Social
(1er novembre 2012)
Une dégressivité accrue
des allocations de chômage
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© Bruno Fahy/Belga |
A partir du
1er novembre 2012, les allocations de chômage diminueront progressivement –
et plus rapidement que par le passé – pour atteindre au final un montant
plancher en fonction de la situation familiale. Les montants d’allocations
minima actuels restent toutefois garantis.
> Qui est
concerné ?
Sont concernés par
cette réforme gouvernementale les chômeurs complets cohabitants, isolés et
chefs de ménage.
Ne sont pas
concernés:
-
les
chômeurs avec complément d’entreprise (auparavant
“prépension”) ou d’ancienneté,
-
les
jeunes bénéficiaires d’allocations d’insertion (anciennement
“allocations d’attente”),
-
les
chômeurs temporaires (chômage économique, intempérie,
accident technique…),
-
les
chômeurs ayant un passé professionnel d’au moins 20 ans
(passage progressif à 25 ans en 2017),
-
les
chômeurs reconnus par le médecin de l’Onem avec une
inaptitude permanente au travail d’au moins 33%.
Ne sont pas
concernés non plus :
les chômeurs
complets chefs de ménage percevant l’allocation minimale, soit 41,95 euros/
jour (1.090,70 euros/mois),
les chômeurs
complets isolés percevant l’allocation minimale, soit 35,24 euros/jour
(916,24 euros/mois).
> Qu’est-ce
qui change ?
A partir du 1er
janvier 2013, tout travailleur qui introduit une demande d’allocation de
chômage percevra, pendant les trois premiers mois, une allocation égale à 65
% de sa rémunération plafonnée (au lieu de 60% précédemment). Ensuite, le
montant de l’allocation diminue en plusieurs phases, en fonction du passé
professionnel, pour aboutir à un montant forfaitaire. Si par exemple, le
travailleur a travaillé deux ans, le forfait lui sera accordé après un an et
demi de chômage. S’il a travaillé onze ans, il s’appliquera après trois ans
de chômage. Si le travailleur reprend le travail pendant au moins trois
mois, le moment où il percevra le montant forfaitaire est postposé.
> Comment
évoluera l’indemnisation ?
Dorénavant,
l’évolution des périodes d’indemnisation est identique pour le chef de
ménage, l’isolé et le cohabitant.
1ère
période (première année)
-
phase 1: 65 % du salaire perdu plafonné à 2.370,76 EUR
pendant 3 mois (60 % pour les demandes d’allocations faites
avant le 1er janvier 2013),
-
phase 2: 60 % du salaire perdu plafonné à 2.370,76 EUR
pendant 3 mois,
-
phase 3: 60 % du salaire perdu plafonné à 2.209,59 EUR
pendant 6 mois (allocations identiques aux allocations
actuelles).
2ème
période (de 2 à 36 mois)
-
phases 1 et 2.0: pendant une période fixe de 2 mois,
additionnée de 2 mois par année de passé professionnel (avec
un maximum de 12 mois en tout), les allocations seront
pareilles aux allocations actuelles de la 2ème période :
-
> 60 % du salaire perdu
plafonné à 2.064,81 EUR pour les chefs de
ménage
-
> 55 % du salaire perdu
plafonné à 2.019,88 EUR pour les isolés
-
> 40 % du salaire perdu
plafonné à 2.064,81 EUR pour les
cohabitants.
-
phases 2.1 à 2.4: pendant les 24 mois suivants (toujours par
tranche de 2 mois supplémentaires par année de passé
professionnel), les allocations diminuent chaque semestre
par paliers pour tous les chômeurs, quelle que soit leur
situation familiale. Cette dégressivité s’applique aussi aux
chômeurs actuels, à partir du 1ernovembre 2012.
3ème
période
Allocation
forfaitaire(1) (durée illimitée) selon la situation familiale :
-
chef de
ménage : 1.090,70 EUR
-
isolé: 916,24 EUR
-
cohabitant : 483,86 EUR
-
cohabitant “privilégié”(2) : 635,44 EUR
> Qu’en est-il pour les chômeurs
actuels ?
Les chômeurs indemnisés concernés par la réforme verront le montant
de leurs allocations recalculé. Le moment où la diminution interviendra
dépend de la situation familiale, du passé professionnel et de la durée du
chômage. Pour le cohabitant, l’allocation diminuera au plus tôt à partir du
1er novembre 2012. Pour le chef de ménage ou l’isolé, cette diminution aura
lieu au plus tôt le 1er mars 2013.
Les chômeurs concernés recevront (ou ont
déjà reçu) un courrier personnalisé de leur organisme de paiement (syndicat
ou Capac), les avertissant de l’impact concret de la mesure sur leurs
allocations. Si leur allocation ne change pas, ils ne recevront pas de
communication.
// JD
(1) Sur base de l’indice en vigueur depuis le 1er
février 2012.
(2) Le conjoint du cohabitant bénéficie uniquement
d'allocations dont le montant journalier ne dépasse pas 31,77 EUR.
>> Pour en savoir plus
|
-
L’Onem a édité une brochure et une feuille
info-travailleurs, intitulées “Réforme de l’assurance chômage à partir de
novembre 2012”. Infos dans les bureaux régionaux de l’Onem et sur
www.onem.be.
-
La CSC organise des séances d’information collectives. Infos
auprès des bureaux régionaux de la CSC ou sur
www.csc-en-ligne.be
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La réforme, c’est aussi...
> Des conditions d’admissibilité plus souples
Pour avoir droit aux
allocations de chômage, il faut justifier un certain nombre de jours de
travail (ou assimilés) dans une période de référence située avant la demande
d’allocations. Cette période de référence est dorénavant allongée. Les
nouvelles conditions sont les suivantes :
-
pour les moins de 36 ans : 312
jours (12 mois) sur 21 mois,
-
pour les 36 à 49 ans : 468 jours (18 mois)
sur 33 mois,
-
à partir de 50 ans : 624 jours (24 mois) sur 42 mois.
Il
existe des règles d’exception (pour prolonger la période de référence) et
des règles particulières pour les travailleurs à temps partiel volontaire.
En cas d'occupations de courte durée et de travail à temps partiel, les
jours sont calculés en proportion. Dorénavant, le travail dans un programme
de remise au travail entre également en ligne de compte, de la même façon
que le “travail normal”.
> Des conditions de retour en première période plus
favorables
Après une longue durée de chômage, la personne qui reprend le
travail pendant un nombre suffisant de jours et redevient chômeur, peut
revenir à la première période d'indemnisation et percevoir des allocations
plus élevées. La période de référence pendant laquelle il faut prouver un
nombre suffisant de jours de travail ou de jours assimilés est allongée de
sorte qu'il est plus facile de satisfaire aux conditions :
-
soit 12 mois de
travail à temps plein ou à 4/5 dans une période de 18 mois,
-
soit 24 mois
de travail au moins à mi-temps avec maintien des droits (avec ou sans
allocation) dans une période 33 mois,
-
soit 36 mois de travail au moins à
1/3 temps avec maintien des droits (sans allocation) dans une période de 45
mois. Dorénavant, le travail dans un programme de remise au travail entre en
ligne de compte, de la même façon que le “travail normal”. Ces mesures
entrent en application au 1er novembre 2012.
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