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SOCIAL (7 juin 2007)


 

 

Des jobs de vacances en toute sécurité!

Cet été, les étudiants seront nombreux à exercer un job pour se faire un peu d’argent de poche, et beaucoup le feront sous contrat d’intérim. En partenariat avec la Mutualité chrétienne, l’asbl Prévention et Intérim lance une grande campagne pour sensibiliser les jeunes, les entreprises et les agences d’intérim à la sécurité sur le lieu de travail. Pour que le job de vacances ne se transforme pas en cauchemar…

D’après une récente étude du CRIOC, 6 jeunes sur 10 âgés de 16 et 17 ans complètent leur argent de poche par un job d’étudiant. A 18 ans, 7 sur 10 travaillent pendant leurs vacances (1)! L’été dernier, près de 300.000 jeunes ont été occupés sous contrat d’étudiant (2). Et près de la moitié d’entre eux sont passés par les agences d’intérim qui facilitent leur recherche en leur proposant un éventail de boulots parfois davantage en harmonie avec leur orientation académique. Cet été, plus de 130.000 jeunes presteront ainsi leur job de vacances sous contrat d’intérim. Les étudiants jobistes représentent à eux seuls 30% de parts de marché du secteur de l’intérim, ce qui est loin d’être négligeable!

Parmi les secteurs qui embauchent le plus, les services aux entreprises au sens large viennent clairement en tête. Il s’agit du secrétariat, du gardiennage, du télémarketing, de la logistique, des emplois d’hôtesse, des livraisons… Les secteurs de la distribution, de la restauration et de l’hôtellerie gardent aussi la cote. Viennent ensuite les industries manufacturières - en particulier alimentaires - et les services collectifs, sociaux et récréatifs, pour ne citer que les principaux secteurs d’activités.

 

Premiers pas au travail

“Les étudiants jobistes constituent une population plus fragile car ils sont jeunes, inexpérimentés, ne mesurent pas toujours les risques qu’ils prennent, ont moins de pratique que les autres dans les mêmes situations de travail. Il est important de les encadrer dès leurs premiers pas dans la vie professionnelle pour qu’ils apprennent et mettent en pratique les règles essentielles de sécurité pour leur éviter d’être victimes d’accident au travail”, précise Anne Godin, chargée de communication à l’asbl Prévention et Intérim.

“Les jobistes sont incapables d’identifier les risques et, souvent, ils n’osent rien exiger de l’employeur en matière de sécurité et de santé, sans compter qu’ils ignorent à qui poser leurs questions”, renchérit Bergie Van den Boscche, du service entreprises de la CSC, dans un article consacré aux étudiants jobistes, paru dans “Syndicaliste” (3). Qui poursuit: “Les employeurs portent leur part de responsabilités dans les accidents du travail. Les jobistes étant dans l’entreprise pour de courtes périodes, souvent, les employeurs ne jugent pas utile de consacrer du temps et de l’argent à les accueillir correctement, à leur fournir, si nécessaire, des moyens de protection et à leur dispenser une formation”.

 

Des accidents

moins nombreux …

D’après une enquête réalisée par l’asbl Prévention et Intérim (PI) auprès des 120.000 jobistes intérimaires en 2006 (dont près de la moitié ont entre 18 et 20 ans, 33 % ayant plus de 21 ans), 825 accidents du travail se sont produits l’année passée dont 223 avec plus de cinq jours d’incapacité. Les accidents les plus fréquents avec dix jours d’incapacité se produisent essentiellement lors de l’utilisation de machines tranchantes, avec pour lésion des coupures aux doigts (près de 50 % des accidents). Beaucoup d’accidents sont souvent dus à des erreurs de manipulation ou de manutention. C’est pourquoi des formations gratuites mises à disposition par Prévention et Intérim via leur site internet pour utiliser un cutter, une trancheuse, sont bien utiles pour ces jeunes travailleurs.

Il convient également qu’une personne compétente et expérimentée surveille dès le début de la mission du jeune, le travail réalisé.

Depuis 1999 pourtant, le taux de fréquence des accidents (nombre des accidents) de travail a diminué globalement de près de moitié. Entre 2005 et 2006, la fréquence des accidents a diminué de 5% pour les “18-20 ans” et de 25% pour les “21 ans et plus”. “La diminution du nombre de jobistes de moins de 18 ans à des tâches à risque a incontestablement contribué à améliorer les chiffres, se réjouit Anne Godin. Toutefois, cette catégorie d’âge a toujours les plus hauts taux de fréquence et de gravité des accidents du travail et ceux-ci ont encore augmenté en 2006 (plus 7%)”. On peut alors se demander pourquoi le ministre de l’emploi autorise depuis peu la conduite de chariots automoteurs non gerbeurs à petite levée ne dépassant pas les 6 km/h aux jobistes de 16 à 17 ans (4). Cela ne devrait pas donner lieu à la survenance d’accidents graves mais risque très probablement d’augmenter la fréquence des accidents légers.

