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SOCIAL (17 mai 2007)


 

 

Les priorités de l’UCP,

Mouvement social des aînés

A l’approche des élections législatives, l’UCP, mouvement social des aînés a réalisé un mémorandum. Son ambition? Présenter aux partis politiques démocratiques les priorités que les aînés entendent voir mises à l’agenda du prochain gouvernement fédéral. Ces priorités peuvent être regroupées autour de cinq axes: les ressources, le logement et l’hébergement, la santé, le développement durable et la mobilité et, enfin, les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

 

 

 

 

Près de 23% des plus de 65 ans
vivent sous le seuil de pauvreté.

 

Le mémorandum constitué par l’UCP est le fruit d’une dynamique de mouvement entamée dès septembre dernier. D’une part, plusieurs commissions thématiques ont évalué les revendications formulées en 2003 pour déterminer ce qui restait, hélas, encore à revendiquer pour la prochaine législature.

D’autre part, les régions et les commissions ont eu l’occasion de proposer de nouveaux sujets de revendications à partir de nouveaux besoins constatés. Ensuite, le 19 janvier dernier, en assemblée générale, l’UCP a adopté les revendications formant son mémorandum.

De façon générale, l’UCP rappelle que le vieillissement de la population est une chance et un défi. Une chance pour chacun de vivre plus longtemps et en meilleur santé. Une chance également pour la société de pouvoir brasser en son sein différentes générations. Mais c’est aussi un défi: pouvoir améliorer notre sécurité sociale solidaire en augmentant les prestations tout en garantissant l’équilibre de son financement.

Les revendications issues du mouvement concernent les aînés, pas dans un esprit corporatiste, mais bien dans le sens où les aînés se sentent, comme citoyens, concernés par de nombreux enjeux de société. Nous ne pouvons en présenter ici qu’un résumé (1).

 

Politiques sociales

En Belgique, les montants de pensions sont aujourd’hui très bas. Dans le rapport 2005 de l’Office National des Pensions, la moyenne belge de pension pour un salarié est de 966,19 euros par mois. Ce montant, qui n’est déjà pas élevé, dissimule une réalité encore plus dure si on s’attache aux pensions des femmes (826,43 euros/mois), des plus de 85 ans (860 euros/mois) ou des indépendants (779,61 euros/mois). Si avant 65 ans, le risque de se trouver sous le seuil de pauvreté est de 13,8%, il est de 22,6% après 65 ans.

Pour l’UCP, il est urgent de relever les pensions actuelles (les plus anciennes, les plus basses). Il faut réaffirmer que le système de pension légale permettra toujours de vivre décemment. C’est un enjeu pour les pensionnés actuels mais également pour les actifs qui demain seront pensionnés car l’offre privée - les assurances complémentaires - est par nature inégalitaire et ne pourra jamais remplir les missions de solidarité assumées par notre sécurité sociale.

L’UCP réaffirme l’urgence de rétablir une liaison effective des pensions au bien-être, ainsi que pour l’ensemble des allocations sociales. C’est-à-dire faire évoluer celles-ci dans la même proportion que les salaires.

En matière de logement et d’hébergement, l’UCP veut que le choix du lieu de vie en soit effectivement un. Dès lors il importe qu’aucun frein financier n’interfère avec les attentes des aînés. Cela doit passer par une maîtrise des coûts (prix de base et suppléments) et une aide directe via la mise en place d’une assurance autonomie fédérale. Par ailleurs, il faut développer les offres de prise en charge alternatives à l’hébergement ainsi que les services en matière d’aide et de soins à domicile. Il faut aussi réajuster les inégalités de coût et de subsides entre hébergement, centre de jour et domicile privé.

Plusieurs revendications concernent également les coûts des soins de santé. Le mémorandum aborde l’obligatoire meilleure maîtrise des prix des médicaments et des coûts d’hospitalisation - dont la part liée aux suppléments. Pour l’UCP, il est également important d’améliorer l’information à destination des patients. Que ce soit sur l’origine de ces coûts et de la prise en charge par l’assurance maladie ou sur des matières comme le Maximum à Facturer ou le dossier médical global. Par ailleurs en termes de soins, l’UCP estime qu’une meilleure prise en compte de la spécificité des aînés est possible dans le rapport que les médecins entretiennent avec les patients, que ce soit par exemple au niveau de l’information ou des propositions de soins. Enfin, l’UCP estime qu’il faut améliorer l’offre en matière de soins palliatifs quel que soit le lieu de vie.

 

Développement durable et technologies

Il peut paraître paradoxal que les aînés s’intéressent au développement durable. C’est pourtant exemplatif de leur démarche d’ouverture à l’ensemble des enjeux actuels de notre société. Pour l’UCP, l’offre en matière de transport en commun doit être adaptée. L’accessibilité en la matière doit être financière (des avantages existent mais il faut les adapter), physique (comme par exemple dans les gares: l’accès aux quais et aux trains), géographique (mieux coordonner les offres des transports en commun qui dépendent de différents niveaux de pouvoir).

