Wallonie»
asbl
Chaussée de Namur, 47 - 5030 Gembloux.
Tél. : 081.60.00.60.
- www.accueilchampetre.be
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