 

… mais plus graves

Le taux de gravité (jours d’incapacité de travail) des accidents a globalement baissé de 40 % depuis 1999. Mais entre 2005 et 2006, il a augmenté pour les trois catégories d’âge: +25% pour la catégorie “moins de 18 ans”, +14% pour les “18-20 ans”!

“Si la tendance à la baisse du nombre d’accidents du travail des jobistes intérimaires est encourageante, l’augmentation de la gravité des accidents est préoccupante”, précise Anne Godin qui y voit comme explication la tendance à confier de plus en plus de fonctions à risque aux jobistes, tout comme aux travailleurs intérimaires en général d’ailleurs.

Ces derniers sont effectivement plus souvent victimes d’accidents du travail que les travailleurs fixes.

“Les actions menées en 2005 (formations e-learning, brochures…) pour limiter ou mieux encadrer les travaux en hauteur ont permis une baisse spectaculaire des accidents dus à la chute de hauteur, mais ceux-ci sont remplacés par de nouveaux accidents tels que des chutes à vélo, des agressions par un chien ou des accidents sur la voie publique”, constate Anne Godin. Des accidents qui se sont produits lors de boulots nouvellement confiés aux jobistes comme le ramassage d’ordures ménagères, la livraison de colis, la distribution de courriers, les travaux sur la voie publique…

Les accidents du travail avec l’utilisation des trancheuses sont également en augmentation et constituent la plus grande partie des accidents graves dans le commerce de détails.

“Il faut veiller à ne pas faire exécuter à des jobistes de moins de 18 ans des travaux à risque car ils sont trop jeunes ou n’ont pas encore suffisamment de maturité. De plus, les messages de sensibilisation n’ont que peu d’effets auprès de ce groupe cible. Le travail étudiant constitue sans aucun doute une plus-value pour les jeunes mais pas à n’importe quel prix”, conclut Anne Godin.

Joëlle Delvaux

 

(1) “Les jeunes et l’argent de poche” - Etude du CRIOC - Mai 2006.

(2) Près de 200.000 contrats d’étudiants en Flandre, 100.000 en Région bruxelloise et 50.000 en Wallonie - Source : ONSS - Rapport Troisième trimestre 2006.

(3) “Etudiants jobistes, pensez aussi à votre santé et votre sécurité au travail” -Syndicaliste du 10 mars 2007.

(4) AR du 23 octobre 2006 – MB du 13 novembre 2006.

 

Action jobiste 2007

L’asbl “Prévention et Intérim” lance avec l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, Prevent et la Mutualité chrétienne une “Action jobiste” destinée à prévenir les accidents de travail des jeunes pendant leur job de vacances.

Outre un passeport sécurité qui regorge d’infos pour effectuer son job d’été en toute sécurité, cette campagne propose un concours avec de nombreux prix à gagner!

 

Le passeport sécurité

Distribué via les agences d’intérim, les écoles, le SFP Emploi, Travail, Concertation sociale ainsi que durant les colloques, foires, bourses et journées d’études, ce passeport regorge d’infos utiles pour les jobistes.

On y trouve:

Les bonnes questions à poser au consultant en intérim;

la liste des éléments qui doivent se trouver sur la fiche du poste de travail;

des infos sur la signalisation consacrée à la sécurité présente dans les entreprises;

une liste de choses que l’entreprise doit faire avant que le jobiste ne commence son travail;

des conseils de sécurité très utiles si le jobiste utilise une trancheuse, un transpalette, un cutter;

des conseils simples comme le rappel de l’usage du casque, des gants, de chaussures adaptées à la tâche...

une liste des travaux interdits, des tâches qu’un jobiste non formé ne peut pas effectuer;

des conseils santé pour travailler sur écran, éviter les courbatures, épargner son dos lorsqu’on soulève de lourdes charges...

 

Le concours “Le jobiste futé”

Tous les jobistes intérimaires et les jeunes travailleurs peuvent tester leurs connaissances en participant à “La roue de la fortune” ou “Le jeu des paires” sur le site de Prévention intérim: www.p-i.be.

A la clé: des GSM, des appareils photo numérique, des lecteurs MP3, des places de cinéma à gagner jusqu’au mois de septembre.

 

Mais aussi...

Des infos jobistes

Sur les sites www.p-i.be  et www.safestart.be, le site portail pour la sécurité et la santé des jeunes au travail, les jobistes trouveront une multitude d’informations utiles sur la rémunération, les contributions ONSS, la fiche sur le poste de travail, la signalisation de sécurité... Ces infos sont aussi disponibles sur CD Rom.

Une formation e-learning sur l’utilisation d’une trancheuse

Les accidents avec une trancheuse sont très fréquents, c’est pourquoi cette formation “trancheuse” qui explique comment utiliser une trancheuse en tout sécurité a été créée à destination des jeunes.