Une attention spécifique doit être apportée aux usagers faibles. Les statistiques de mortalité suite à un accident impliquant des piétons ou des cyclistes montrent une surreprésentation des aînés. L’UCP estime également qu’il faut soutenir les alternatives non polluantes en matière d’énergie. Il y a lieu de développer les incitants mais également l’information et le soutien aux initiatives “durables”.

Enfin, la société évolue et attend des citoyens qu’ils maîtrisent les technologies de l’information et de la communication (TIC). Ces technologies sont déjà présentes dans bon nombre de domaines de la vie de tous les jours. Comme mouvement social, l’UCP estime qu’il y a là un enjeu important pour les publics plus fragilisés parmi lesquels se trouvent nombre d’aînés. Il y a lieu de garantir l’accès et l’usage à ces technologies tout en se garantissant des dérives, entre autres sur les aspects éthiques. S’il faut développer les services en ligne et les bornes informatiques, ce doit être dans une perspective de diversification de l’offre et sans glissement des coûts vers les citoyens. Il faut aussi prendre conscience que “l’offre” n’implique pas toujours “l’accès” et qu’il y a le risque de voir se développer une fracture numérique. Afin de s’en prémunir, développer des aides financières est important mais n’est pas suffisant. Il faut dès lors impérativement développer des offres de formations qui, pour l’UCP, doivent se faire en partenariat avec l’associatif existant.

De façon transversale, puisque cette revendication se retrouve dans les sections portant sur les ressources, les soins de santé et l’hébergement, l’UCP réaffirme sa volonté de voir s’organiser à partir de la sécurité sociale, et donc au niveau fédéral, une assurance autonomie permettant de faire face aux coûts liés, entre autres, à la perte d’autonomie.

Vincent Gengler

 

(1) L’ensemble des revendications est disponible en ligne sur le site www.ucp.mc.be  ou sur simple demande au 02.246.46.72.

 

 

Flamands et Francophones ensemble pour le bien-être des aînés

Le 9 mai dernier, l’UCP et son homologue flamand, OKRA, ont invité la presse pour lui présenter leurs revendications communes. Les deux mouvements ont particulièrement mis le focus sur huit d’entre elles que nous reprenons ci-dessous.

Mettre en place une liaison effective des pensions au bien-être c’est-à-dire, augmenter chaque année automatiquement les pensions dans la même proportion que les salaires.

S’engager dans un rattrapage des pensions actuelles avec une attention spécifique pour les groupes fragilisés qui bénéficient d’une pension minimale.

Rétablir le coefficient de revalorisation afin de relever le montant de la pension au moment de la prise de cours de celle-ci.

Pour ce faire, augmenter le financement alternatif de la sécurité sociale et envisager une plus grande participation des revenus des capitaux.

Établir précisément le coût des avantages fiscaux et des baisses de cotisations sociales dont bénéficient les assurances des 2ème et 3ème piliers et mettre en place un prélèvement de solidarité affecté au 1er pilier de pension.

Garantir des coûts des soins accessibles en veillant à maîtriser les prix des médicaments et limiter les suppléments en hôpitaux, voire en interdisant les suppléments en chambres particulières ou à deux lits.

Prendre mieux en charge la couverture destinée aux malades chroniques.

Supprimer le plafond des revenus pris en considération pour l’obtention de l’Aide aux Personnes Âgées.

 

 

Un dialogue constructif

Le 26 avril dernier, l’UCP organisait à Namur un débat sur ses revendications. Étaient présents des représentants des quatre partis démocratiques: Dominique Weerts, 6ème effectif au Sénat représentait le cdH, François Martou, 6ème effectif au Sénat représentait le PS, Sabine Laruelle, tête de liste à la Chambre sur Namur pour le MR et Georges Gilkinet, tête de liste à la Chambre sur Namur pour ECOLO.

Ce débat est une étape du dialogue constant que l’UCP souhaite entretenir avec les responsables politiques. Un premier contact avait déjà eu lieu en janvier et, par la suite, que ce soit au moment de la composition du gouvernement et tout au long de la législature, l’UCP entend rappeler ses priorités.

Relater un débat, c’est en trahir les propos échangés. Retenons que les représentants politiques présents ont bien souligné chacun l’importance de prendre à bras le corps les enjeux lié au vieillissement de la population sans tomber dans le travers d’une lecture “aînée-centriste” de la société. Par contre en termes d’enjeux sociaux, tous n’étaient pas d’accord sur les efforts à fournir afin de relever les pensions ni sur la façon de financer celles-ci ou sur l’équilibre à maintenir ou à retrouver entre la pension légale et les offres d’assurances privées.

La logique d’éducation permanente suivie par l’UCP ne consistait pas à donner de bons ou mauvais points. Le Président Christian Dhanis l’a rappelé en concluant qu’à présent, il appartient à chacun de pouvoir comparer les programmes des partis démocratiques et le mémorandum de l’UCP.

 


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