Pour commander gratuitement passeports, afffiches, CD jobistes,

téléphonez au 0800/23999

ou envoyez un mail à info@p-i.be

 

 

Quelles mesures de prévention?

Lorsqu’un employeur souhaite mettre au travail un étudiant jobiste, il est tenu de respecter un ensemble de dispositions légales.

 

Au préalable, il faut signaler que de nombreuses activités sont interdits aux jeunes de 16 et 17 ans car elles sont dangereuses ou insalubres. Elles sont toutefois autorisées sous certaines conditions strictes à partir de 18 ans pour les élèves dont l’orientation technique ou professionnelle correspond aux travaux interdits. Mais la conduite de chariots élévateurs reste strictement interdite aux jobistes, quel que soit leur âge (1).

Cela étant précisé, l’employeur qui veut engager un étudiant jobiste doit évaluer les risques auxquels l’étudiant jobiste est exposé dans l’exercice de sa fonction et prendre les mesures de prévention nécessaires afin d’éliminer ces risques ou les réduire le plus possible. Il doit ensuite en informer le jobiste.

Quand l’étudiant est mis au travail par une agence d’intérim, c’est le consultant en intérim qui explique la fiche descriptive du poste de travail. Le travailleur intérimaire doit en signer un exemplaire pour réception et garder une copie. Une fois accueilli dans l’entreprise, à l’aide de sa fiche, il pourra vérifier s’il a reçu les informations et les équipements de protection nécessaires.

“Sur le terrain, les étudiants jobistes ne sont pas toujours correctement accueillis”, constate Bergie Van Den Bossche, du service Entreprise de la CSC ! “Un accueil de qualité devrait au moins comporter les étapes suivantes : une visite de l’entreprise le premier jour, des informations sur les équipements de secourisme et les procédures à respecter en cas d’incendie ou d’urgences, des explications sur les services sociaux, du personnel et sur le service interne pour la prévention et la protection au travail. L’étudiant devrait aussi recevoir des explications précises sur les postes de travail qu’il va occuper et des instructions relatives à l’utilisation des machines, outils de travail et moyens de protection individuels”.

 

Surveillance médicale

Comme les travailleurs à part entière, les étudiants jobistes sont assujettis à la surveillance médicale. Etant donné qu’ils appartiennent à la catégorie des jeunes, cette surveillance est particulière.

D’une part, si l’étudiant n’a pas encore 18 ans, il doit obligatoirement subir un examen médical avant le début de ses activités, quelle que soit la nature du job qu’il occupe.

D’autre part, si le jobiste est affecté à un poste qui comporte des risques, il doit être soumis à la même surveillance médicale que les travailleurs ordinaires (2).

Pour ce faire, l’employeur prend contact avec son service externe pour la protection et la prévention au travail et confie au médecin du travail le soin de procéder à l’examen médical. Quand le jobiste trouve du travail via une agence d’intérim, c’est celle-ci qui doit se charger de la surveillance médicale puisqu’elle est l’employeur.

“Beaucoup d’agences d’intérim et de services externes pour la prévention et la protection au travail se contentent d’un simple questionnaire rempli par le jeune, regrette Bergie Van Den Bossche. Le jobiste n’est convoqué pour un examen médical que lorsque le médecin du travail soupçonne qu’il peut avoir quelque problème de santé. La plupart des jeunes de moins de 18 ans ne passent donc pas d’examen médical avant leur mise en travail”.

 

Moyens de protection

Tout comme les travailleurs fixes, l’étudiant jobiste a droit à des vêtements de travail et des moyens de protection individuels si cela s’avère nécessaire pour l’exercice de sa fonction. La loi interdit très clairement aux jobistes d’acheter leurs vêtements de travail ou d’en assurer eux-mêmes l’entretien, la réparation ou le nettoyage. Il n’est pas légal non plus de demander aux jobistes une garantie pour le prêt de vêtements de travail, comme cela se pratique parfois.

 

Des devoirs

pour le jobiste aussi!

L’employeur n’est pas seul à avoir des obligations ! L’étudiant jobiste doit aussi veiller à travailler en toute sécurité. Il doit prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires, veiller à porter effectivement les moyens de protection individuels et à les utiliser correctement. La campagne de sensibilisation menée actuellement par l’asbl Prévention et Intérim s’inscrit pleinement dans cette optique. (voir ci-contre).

JD

 

(1) La liste complète des activités interdites aux étudiants jobistes est publiée dans la brochure gratuite «Clés pour le travail étudiant» publiée par le SFP Emploi, et téléchargeable sur le site www.emploi.belgique.be . On peut aussi la commander en téléphonant au 02/233.42.14.

(2) Sont considérés comme postes à risques les postes de sécurité ou qui requièrent une vigilance accrue, les activités qui comportent un risque bien déterminé, les fonctions en contact direct avec des produits chimiques, le travail de nuit... Pour en savoir plus, consultez le site www.csc-en-ligne.be


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